Cinq vins blancs sous 20$

Après des suggestions de vins rouges, je remets ça avec une sélection toute personnelle de cinq vins blancs sous 20$ qui font une apparition régulière dans ma liste d’achats. En blanc, j’essaie d’éviter les vins “mous” qui n’ont pas cette structure qu’apporte une bonne dose d’acide ou ceux qui cherchent à trop en faire au détriment de l’équilibre général.

Deux italiens

Oui, il existe trop de “cheap pinot grigio” sur les tablettes, ces vins préfabriqués qui semblent tous sortir du même tuyau. Heureusement, les vins blancs italiens ne se résument pas qu’à ça. En Ligurie, cette région côtière du nord-ouest du pays, le vermentino fait des merveilles. À preuve, ce Vermentino Lunae, de l’appellation Colli di Lunae, située tout près de La Spezia et des célèbres Cinque Terre. La cuvée haut-de-gamme de ce domaine a reçu Tre Bicchieri du Gambero Rosso l’année dernière, nous avons donc affaire ici à un domaine sérieux qui sait ce qu’il fait. Dans le verre, on goûte la mer toute proche, sans sacrifier le soleil qui inonde les côteaux rocheux où pousse la vigne ni la générosité des Italiens qui le font. Il fait des miracles avec des poissons grillés et, pour 19.50$, on serait fou de s’en passer. Dans le nord-est, l’appellation Soave a aussi produit des vins génériques pour trop longtemps. Toutefois, depuis une dizaine d’années, une poignée de producteurs plus sérieux et conscients de leur potentiel ont émergé. Mon préféré est sans aucun doute Pieropan, dont le Soave Classico est disponible pour 17.15$, à peu près partout en province. Il tiendra la route sans problèmes au cours des 15 prochaines années, comme en fait foi un 1995 que m’avait fait goûté Andrea Pieropan lors du Salon des Vins de Québec en 2011. Si vous l’ouvrez avant, ayez des pétoncles sous la main, ils iront parfaitement avec le côté presque salin de ce vin. Sinon, servez-le en apéro par une belle journée chaude de l’été prochain. Le plus difficile avec ce vin, c’est d’essayer d’en garder un peu pour le faire vieillir, car il disparaît presque instantanément de la cave…

Riesling, from down under

J’aime beaucoup le riesling, avec ses arômes de pomme, d’agrume reposant sur une trame minérale. On pese habituellement aux terroirs de prédilection de ce cépage à savoir l’Alsace et l’Allemagne où il règne en maître. Toutefois, l’Australie produit de bons rieslings qui méritent d’être explorés. En entrée de gamme, on gagnera à ne pas snober le Riesling McWilliam’s Hanwood Estate, disponible en produit régulier à la SAQ pour 15.45$ (ou avec 15% de rabais supplémentaire dans les SAQ Dépôt). Ce n’est pas un monstre de complexité, mais il fait amplement ce qu’on attend de lui et est un très bon rapport qualité-prix. Initialement classé sous la pastille “Fruité et doux”, il a heureusement été correctement reclassé dans “Fruité et Vif” et c’est tout à fait ce qu’il offre!

Rioja… en blanc!

Le vin le moins cher de cette liste nous vient directement d’Espagne, dans l’appellation Rioja. Plutôt réputée pour ses rouges, la région produit aussi quelques blancs à base de viura (aussi connu sous le nom de macabeo), avec un peu de malvasia et de grenache blanc en accent. Pour 12.40$, le Genoli de la maison Ijalba est une aubaine à ne pas manquer. Il offre un bel équilibre entre le gras qu’on retrouve souvent dans le viura et l’acidité qu’on recherche dans un vin blanc. Une valeur sûre, année après année.

