On apprend aujourd’hui via le blog d’Alice Feiring qu’Olivier Cousin, vigneron à Anjou, dans la Loire a des problèmes avec l’INAO, l’organisme en charge des règles de production et de classification des vins en France [1. L’INAO est aussi en charge des appellations pour les autres produits alimentaires, comme le fromage. En fait, tout ce qui porte une mention protégée en France est géré par l’INAO.]
J’ai pu goûter à son chenin blanc il y a quelques semaines au Moine Échanson à Québec et je comprends pourquoi les gens de l’INAO trouvent pourquoi la production d’Olivier Colin ne cadre pas avec leurs catégories. On pouvait y reconnaître les caratéristiques du chenin, des notes florales, de pêches et de miel, tout en conservant une bonne acidité. Toutefois, on y retrouvait aussi des petites touches d’oxydation et une profondeur impressionnante. Il ne s’agit visiblement pas d’un vin facile ou accessible, mais dans les bonnes conditions (ou si on est ouvert à l’aventure et la découverte), la magie peut opérer…
Olivier Colin n’est pas le seul dans sa situation et plusieurs petits vignerons atypiques sont victimes des règles plutôt rigides imposées par l’INAO. Au Québec, on doit en plus se plier aux règles aussi rigides de la SAQ, à moins de se tourner vers l’importation privée. On finit quand même par trouver ces vins hors-normes, mais il faut savoir où chercher.
Quoi faire donc pour encourager la production de ces vignerons? Dans le cas d’Olivier Colin, on peut manifester son mécontentement à Sylvie Augereau (sylaugereau (A) wanadoo.fr) qui se chargera de faire le lien avec les autorités compétentes. De manière plus générale, le pouvoir du consommateur est de parler avec son porte-feuille. Acheter un vin, le partager avec des amis et le faire découvrir, c’est le meilleur moyen d’encourager l’artisan à continuer son travail. Puisque après tout, derrière chaque étiquette se cache un vigneron et son équipe qui se dédient à produire un vin de qualité, qu’il cadre ou non dans des standards définis.