Une belle épreuve d’objectivité

Dimanche dernier, j’ai eu la chance de participer à la dégustation qui vise à décerner les Prix du Public Desjardins. L’année dernière, j’avais été invité à la table du magazine Exquis.  Cette année, c’est plutôt le siège de président de table que j’occupais.

Sur les 300 dégustateurs, on m’avait délégué la gouverne de 6 sympathiques blogueurs, Caroline, Francis, Sylvie, Catherine, Catherine et Allison. J’ai donc dû les orienter lors de la dégustation à l’aveugle les 10 vins servis à notre table, dans le but de déterminer s’ils méritent les faveurs des dégustateurs d’un jour. Au total, environ 400 vins ont eu la chance de se mesurer au palais du public.

Dégustateurs au travail

Dans le cadre de ce concours, le rôle du président de table est d’orienter les dégustateurs d’un jour et de s’assurer qu’ils mettent en application les trois conseils énoncés par Nadia Fournier en entrée de jeu:

  1. Faites-vous confiance: vos référents olfactifs, gustatifs et culturels vous sont uniques et c’est en se lançant que vous aurez raison, et plus souvent qu’autrement!
  2. Tentez de faire abstraction de vos goûts personnels: Il faut tenter autant que possible d’être impartial dans le jugement, mettre de côté nos goûts personnels et analyser l’équilibre et l’harmonie du vin. Il faut aussi essayer de ne pas se faire bluffer par un vin qui cherche à en mettre plein la vue et qui semble bâti sur mesure pour ce genre de concours.
  3. Amusez-vous! Certainement le conseil le plus facile à mettre en application, avec un entourage aussi dynamique…

Au cours de l’après-midi, ont défilé dans notre verre deux mousseux relativement génériques (dont un prosecco définitivement trop sucré), trois italiens blancs particulièrement mauvais (mous et/ou boisés à l’excès), trois espagnols qui avaient bien du bon sens et deux vins de dessert du Québec à la qualité diamétralement opposée. On ne saura jamais vraiment ce qui nous a été servi lors de cette dégustation et c’est probablement une bonne chose, car je ne me ruerai pas au magasin pour aucun d’entre eux.

C’est donc un véritable exercice d’objectivité que nous avons eu à faire. Il fallait prendre chacun des vins qui nous étaient servis et, en 8 petites minutes, se faire une idée assez précise du vin pour remplir avec assurance la feuille de pointage. Quelques médailles ont été distribuées, mais le dévoilement sera fait uniquement dans quelques semaines, une fois les notes compilées.

Au final, quelle valeur accorder à cet exercice de dégustation? Je dirais que l’impact devrait être le même que pour les autres concours de vin qui visent à décerner des médailles. Si votre palais est compatible avec ceux de la majorité du public, vous trouverez certainement dans les Prix du Public Desjardins une chaussure à votre pied.

Toutefois, je suis d’avis que le palais de chacun devrait toujours primer sur les distinctions mises de l’avant par les producteurs, les agences et les médias. Faites-vous confiance et dégustez!

In vino veritas? Naaaaaaah! In vitrum veritas!

Les Prix du Public Desjardins 2012

Le 24 février dernier, j’ai eu l’opportunité de participer aux Prix du Public Desjardins 2012, grâce à l’invitation du magazine Exquis, avec quelques autres bloggeurs de la ville de Québec. Ce concours vinicole cherche à combler un besoin bien présent dans le monde du vin: un concours dans lequel les récompenses données refléteront l’opinion des consommateurs.

Ainsi, 350 dégustateurs amateurs ont été réunis dans la salle de bal du Château Frontenac afin d’évaluer à l’aveugle 8 vins. Afin de nous aider dans notre tâche de juré, chaque table était guidée par un président de table qui oeuvre dans le domaine: sommelier, conseiller à la SAQ, amateur passionné. Au service, des étudiants en hôtellerie du Cégep de Limoilou sous la direction du sommelier Kler-Yann Bouteiller, nous ont permis de vivre une vraie expérience de dégustation à l’aveugle dans des conditions à peu près idéales.

Les serveurs recevant les instructions. Photo: Magazine Exquis
Les serveurs recevant les instructions. Photo: Magazine Exquis

Pour ce qui est des vins dégustés, notre table a eu à évaluer deux cidres pétillants du Québec, 6 vins rouges espagnols et un vin aromatisé du Québec. Encore aujourd’hui, je ne sais pas du tout ce que j’ai pu goûter. Des deux cidres, un était correct, l’autre était franchement mauvais. Les Espagnols? Pas aussi boisé que j’aurais pu l’anticiper. Au final, je leur ai décerné décerné deux médailles d’argent (entre 84 et 89 points) et deux médailles d’or (entre 90 et 94 points). L’avant dernier vin de la vague était particulièrement bien, avec une bonne structure et un équilibre qui l’a amené une peu au-dessus des autres. Le vin aromatisé, probablement à la poire était bien agréable, servi en tant que dessert. Il conservait une belle fraîcheur malgré le sucre. J’en achèterai peut-être, si je finis par savoir ce que c’est…!

L’exercice met en lumière la subjectivité de ce qu’est la dégustation d’un vin. Il est arrivé à plusieurs reprises qu’un vin ne fasse pas l’unanimité et que les notes diffèrent significativement. Certains pourraient y voir un manque d’expérience dans ce type de concours. Je préfère expliquer cette différence par le fait que tous dégustent différemment et que malgré les critères qui nous étaient imposés par la feuille d’évaluation, l’appréciation d’un vin va varier énormément selon le palais du dégustateur.

Le Prix du Public Desjardins 2012
Une feuille de pointage - Cliquez pour voir plus en détail

Les lauréats du Prix du Public 2012 seront dévoilés le 24 mars, lors d’un événement au Château Frontenac. J’ai hâte de découvrir quels produits ont été primés et tenter de savoir lesquels nous ont été servis!

Note: J’ai participé à cet évènement à l’invitation du magazine Exquis, mais ces propos sont formulés à titre tout à fait personnel et indépendant.