Les Sorcières du Clos des Fées 2008

Je suis un fidèle lecteur d’Hervé Bizeul, sommelier et journaliste dans une vie passée et maintenant vigneron dans le Rousillon. Blogueur aussi prolifique que talentueux, c’est par son site web que j’ai appris à le connaître. J’ai récemment eu l’occasion de faire aussi la rencontre de son vin d’entrée de gamme: Les Sorcières du Clos des Fées.

Les Sorcières du Clos des Fées
Les Sorcières du Clos des Fées

Composé à parts presques égales de vieux plants de grenache (35%), de carignan (35%) et de jeunes plants de syrah (30%), le vin est élaboré de manière à préserver le fruit tout au long de la vinification. Dates de vendanges décidées pour maixmiser le fruit, élevage en cuves d’inox pendant 8 mois et doses minimales de SO2.

Dans le verre, l’intention du vigneron est évidente. Le fruit est tout à fait mis de l’avant, tellement en fait que le vin semble manquer un peu d’équilibre. J’aurais aimé avoir un peu plus d’acidité et de structure pour appuyer le tout.

Si on cherche un vin pas compliqué, qui se laisse boire tout seul et/ou un vin pour un party d’Halloween, Les Sorcières et tout à fait approprié. Pour ma part, je vais probablement lui donner une deuxième chance, car j’aime les vins produits par des gens passionnés, qui aiment leur métier et leur terroir et c’est visiblement le cas ici.

Domaine d’Aupilhac Lou Maset 2007

Le Languedoc-Roussillon est principalement reconnu pour ses vins généreux, expressifs et surtout, peu chers! Toutefois, depuis quelques années, la production se diversifie. On retrouve maintenant des producteurs de toutes les gammes: des producteurs haut-de-gamme comme le Domaine de Montcalmès, des plus petits producteurs intéressants et aussi des producteurs très quelconques.

Domaine d'Aupilhac Lou Maset 2007
Domaine d\’Aupilhac Lou Maset 2007

On retrouve quelque part entre les deux premières catégories le domaine d’Aupilhac, au nord-ouest de Montpellier. Sylvain Fadat s’est forgé une réputation en étant un des premiers producteurs à produire un vin composé à 100% de carignan, cépage habituellement utilisé dans un rôle secondaire.

Dans le cade de l’arrivage Cellier d’automne 2009, la SAQ propose deux vins du domaine situés aux antipodes de l’offre du vignoble. Les Cocalières est la cuvée haut-de-gamme, dont les raisins viennent d’un seul vignoble et est vieilli 15 mois en foudres. Pour près de la moitié du prix, le Lou Maset est aussi offert aux consommateurs québécois.

Composé principalement de Grenache et de Cinsault, avec des additions de Carignan, de Syrah et d’Alicante Boucher, la cuvée d’entrée de gamme du Domaine d’Aupilhac se veut, de l’aveu même du producteur, un vin de tous les jours.

C’est d’ailleurs ce qui fait son charme: on ne se prend pas la tête lors de la dégustation de ce vin. C’est généreux, fruité à souhait, gouleyant, avec une finale légèrement épicée. On se laisse séduire très facilement par ce vin car s’il n’est pas très complexe, il est bien fait et rien n’accroche.

Un vin du Languedoc comme on les aime!

[rating:2.5/5] – Code SAQ: 11096116 – 15,95$

VDV 23 – Un vin ne fait pas le printemps…

Los 800 - Un délicieux vin du Priorat
Los 800 - Un délicieux vin du Priorat
Pour cette 23e édition des Vendredis du Vin, le président du mois, Rémy Charest du blog À Chacun sa Bouteille, s’est probablement inspiré des premiers chauds rayons du soleil lors de la présentation de son thème. À en lire sa description, on entend les bourgons pousser, les oiseaux gazouiller (twitter…?), le barbecue crépiter et les vacances approcher.