Pour dérouter un peu

On termine cette liste en sortant des sentiers battus et on proposant un vin du Jura, en guise d’initiation aux vins avec une petite dose d’oxydation. Le chardonnay Les Parelles “Tradition” offre cette bonne dose de dépaysement pour 18.40$. Puisque le vin a été élevé dans le style oxydatif, on retrouvera au nez des notes de noix, avec une base de pommes et des jolies notes minérales. En bouche, ce n’est pas le plus long, par contre, mais l’harmonie avec la fondue au fromage (prenez de l’emmanthal, du comté et des accents québécois avec du Pikauba) qu’il mérite cette place. Si vous aimez le style, vous gagnerez ensuite à découvrir les vins de Stéphane Tissot et du domaine de Montbourgeau, qui eux sont légèrement au-dessus de la barre des 20$. Et vous, quel est votre coup de coeur parmi les vins blancs à moins de 20$? Faites-en part dans les commentaires!

Un trio ibérique

C’est toujours plaisant de retrouver des amis autour d’une table, avec de bons plats et de bons vins. C’est tout à fait l’esprit d’une récente soirée organisée à la maison. Au menu, une petite tranche d’Espagne sous la forme de tapas variés et de vins de la péninsule ibérique. Bref retour sur trois vins servis lors de cette sympathique soirée où il n’y avait aucune prise de notes, aucune technique, seulement bien du plaisir.

Le Douro au Portugal - Source:titoalfredo @ Flickr
Le Douro au Portugal - Source:titoalfredo @ Flickr

J’ai servi à l’aveugle et en confrontation les trois vins suivants, tout d’abord seuls, puis ensuite accompagnés de dattes farcies au chorizo, dans une sauce tomate et poivron, des albondigas (boulettes de viande espagnoles) et des champignons farcis, qui furent d’ailleurs un grand succès…!

  1. Post Scriptum de Chryseia, Douro 2007
  2. Les Terrasses Priorat 2006, Alvaro Palacios
  3. Montecillo Gran Reserva Rioja 2001

Tout d’abord plus réservé, le Post Scriptum détonnait un peu lorsque mis en comparaison avec les deux autres puisqu’il mise beaucoup plus sur la finesse que la puissance. Il a donc paru un peu faible et moins aromatique que ses compagnons, mais il n’en restait pas moins un vin bien agréable. C’était bien, mais à ce prix de 27$, je ne suis pas certain que je vais en racheter.

Le gagnant de la soirée est sans contredit Les Terrasses, il fut le préféré de 6 des 7 convives. Puissant, complexe, très long en bouche, mais tout de même bien équilibré: il possède tous les éléments pour plaire. À noter que le millésime présentement en vente à la SAQ mais que les bouteilles servies sont du millésime 2006, vieillies à la succursale de Lévis. La foule en redemandait et j’encourage tous ceux qui ont 30$ à mettre sur une bouteille à se ruer sur celles qui restent à la SAQ, comme je vais probablement faire…

Le Montecillo s’est bien débrouillé, même s’il a été servi à la suite d’un vin unanimement apprécié. Pour plusieurs, il s’agissaient d’une rare expérience avec un vin de près de 10 ans d’âge. Il est souple et commence à prendre une teinte un peu tuilée, signe de son âge un peu plus avancé. Il s’agit d’un achat un peu à l’aveugle que je ne regrette pas du tout, puisqu’il s’agit d’une belle expression du terroir et du savoir-faire de la Rioja. Le vin commence son plateau, il est déjà bien agréable et va continuer à se bonifier au cours des prochaines années. J’aimerais bien voir de quoi se chauffe le 1981, aussi disponible présentement à la SAQ, au modique prix de 73$.

Alors que les deux premiers titraient au-delà de 14% d’alcool (même 14.5% pour Les Terrasses), on doit de noter que le Montecillo présente un très raisonnable 13%, ce qui aide grandement à son équilibre.

Un trio ibérique
Un trio ibérique

Une belle incursion dans l’univers des vins de la péninsule ibérique, que je connais trop peu qui donne le goût d’en découvrir plus!

Cosme Palacio Consecha Rioja 2006 – Prise 2

Cosme Palacio y Hermanos - Rioja 2006
Cosme Palacio y Hermanos – Rioja 2006

Au mois d’avril dernier, j’avais commenté le Cosme Palacio Consecha 2006, un vin de la Rioja, au nord de l’Espagne. À l’époque, le caractère qui était ressorti en avant-plan était le fruit, avec des accents apportés par les barriques de chêne neuves utilisées lors de la vinification.

