Luna Beberide Finca la Cuesta 2009

Ce n’est pas un secret, j’aime bien les vins du Bierzo, cette région du nord-ouest de l’Espagne, qui produit des vins à base de Mencia. Les vins qu’on y produit sont généralement assez costauds, mais les meilleurs producteurs réussissent à conserver une belle fraîcheur dans leurs vins.

C’est donc avec un a priori favorable que j’ai ouvert une bouteille du Finca la Cuesta 2009, de Luna Beberide. Ils cultivent des vieilles vignes de 60 ans situées en altitude, utilisent les levures indigènes pour leur fermentation et n’utilisent pas de pesticides ni d’herbicides dans leur culture. La bouteille est bien jolie en plus… Le tout pour moins de 20$, l’offre est certainement attrayante.

Finca la Cuesta

Lors de l’ouverture de la bouteille, le nez puissant du Bierzo est bien présent avec beaucoup de fruits noirs, des épices et des subtiles notes florales. Toutefois, en bouche, l’alcool prend beaucoup de place et c’est à ce moment que je remarque que le vin tire 14.4%, ce qui vient débalancer un peu l’ensemble et enlever la fraîcheur que je recherchais.

Toutefois, lorsque je suis revenu le lendemain, l’alcool était rentré dans le rang et le vin était nettement plus digeste. J’y ai alors retrouvé le Bierzo que j’aime, un genre d’hybride entre les bons crus du Beaujolais et l’exhubérance des bons vins du sud.

En deux jours, c’est donc passé d’un mauvais achat à un vin auquel je vais probablement donner une deuxième chance, après un peu de temps passé en réclusion à la cave. Il aura alors eu un peu plus de temps pour retrouver son équilibre et que ce soient alors les qualités du Bierzo qui ressortent.

Le millésime 2008 s’est mérité une grappe d’or du guide Phaneuf, des commentaires élogieux de Chartier et le 2009 a reçu un paquet de notes de plus de 90 de la presse internationale.  Il s’agit d’un vin qui offre un bon rapport qualité-prix lorsqu’on lui donne un peu de temps. Vous l’ouvrez tout de suite? Passez-le en carafe quelques heures avant le repas pour lui donner l’occasion de se montrer sous son plus beau profil.

Cuire ses pâtes dans du vin

Hier, il nous restait un peu du meilleur chorizo en ville, celui qu’on achète chez Bonneau, tout près de la maison. Bien épicé avec juste la bonne dose de pimenton, c’est le secret d’une paëlla bien savoureuse.

Afin d’utiliser ce restant de saucisse, une nouvelle recette gracieuseté de Véronique Cloutier lors de son passage à la di Stasio: des pâtes au chorizo cuites dans le vin. L’idée est d’ajouter une généreuse dose de vin dans l’eau de cuisson des pâtes afin de leur donner un petit kick supplémentaire. Avec des rapinis ou des belles bettes à carde, on a ici une rectte gagnante qu’on va certainement refaire sur une base régulière.

Comme on ne prendra certainement pas un grand cru pour pitcher dans l’eau des pâtes, on peut se demander ce qu’on boit avec ce plat de pâtes, où le chorizo prend pas mal de place… J’ai choisi d’accompagner le tout de Petalos, un superbe vin d’Alvaro Palacios de la région émergent du nord-ouest de l’Espagne, le Bierzo.

À un peu plus d’une vingtaine de dollars (ou 44$ pour un magnum!), il allie parfaitement puissance, fraîcheur, élégance et souplesse. Autour de 14.5% d’alcool? Ça ne paraît même pas tellement le vin est en équilibre. Si vous ne le connaissez pas, allez vous chercher un chorizo et ouvrez vous un Petalos rapidement.

Des bulles pour l’arrivée du printemps

Avec le printemps qui commence à se pointer le bout du nez, la tentation de sortir sur le balcon, un verre à la main, pour profiter du soleil sera grande pour plusieurs. Certains iront pour un classique rosé, bien frais, gorgé de petits fruits bien invitants. Pour ceux qui veulent sortir un peu de ce sentier battu (mais tout à fait agréable!), voici deux suggestions de bulles festives et printanières.

Des belles bulles espagnoles
Des belles bulles espagnoles

Tout d’abord, le Cava 1312 de la maison espagnole Mestres est tout indiqué pour célébrer le beau temps. Composé de l’assemblage classique du Cava (Macabeo, Paralleda et Xarel-lo), il est très aromatique à cause de l’élevage de 18 mois sur lies. Bien rafraîchissant, avec une belle ampleur en bouche et des bulles bien fines. Pour une vingtaine de dollars, disponible en importation privée chez Symbiose Vins en caisses de 12 bouteilles.

La seconde suggestion risque de disparaître de votre cave aussi vite qu’il y est entré. Ici, la méthode d’élaboration diffère légèrement: il s’agit d’un vin pétillant naturel (Pet’Nat pour les intimes). On peut résumer en trois étapes simples:

  1. On presse le raisin et on entame la fermentation alcoolique, comme on le ferait normalement pour tout type de vin.
  2. Avant la fin de la fermentation, celle-ci est stoppée en abaissant la température. Lorsqu’on vise une intervention minimale sur le vin, l’hiver peut se charger de ce travail (pas trop!) complexe.
  3. On embouteille alors et lorsque la température remonte, la fermentation se termine et le gaz carbonique qui y est libéré reste alors dans le vin.

Par opposition, dans la méthode champenoise, la fermentation alcoolique est menée jusqu’au bout puis une seconde fermentation est induite en bouteille (par l’ajout de levures) afin que les bulles se forment dans le vin. Évidemment, je simplifie ici dans le cas des deux méthodes…

Oh so Bubbly!
You are Bubbly, Oh so Bubbly!