Par contre, trouver un vin de printemps n’est pas aussi simple qu’il en a l’air. Dans un premier temps, il n’a pas fait assez beau et chaud pour sortir de notre routine hivernale et ainsi déboucher le premier rosé de la saison. Pas de terrasse encore, mais ça ne saurait tarder, avec une température prévue de 24 degrés cette fin de semaine. D’autant plus que le rosé vit des jours sombres ces temps-ci, avec l’autorisation des vins de coupage par l’Union Européenne (mélange de vin blanc et de rouge pour faire un vin rosé… comme dans la mauvaise blague).

Bref, le coeur n’est pas encore tout à fait au printemps. L’anticipation de l’été est par contre clairement installée. Contrairement à plusieurs personnes qui sortent les vins blancs légers, le printemps est la saison à laquelle je commence à me réintéresser aux vins plus charnus et costauds, souvent un peu plus du Nouveau-Monde qu’à mon habitude. La raison en est fort simple, ces vins sont mieux appropriés aux grillades qui jalonnent si joyeusement la période estivale.

Ainsi, j’ai ouvert un Los 800 2004, un beau vin de la région du Priorat, en Espagne. Composé de grenache (50 %), carignan (30 %), cabernet sauvignon (10 %) et syrah (10 %). Après avoir découvert ce vin dans le millésime 2003 lors d’un arrivage Cellier l’année dernière, j’avais hâte de déboucher la version 2004. Celle-ci ne m’a pas déçu. Un nez puissant de cacao, de fruits noirs avec une touche d’épice, un bouche sur le kirsch et les bleuets avec des tannins soyeux et une acidité bien présente font de ce vin un breuvage bien équilibré.

Le Priorat le moins cher disponible à la SAQ est très généreux pour le prix demandé de 20$. D’après mes souvenirs, il se compare au millésime 2003 et se compare avantageusement à un grand nombre de vins présents dans cette catégorie de prix.

[rating:3.5/5] – Code SAQ: 10860910 – 20,15$

Château Mornag Grand Cru 2005

Château Mornag
Château Mornag 2005
Lorsqu’on pense à la Tunisie, la première image à venir en tête n’est pas nécessairement celle d’un pays vinicole. Pourtant, l’établissement de la viticulture s’est faite avec les Phéniciens puis a pris son essor avec les Carthaginois. Ayant connu un essor sous l’influence française au XIXe siècle, le Tunisie compte maintenant 15 000 hectares de vignes, principalement encépagées avec du cabernet-sauvignon, du carignan, du cinsault, de la grenache, de la mourvèdre et de la syrah. Le territoire est réparti en 7 appellations d’origine contrôlées, signe de l’influence française. Depuis 2002, une association a été créée afin de moderniser les caves tunisiennes et amener la viticulture à un niveau “exportable”.

Produit de ce regroupement des Vignerons de Carthage, le Château Mornag Grand Cru 2005 nous a tout d’abord accroché par sa provenance insolite. De plus, comme nous cherchions à compléter une caisse à la SAQ Dépôt, son prix sous la barre des 10$ nous a convaincu de tenter notre chance.

Le vin est typique de mon idée d’un vin tunisien: chaud, généreux et pas nécessairement subtil. Beaucoup de fruits rouges accompagnés de tanins un peu agressifs au sortir de la bouteille (mais qui se sont heureusement calmés rapidement) marquent cet assemblage de carignan, grenache, mourvèdre et syrah. Il nécessite des plats biens relevés pour bien le complémenter car sinon, il vient prendre toute la place sans qu’on lui ait vraiment demandé.

Bref, un bon petit vin de bouffe, d’un bon rapport qualité-prix principalement parce que le prix est ridiculement bas. À ce prix là, je ne sais pas pourquoi il y a encore du monde qui vont acheter du vin d’épicerie…

[rating:1.5/5] – Code SAQ: 00183145 – 9,55$