Lors d’une seconde dégustation cette semaine, les rôles étaient inversés. Les notes dominantes étaient beaucoup plus sur le bois (cèdre, voire même un bon vieux 2 par 4) et le fruit était presque absent au nez. En bouche, c’est similaire, avec un profil très typé bois, tabac avec peu de tanins. Les saveurs sont toutefois franches et bien intenses, comme on pourrait s’y attendre.

Deux explications pour cette différence entre les deux dégustations. Dans un premier temps, lors du souper de Pâques auquel il avait été servi la dernière fois, il était accompagné sur la table par un Ménage à Trois, de la Californie. Ce vin au profil très vanillé, rond et on ne peut plus moderne ne m’a pas du tout plu et a fait passé le boisé du Cosme Palacio comme étant tout à fait raisonnable.

L’autre explication serait que depuis le mois d’avril, mes goûts ont changé légèrement. Un régime de vins italiens avant, pendant et après mon voyage de cet été m’a peut-être modifié le palais et ce que j’attends dans un vin. Plus de finesse, plus d’acidité et un jus beaucoup plus sur le fruit semblent être parmi mes critères récemment. Si ça continue, je vais bientôt tomber dans le pinot, ce qui ne semble pas une mauvaise idée en soi…

[rating:2/5] – Code SAQ: 00237834 – 17,60$

Cosme Palacio Consecha – Rioja 2006

Cosme Palacio y Hermanos - Rioja 2006
Cosme Palacio y Hermanos - Rioja 2006
Lors du repas pascal dans la famille, notre offrande a été ce vin espagnol, de la région du Rioja. Nous cherchions un vin d’un bon rapport qualité-prix et assez polyvalent pour accompagner tout ce qui peut se retrouver dans un buffet de Pâques. Mais avant tout, nous recherchions un vin qui allait plaire à presque tout le monde présent autour de la table. La cible a été presque atteinte avec ce Cosme Palacio y Hermanos Consecha 2006.

Tout d’abord, le rapport qualité-prix est indéniable pour cette cuvée du Rioja. Vinifié uniquement à partir de tempranillo en barriques neuves de chêne français, on y retrouve le nez puissant typique de ce cépage. En bouche, c’est tout aussi puissant, le fruit prend l’avant-plan, avec des accents vanillés apportés par le vieillissement en barrique. Le bois vient en accent comme il se devrait et non comme note principale dans le cas du Ménage à Trois présent à la même tablée. Pour son prix, le vin est généreux et bien agréable.

L’objectif principal a été presque atteint puisque le vin s’est montré un peu plus imposant que prévu. Il prenait ainsi un peu plus de place que l’on aurait voulu, mais il est bien difficile d’en vouloir à un vin qui en donne trop lorsqu’il est bon…

Dans le même ordre d’idées, on peut consulter la critique du millésime 2004 et du millésime 1995 alors qu’il avait 11 ans sous le bouchon… Finalement, on peut aussi consulter le blog australien dédié aux vins espagnols (une très bonne référence d’ailleurs), Tinto y Blanco, au sujet du millésime 2002. On peut en tirer comme conclusion que bien qu’il soit très agréable dès à présent, le Cosme Palacio Consecha 2006 pourra gagner au fil des ans et sera probablement à son meilleur vers 2010.

[rating:2.5/5] – Code SAQ: 00237834 – 17,60$

Vins et fromages entre amis

Château Rieussec - Sauternes 2004
Château Rieussec - Sauternes 2004
Hier soir, pour se réunir entre amis, j’organisais un bien sympathique vin et fromages. C’était avant tout un bon prétexte pour passer une belle soirée, mais puisque la soirée tournait autour du repas et des vins servis, pourquoi ne pas faire un bref récapitulatif de ce qui a été servi pendant la soirée…?

Pour porter un jugement d’ensemble, tous les vins qui ont été servis étaient de très bonne qualité, aucun d’eux m’a déçu. On a toutefois clairement pu partager les vins en deux classes: ceux qui étaient bons, et ceux qui ont fait “Wow!”

