Il y a deux semaines, on retrouve au bureau deux bouteilles du chardonnay Lindemans Bin 65, oubliées dans une armoire après un évènement… il y a 4 ans! Debout, au chaud, sous un micro-ondes ce ne sont évidemment pas les conditions de garde recommandées dans les livres. On ose donc, avant de s’en départir et puisqu’il s’agit d’un 2006 et d’un 2007, nous avons ici une mini-verticale!
Les deux vins ont un profil madérisé, fort probablement causé par la garde trop longue dans des conditions inappropriées. On aurait dit un vieux Sauternes tellement la robe était devenue ambrée. C’était certainement son seul point positif. Au nez, des notes de pommes déshydratées oxydées et sulfitées, comme certains fruits séchés de mauvaise qualité. En bouche, plus trop d’acidité, une finale légèrement amère et plutôt désagréable.
Bref, on voit clairement que ces vins n’étaient pas destinés à vieillir et n’en avaient pas la capacité non plus. Une belle expérience éducative, pour montrer ce qui peut arriver lorsqu’on ne fait pas attention à notre vin!
Vendredi soir, pour marquer le début de la fin de semaine, vous décidez d’ouvrir un des vins dénichés auprès d’une agence d’importation privée[1. Au Québec, les vins qui ne sont pas importés par la SAQ peuvent quand même être achetés via les agences d’imporatation qui représentent les producteurs.]. À l’ouverture de la bouteille, horreur, celle-ci est bouchonnée (ou oxydée, etc.) et le constat est immédiat: imbuvable.
Normalement, les produits vendus par la SAQ sont couverts par une garantie d’un an contre les défectuosités du produit, notamment la présence de TCA dans les bouteilles. Dans ce cas, le processus est simple: on se présente en succursale avec la bouteille défectueuse, on remplit un p’tit papier nous demandant notre nom et notre numéro de téléphone et le remboursement est fait habituellement sur-le-champ.
Dans le cas des produits obtenus en importation privée, la démarche est légèrement différente. Puisque le processus n’est pas courant, plusieurs employés ignorent le fait que la garantie de la SAQ couvre aussi les produits d’importation privée. Il peut ainsi être judicieux de se munir de la politique de retour de la SAQ, ou au minimum, d’un air assuré car il peut être nécessaire de convaincre le personnel que cette démarche est possible. Il est aussi important de conserver sa facture faite par la SAQ lors du paiement des bouteilles car c’est celle-ci qui prouve que le produit a bien été fourni par la SAQ.
Le formulaire utilisé pour le retour est le même que celui utilisé pour les clients titulaires de permis de restauration, dans lequel on demande le code CUP du produit (inscrit sur la facture) et le numéro de client, qui devrait aussi être sur la facture. Le formulaire est ensuite faxé aux bureau des commandes privées à Montréal et un crédit est envoyé par la poste. Dans mon cas, le délai a été de quelques jours tout au plus.
Conclusion: il est important de conserver ses factures lors d’importations privées! Le corollaire est que si une caisse est partagée entre plusieurs individus, il est important de quand même bien se connaître puisque le remboursement est fait à la personne qui a commandé la caisse auprès de la SAQ.