Les gens qui me connaissent personnellement (ou ceux qui lisent ce blog régulièrement) savent que je ne taris pas d’éloge pour les Produttori del Barbaresco, la cave coopérative des producteurs de Barbaresco. J’hésitais même à vous reparler de ce vin pour lancer l’année 2013, puisque j’ai déjà quatre articles qui mentionnent cette coop…
Toutes ces bonnes intentions sont toutefois envolées en fumée devant ce verre de Langhe Nebbiolo 2008. Pour vous situer dans la hiérarchie, il s’agit du vin d’entrée de gamme du domaine. Il disponible à la SAQ pour 22$ et qui a séjourné en cave pendant 2 ans.
Les vignes sont plus jeunes ou les parcelles faisant partie de cette cuvée produisent du jus moins conentré. Ainsi, c’est un nebbiolo qui s’ouvre plus rapidement et qui est prêt à boire plus rapidement. Dans le verre, on retrouve un nebbiolo bien classique, avec ces notes classiques de fleurs et de goudron et de cerises amères, le tout soutenu par des tannins bien présents. J’adore ce type de vin structuré, droit et qui ne cherche pas à se prendre pour quelqu’un d’autre.
Ses deux années de repos lui ont fait le plus grand bien. Même s’il était très bon lors de son arrivage, il a gagné en maturité et ses composantes sont mieux intégrées. Les tannins sont (légèrement) plus enrobés et ne sont plus à l’avant-plan comme ça peut souvent l’être dans des jeunes nebbiolos.
Même quatre jours plus tard, le vin était encore bien fringant, le nez toujours aussi expressif et la bouche encore bien droite. L’équilibre commençait à se perdre un peu (l’alcool prenait un peu trop de place), mais il était encore tout à fait délicieux.
Si je vous ai donné le goût, le millésime 2010 est malheureusement déjà épuisé (hormis les 11 bouteilles de la succursale de Saint-Raymond, près de Québec). Toutefois, lors des années précédentes, il y a souvet eu plusieurs arrivages sur les tablettes de notre monopole bien-aimé. Il s’agit d’une très belle introduction au nebbiolo, Vous aurez la piqûre et vous voudrez découvrir ce qu’il peut donner dans ses versions plus abouties.
Ma stratégie d’achat à partir du prochain arrivage? Systématiquement en mettre plusieurs en cave et les ouvrir graduellement, en attendant que ses grands frères Barbarescos gagnent en maturité et en sagesse…!
Des bouteilles qui nous permettent de replonger dans des souvenirs en plus d’offrir un grand moment dans le verre, on n’en croise pas tous les jours. C’est justement ce qui s’est passé avec cette bouteille du Barolo Fossati 2005 d’Enzo Boglietti.
Ramenée de mon voyage au Piedmont en 2009, où on a séjourné au Pilone Votivo, un superbe agriturismo propriété de la femme d’Enzo Boglietti. Avant notre départ, on se rend au vignoble à La Morra, où on est reçu par M. Boglietti. Au menu, dégustation des crus du domaine et c’est le Fossati qui s’est démarqué et qu’on a décidé de ramener.
La bouteille est restée bien à l’horizontale pendant quelques années jusqu’à ce qu’on se joigne à la dégustation Kick My Glass en janvier. Le concept est tout à fait amusant: on se rejoint dans un restaurant apportez votre vin avec une bouteille de vin a l’aveugle. Les participants dressent alors leur top 3 au courant de la soirée et le gagnant se fait payer le lunch par les autres…!
Carafé préalablement pendant 3 heures, le vin s’est montré sous son meilleur jour et même si on l’a servi à l’aveugle, il a ressorti du lot malgré la compétition intense auquel il a fait face. Dans le continuum entre producteur “modernes” et “traditionnels” à Barolo, Boglietti est fermement du côté des modernes. Le vin toutefois ne manque pas d’élégance et de complexité
Nous voici déjà à la mi-novembre et, sans vouloir alarmer qui que ce soit, Noël approche à grands pas… Pourquoi donc ne pas profiter du solde de 10% à la SAQ cette semaine pour acheter un vin qui va gâter un proche? Voici quelques idées qui auront fière allure sous le sapin. Aussi, si vous voulez me faire plaisir, vous pouvez piger dans cette liste à votre guise!