En guise d’apéritif, nous avons commencé avec un Champagne Christian Senez Carte Verte. Tout en finesse et en subtilité, avec des bulles très fines, à des années-lumière de certains mousseux qui semblent chercher à impressionner rapidement à tout prix. Simple, mais très bien fait et, malheureusement, non disponible au Québec.

[rating: 3/5]

Pour bien commencer le repas, nous avons enchaîné avec le Domaine Jo Pithon Les Pépinières Anjou 2006, un blanc biologique de la vallée de la Loire. Je ne suis pas déçu d’avoir suivi cette recommendation reçue sur Fouduvin. De belles notes de miel et de melon et une superbe longueur. En bouche, on avait une impression de sucre, mais le tout était bien équilibré. Un achat avisé pour tout amateur de vin blanc.

[rating: 3.5/5] Code SAQ : 10525345, 24,80 $

Malgré que le vin précédent ait été bien apprécié, les amateurs de vin rouge commençaient à trouver le temps un peu long… La vague de vins rouges a commencé par le Mercurey Château de Chamirey Marquis de Jouennes 2006 , un bien beau Bourgogne. La robe claire et le nez décidément sur les cerises, il donnait dans les nuances et était bien agréable. Il a été bien apprécié autour de la table et faisait une transition harmonieuse après le Jo Pithon.

[rating: 3/5] Code SAQ : 00962589, 29,95 $

Ensuite, on change de registre on fait une incursion en Espagne avec le Faustino I Gran Reserva Rioja 1995. La couverture d’éloges sur Fouduvin m’a convaincu d’insérer ce vin dans l’alignement. Pour plusieurs (presque tous, en fait…), il s’agissait du plus vieux vin qui leur a été donné de déguster. Et il n’a pas déçu. Carafé un petit 20 minutes avant le service, le nez était puissant et, surprenamment pour son âge, encore pas mal sur le fruit. On y a noté une touche de bois, d’épices et de la confiture de fruits rouges. Des beaux tannins bien fondus et coule particulièrement bien. Il s’agit du premier “Wow!” de la soirée et, d’après moi, le meilleur rapport qualité-prix de la soirée.

[rating:4.5/5] Code SAQ : 10554331, 45,75$ (mais payé 27$ à la SAQ Dépôt)

Alion 2004, Ribera-del-duero
Alion 2004, Ribera-del-duero
Le dernier vin rouge de la soirée était le Alion 2004, Ribera-del-duero. À mes yeux, il était clairement dans une classe à part. Tout à fait en jeunesse, avec une bonne acidité et des tannins biens présents, il demeurait toutefois parfaitement en équilibre. Les 3 heures de carafe lui ont permis de s’ouvrir et de nous faire expérimenter un grand vin. Lorsqu’on l’avait croisé la première fois, lors de la dégustation Cellier Prestige à la SAQ, il était ressorti comme le gagnant de la soirée. Cette fois-ci, bien que la compétition soit moins relevée, il est encore mon gagnant.

[rating: 5/5] Arrivage (épuisé) lors du Cellier novembre 2008, 78$

Pour finir la soirée en beauté, nous avons partagé une bouetille de Château Rieussec – Sauternes Grand Cru Classé 2004. Pour plusieurs, ce fut ici une première expérience avec le Sauternes (dans mon cas, mon initiation avait eu lieu la semaine précédente…!). C’est le vin qui a suscité le plus d’exclamations à table, tout juste devant l’Alion. Un nez puissant de miel, de fleurs ont impressionné pas mal de gens. En bouche, c’était frais avec une belle acidité et d’une longueur interminable. Un peu moins gras et liquoreux que ce à quoi je m’attendais, mais c’était probablement dû à la jeunesse de la bouteille.

[rating: 4.5/5] Code SAQ : 10432763 (36,50$ pour la demie-bouteille)

Au vote populaire à la fin de la soirée (j’avais demandé de classer les vins en ordre de préférence), la lutte a été très serrée entre les trois derniers vins, qui étaient clairement une coche en haut des autres…

  1. Château Rieussec – Sauternes Grand Cru Classé 2004
  2. Faustino I Gran Reserva Rioja 1995
  3. Alion 2004, Ribera-del-duero

Clairement, une expérience à recommencer…!