Le Pet’Nat en question est le You are so Bubbly de chez Nana, Vins et Cie. Tout en nature, en fruit et en joie de boire. Au nez, on serait porté à croire que le vin sera légèrement sucré, avec un nez embaumant la fraise et la framboise. Toutefois en bouche, l’acidité et les bulles donnent une droiture et une vigueur qu’on n’aurait pas soupçonné initialement.

Servi en apéro avec un bagel à l’esturgeon fumé, la bouteille s’est vidée en moins de eux. Il fera certainement les beaux jours d’un apéro lors des premières chaleurs printanières. J’en ai trois an cave spécifiquement pour cette occasion! Au moment d’écrire ces lignes, il reste 27 cartons de 6 chez Insolite Importation, pour un peu plus de 21$ la bouteille. Si j’étais vous, je me lancerais sans aucune retenue…

Les Prix du Public Desjardins 2012

Le 24 février dernier, j’ai eu l’opportunité de participer aux Prix du Public Desjardins 2012, grâce à l’invitation du magazine Exquis, avec quelques autres bloggeurs de la ville de Québec. Ce concours vinicole cherche à combler un besoin bien présent dans le monde du vin: un concours dans lequel les récompenses données refléteront l’opinion des consommateurs.

Ainsi, 350 dégustateurs amateurs ont été réunis dans la salle de bal du Château Frontenac afin d’évaluer à l’aveugle 8 vins. Afin de nous aider dans notre tâche de juré, chaque table était guidée par un président de table qui oeuvre dans le domaine: sommelier, conseiller à la SAQ, amateur passionné. Au service, des étudiants en hôtellerie du Cégep de Limoilou sous la direction du sommelier Kler-Yann Bouteiller, nous ont permis de vivre une vraie expérience de dégustation à l’aveugle dans des conditions à peu près idéales.

Les serveurs recevant les instructions. Photo: Magazine Exquis
Les serveurs recevant les instructions. Photo: Magazine Exquis

Pour ce qui est des vins dégustés, notre table a eu à évaluer deux cidres pétillants du Québec, 6 vins rouges espagnols et un vin aromatisé du Québec. Encore aujourd’hui, je ne sais pas du tout ce que j’ai pu goûter. Des deux cidres, un était correct, l’autre était franchement mauvais. Les Espagnols? Pas aussi boisé que j’aurais pu l’anticiper. Au final, je leur ai décerné décerné deux médailles d’argent (entre 84 et 89 points) et deux médailles d’or (entre 90 et 94 points). L’avant dernier vin de la vague était particulièrement bien, avec une bonne structure et un équilibre qui l’a amené une peu au-dessus des autres. Le vin aromatisé, probablement à la poire était bien agréable, servi en tant que dessert. Il conservait une belle fraîcheur malgré le sucre. J’en achèterai peut-être, si je finis par savoir ce que c’est…!

L’exercice met en lumière la subjectivité de ce qu’est la dégustation d’un vin. Il est arrivé à plusieurs reprises qu’un vin ne fasse pas l’unanimité et que les notes diffèrent significativement. Certains pourraient y voir un manque d’expérience dans ce type de concours. Je préfère expliquer cette différence par le fait que tous dégustent différemment et que malgré les critères qui nous étaient imposés par la feuille d’évaluation, l’appréciation d’un vin va varier énormément selon le palais du dégustateur.

Le Prix du Public Desjardins 2012
Une feuille de pointage - Cliquez pour voir plus en détail

Les lauréats du Prix du Public 2012 seront dévoilés le 24 mars, lors d’un événement au Château Frontenac. J’ai hâte de découvrir quels produits ont été primés et tenter de savoir lesquels nous ont été servis!

Note: J’ai participé à cet évènement à l’invitation du magazine Exquis, mais ces propos sont formulés à titre tout à fait personnel et indépendant.

L’albariño, remède contre la grisaille

Dehors, il fait froid. Les journées n’ont pas commencé à allonger de manière notable. Les Fêtes sont passées et on cherche à faire un peu plus attention à soi. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le mois de janvier au Québec, vous pouvez peut-être vous imaginer la scène.

Pour ceux qui sont pris là-dedans pour encore une semaine, le remède idéal est un peu de soleil et de fraîcheur dans le verre. De plus, comme le compte de carte de crédit de Noël vient tout juste de passer, une certaine frugalité est de mise. Solution: Albariño.

L’albariño est un cépage indigène du nord-ouest de l’Espagne, que l’on retrouve principalement dans la région de la Galice et un peu au Portugal sous le nom d’Alvarinho. Il est particulièrement à l’aise au sein de la DO (Denominacion de Origen) Rias Baixas, où les vins y sont habituellement plutôt légers en alcool (11-12%), avec un acidité bien présente.

Buena uva,buen albariño. (Miguel (respenda) @ Flickr)
Buena uva,buen albariño. (Miguel (respenda) @ Flickr)

Bien que la presque la moitié de la production de Rias Baixas soit exportée aux États-Unis, on trouve quelques exemples d’Albarino à la SAQ. Dégusté récemment, le Burgans 2010 de Martin Codax a tout a fait réussi sa mission d’amener un peu d’été dans notre verre. Le Pazo de Senorans est tout à fait recommandable, mais il est un peu plus cher et (de mémoire), un peu plus costaud que le Codax.

Mon préféré est toutefois le Terras Gauda O Rosal, admirable de fraîcheur et débordant de saveur. À 23$ et présentement disponible en bonne quantité un peu partout dans le réseau, c’est un superbe achat, pour en ouvrir dès maintenant et jusqu’à la fin de l’été.

Note: Cet avis est aussi bon au mois de février. Ou même en juillet pour agrémenter un bel apéro sur la terrasse.