Tout frais arrivé dans le dernier Cellier, le Château Ferrière Margaux 2009permettra aux amateurs de Bordeaux de se régaler dans quelques années. Le millésime 2009 est acclamé de toutes parts et ce domaine produit des excellents vins avec un constance accrue depuis l’arrivée de Claire Villars Lurton. Pour 53$, il saura probablement donner beaucoup de plaisir dans 10 ans.
Ceux qui me connaissent bien savent mon engouement pour le Nebbiolo, particulièrement lorsqu’il vient de la coopérative des Produttori del Barbaresco. J’en ai parlé àquelquesreprises… On retrouve présentement à la SAQ Signature la série des crus du millésime 2007, Ovello, Pora et Pajè pour une cinquantaine de dollars. On dit que le millésime 2007 dans le Piedmont est plus généreux et plus rapidement approchable que 2006 qui l’a précédé. Il n’en demeure pas moins que ces vins sont encore tout jeunes.
Finalement, on sort un peu des sentiers battus avec un vin slovène, le Movia Veliko Brda 2002. Ce domaine, à cheval sur la frontière entre la Slovénie et l’Italie produit du vin depuis 1820 et produit en biodynamie. Le Veliko, cet assemblage de merlot, pinot noir et cabernet sauvignon est parfaitement à point, avec les tanins fondus, une superbe longueur et toujours une bonne dose de fruit. Il s’agit d’un 39$ particulièrement bien investi.
Sur le blog de la SAQ, on parle récemment des vins produits par des coopératives de producteurs, qui sont souvent dénigrés par les amateurs. Plusieurs coopératives ont une historique de privilégier les rendements plutôt que la qualité dans le choix de ses raisins. Toutefois, cette impression est en train de changer, car certaines coop ont raffiné avec un souci du détail plus important de manière à conserver les caractéristiques du terroir même si les raisins proviennent de plusieurs producteurs différents.
Ma coopérative préférée est sans contredit les Produttori del Barbaresco. Provenant du nord-ouest de l’Italie, le Barbaresco se tient habituellement dans l’ombre de son grand frère Barolo. Les deux régions produisent des vins à base de nebbiolo, selon des techniques similaires, avec une différence au niveau du terroir dans lequel poussent les vignes. Situé près de la rivière Tanaro, le Barbaresco est généralement reconnu pour produire des vins un peu plus approchables en jeunesse que ceux produits 15 km plus au sud…
Les Produttori produisent à chaque année environ 420 000 bouteilles, provenant uniquement de nebbiolo. Ils divisent leur offre en trois gammes: le Langhe Nebbiolo, provenant de jeunes vignes, le Barbaresco DOCG, un assemblage des diverses parcelles et une variété de cuvées parcellaires, produites dans les meilleures années.
Présentement disponible à la SAQ pour la modique somme de 22.15$, le Langhe Nebbiolo est une merveilleuse introduction au style de vin produit dans le Piedmont, sans avoir à dépenser une fortune. Un nez typique de roses et de goudron, des tannins fermes et structurés (mais pas nécessairement agressifs, puisque les vignes sont jeunes) et des notes de cerise et de réglisse en finale. Vous vous en douterez, on doit aimer le vin qui ne goûte pas que les sempiternels petits fruits rouges… Le 2008 est le meilleur vin de 22$ que j’ai goûté, alors que le 2009 vient tout juste de prendre domicile dans la cave.
Le Barbaresco DOCG 2006 a recueilli tous les fruits provenant des vignobles habituellement vinifiés indépendamment et une bouteille ouverte cet été par l’ami Rémy Charest m’a convaincu de laisser dormir encore mes bouteilles pour un peu plus longtemps. Par contre, je ne dis pas que je ne me laisserai pas tenter lorsque j’aurai un viande de qualité à griller sur le BBQ…
Lors du dernier arrivage Cellier, surnommé Objectif Monde, les arrivages était plutôt hétéroclites. Toutefois, neuf de ces vins étaient issu de l’appellation Barolo, au nord-ouest de l’Italie.
Située au sud d’Alba, la zone d’appellation contrôlée (DOC) du Barolo a tété établie en 1966, bien que des vins sont faits dans cette région depuis la nuit des temps. Ce n’est toutefois qu’au milieu du 19e siècle, avec le comte de Cavour, que la région a acquis ses lettres de noblesse.
