Le blog a été plutôt muet ces derniers temps, puisque plusieurs changements sont survenus cet été, qui ont à la fois diminué la consommation de vin et le temps alloué à l’écriture…
Lors du mariage, avec le médaillon de veau gratiné au Fin Renard, nous avons choisi de servir El Miracle 2006, un assemblage de Tempranillo (65%) et de Syrah (35%) de l’appellation Valencia, sur la côte méditerranéenne. Avant tout un superbe rapport qualité-prix, on y trouve quelque chose pour plaire à tous: des tannins souples, un nez charmeur, un peu de bois (pas trop!). Couplé avec une grillade ou un plat de viande substantiel, il fera des miracles…!
Si les millésimes antérieurs étaient plus difficiles à trouver, on le retrouve maintenant en produit de spécialité en arrivage continu à la SAQ, pour le bénéfice de tous.
Un voyage de noces plus tard, de retour à Québec, la seconde transition prenait place: la prise de possession de notre première maison. Beaucoup de petits détails à arranger, à la fois avant et après le passage chez le notaire.
Le nez est superbe, ça pinotte amplement. On y retrouve tout ce qu’on peut aimé dans un pinot bien évolué, des épices, un certain côté animal, mais sans trop s’éloigner du fruit. En bouche, on voit clairement que ce vin est sur ses derniers milles. L’attaque est belle est franche, mais le vin disparaît rapidement, sans vraie finale à proprement dire.
Deux jours plus tard, ce qui restait du vin était chose du passé, un peu comme cet appartement que nous venions de quitter. Aujourd’hui, dans la nouvelle maison, on recherchera des vins voués à un avenir brillant, qu’on aimera partager avec des amis à tout moment.
C’est suite à un voyage à la grand-messe des vins italiens, Vinitaly à Vérone, que Jean-Pierre Lortie est tombé en amour avec le Pinot. À la suite d’une longue journée de dégustation de Barolo et de Barbaresco (pauvre gars…), il s’est fait servir à l’aveugle un Pinot Nero de la maison Varja. Tombé à point, c’était le début d’une histoire d’amour pour ce cépage.
C’est dans cet esprit que commençait la dernière dégustation organisée à la SAQ Jean-Lesage. La SAQ ayant récemment décidé de mettre fin au concept Art-de-vivre, au sein duquel était cadré ces dégustations. (Je dois prendre un peu de temps ici pour tout d’abord féliciter Jean-Pierre pour son travail et sa détermination puisqu’il a vraiment tenu le tout à bout de bras à Québec. Nouvellement employé à la succursale Express Duplessis, on lui souhaite bonne chance dans ses nouveaux projets qu’on a bien hâte de connaître!)
Et c’est en grande forme que la dégustation était menée. Au menu, un aperçu du cépage phare de l’Oregon: le pinot noir. Ainsi, 2 chardonnays pour se faire la bouche, 6 pinots de l’Oregon, le tout agrémenté de 4 pirates.
En rouge, la qualité des vins présentés était assez homogène, en ce sens qu’il n’y a pas de gros coup de coeur ni de mauvais vin. On retiendra surtout le Pinot Noir Domaine Drouhin 2006 qui, à 38,50$, représente un très bon rapport qualité-prix. Il est très généreux sans tomber dans l’excès dont souffrent certains pinots californiens. Il s’agit d’un des vins les plus appréciés de la soirée parmi les participants à la dégustation.
Servi en confrontation, la cuvée haut-de-gamme du Domaine Drouhin, le Laurène Dundee Hills 2005, nous a surpris avec sa bouche compacte et faite toute d’un bloc. Son acidité, sa matière et sa structure permettront certainement à ce vin de vieillir en beauté.
L’autre vin du top 3 de cette soirée est le pinot noir Eola Hills Reserve La Creole 2006. Fruité et charmeur sans tomber dans le côté bonbon, il a su animer les discussions autour de la table. Les autres vins de la même vague (le Argyle et le Rex Hill, tous deux de Willamette Valley) étaient bien proches, mais manquaient ce petit surplus de finesse et de subitilité présent dans le Eola Hills.
Les pirates servis lors de la soirée ont su dérouter et faire découvrir des beaux produits. Le Kim Crawford était bien aromatique et souple (comme le dit la pastille!), avec des arômes intenses de limette et de kiwi, typiques du terroir néo-zélandais. La surprise fût pluôt généralisée de découvrir l’Australien Coldstream Hills 2007 comme second pirate. On n’y sent pas la chaleur typique de l’Australie et il cadrait bien avec le Rex Hill servi précédemment. Un pinot sérieux et très bien fait. La Crema 2007, bien que venant d’un climat frais en Californie, m’a semblé un peu quelconque et n’a pas enthousiasmé les foules. En guise de dessert, un Santenay Leroy 1999, qui sentait les arachides et le vieux vin à plein nez. Déroutant, mais passionant comme première expérience avec un vieux millésime de pinot noir.
Somme toutes, malgré l’absence de coups de coeur et de vins qu’on veut acheter à la caisse en sortant de la succursale, la soirée était tout à fait agréable et termine en beauté ce type de dégustations Art-de-vivre. Merci encore, Jean-Pierre!