La DOCG de Barolo couvre maintenant 1200 hectares, réparties entre près de 130 producteurs différents. On retrouve donc trois types d’appellations: les barolos génériques, les appellations communales et les crus. En passant d’une catégorie à une supérieure, les raisins viennent d’une zone toujours plus délimitée. Par exemple, les raisins dans un Barolo générique peuvent venir d’un peu n’importe où dans l’appellation, ceux d’un vin de Serralunga d’Alba viennent autour du village du même nom, tandis que les raisins composants un Brunate viennent d’une petite pente située à 1200 pieds d’altitude au sud du village de La Morra.
Dans le Piedmont, l’année 2004 est qualifiée de grand millésime par plusieurs. Robert Parker, dans The Wine Advocate, donne une note générale de 96 points au millésime, Decanter donne 4 étoiles et Wine Enthusiast donne 93 points. Inutile de dire que les vins sont dégustés en jeunesse, alors que les Barolos sont souvent appelés à vieillir plus de 10 ans avant de livrer tout leur potentiel.
En ce sens, on est alors très proche de la Bourgogne, avec ces vignobles morcelés en différentes appellations et producteurs. Les vins sont aussi dans l’esprit bourguignon. Pour reprendre les mots d’Andrea Sottimano, producteur dans L’appellation Barbaresco, toute proche: “On est capable, les Bourguignons et nous, de vivre avec cette couleur pas trop soutenue: on préfère la finesse et l’élégance à la puissance“.
Les Barolos de l’arrivage Cellier de la SAQ représentent bien cet aspiration à la finesse plutôt que la recherche de la puissance à tout prix. Les vins commentés ont été dégustés à l’occasion d’une dégustation thématique en prévision de l’arrivage Cellier, organisée par le dynamique Jean-Pierre Lortie de la succursale Jean-Lesage, à Québec.
On ne se concentre ici que sur les 5 que j’ai trouvé les meilleurs. Les autres, bien que bons, n’étaient pas selon moi aussi bien faits que ceux présentés ci-dessous. Le Beni de Batasiolo, le moins cher de l’arrivage, paraissait effectivement le plus simple tandis que le Monprivato Mascarello, le plus cher de l’arrivage à 122$, ne m’a pas du tout plu avec un nez faisant penser à la moufette.
Cerequio Michele Chiarlo Barolo 2004 – 75,00 $
L’un des deux crus de Michele Chiarlo présentés dans cet arrivage et de manière générale, le vin le mieux fait de l’arrivage. Finesse, élégance, beaux tannins serrés, fruit pur, cerise et cassis, fait pour la longue garde mais tout de même agréable dès maintenant: tout y est. Bravo. [rating: 4.5/5]
Ornato Pio Cesare Barolo 2004 – 95,00 $
La cuvée haut-de-gamme de Pio Cesare, un cru situé près de Serralunga d’Alba, au sud-est de l’appellation. Les vins issus de cette commune sont habituellement un peu plus concentrés en raison du terroir un peu moins fertile. L’Ornato de Pio Cesare n’en est toutefois pas un monstre de concentration. Des belles notes de cuir et de prune et les éternels tanins du Barolo rendent ce vin particulièrement agréable. [rating:4/5]
Monvigliero Mauro Sebaste Barolo 2004 – 40,75 $
Un cru mineur, situé dans l’extrême nord du Barolo, nous offre LE rapport qualité-prix de cet arrivage. Coté à 94 points par Wine Spectator, on comprend pourquoi lors de la dégustation. Assez moderne et très accessible malgré son jeune âge, c’est le vin que je recommanderais pour découvrir (ou faire découvrir) l’appellation. Très réussi. [rating:4/5]
Brunate Michele Chiarlo Barolo 2004 – 64,00 $
Le second cru de Michele Chiarlo offert lors de cet arrivage, il m’a semblé légèrement plus fermé que le Cerequio. Il a un peu souffert de la comparaison puisqu’il a été servi immédiatement après le Cerequio. Tout de même, il s’agit d’un beau Barolo au profil plutôt classique avec des notes de tabac, de cuir avec des accents fruités. [rating:3.5/5]
Pio Cesare Barolo 2004 – 57,00 $
Servi à l’aveugle, le détenteur de la 6e position du dernier palmarès Top 100 du Wine Spectator, n’a cessé d’évoluer au courant de la soirée. On a tout d’abord identifié le nebbiolo, mais la concentration du vin faisait penser qu’on pourrait plutôt y trouver un peu de barbera. au courant de la soirée, le nez a évolué pour finalement ressembler pas mal à celui de l’Ornato de la même maison. Mérite les critiques élogieuses qu’il a reçu. [rating:4/5]