Pittacum 2006, Bierzo

Pittacum 2006, Bierzo
Pittacum 2006, Bierzo
On retrouve, dans le nord-ouest de l’Espagne, un région viticole qui est en train de se tailler une place de choix depuis quelques années sur l’échiquier modial. Depuis que le vigneron vedette Alvaro Palacios s’y est installé il y a une dizaine d’années, le reste de la planète a commencé à s’ouvrir aux vins produits dans le Bierzo.

Faits à part entière de Mencia, un cépage que l’on retrouve pour ainsi dire nulle part ailleurs, les vins du Bierzo sont reconnus pour leur caractère de fleurs exotiques, de prunes avec des notes anisées, ce qui en fait des vins particulièrement intéressants. De plus, on y retrouve un bon apport de fraîcheur et de minéralité qui n’est pas sans rappeler certains crus du Beaujolais, mais avec des saveurs plus larges et généreuses.

On retrouve chez notre caviste monopolistique québécois une quinzaine de vins du Bierzo, dont les prix varient entre 20$ et 110$, ces derniers représentant ce qui se fait de plus haut-de-gamme dans l’appellation, des vins d’Alvaro Palacios de parcelles sélectionnés et vinifiées séparément.

J’ai pu goûter au Las Lamas Corullon l’année dernière lors d’une visite aux distributrices de la SAQ Signature et, sans pouvoir parler de rapport qualité-prix pour une bouteille de plus de 100$, on était en face d’un vin sérieux, bourré de potentiel et qui saurait faire le pont entre les amateurs du Nouveau Monde (avec ses arômes invitants et généreux) et ceux du Vieux Continent (grâce à son acidité et son équilibre parfait).

Pour avoir une idée de ce qui se fait de bien dans le Bierzo, on peut s’orienter vers le Petalos, la cuvée d’entrée de gamme produite par Palacios. Ces vignes de 60 à 100 ans cultivées en biodynamie apportent tout ce qu’on recherche dans un Bierzo, et dans un bon vin en général. En plus, l’étiquette est particulièrement jolie et pour un peu plus de 20$, il s’agit pour moi d’un achat récurrent.

C’est donc avec ces a prioris favorables qu’on a ouvert une bouteille de Pittacum 2006 la semaine dernière. Au premier abord, on note que le nez est généreux et veut nous en mettre plein la vue. Toutefois, plus le temps passe et plus le bois et le côté confituré prend le dessus. En bouche, même constat. C’est généreux, opulent, soyeux, mais ça manque d’équilibre et de fraîcheur pour faire supporter le 14% d’alcool que commande le vin. On aurait même pu confondre avec un vin australien, probablement fait de Shriaz, tellement ce qui ressort est le maquillage fait par le passage en barriques. On repassera pour la représentativité du terroir! Même après deux jours, le vin n’y gagne pas, le manque d’équilibre initial est trop marqué. Dommage.

Malgré tout, le vin s’est mérité une grosse note de 92 dans Wine Spectator. Avis aux amateurs de vins modernes, celui-ci serait une bonne introduction si vous voulez étendre vos découvertes vers des régions inconnues. Toutefois, ce n’est pas un vin qui tombe dans ma palette et ça me fera plaisir de vous en laisser pendant que je vais poursuivre mon exploration du Bierzo.

Quelques liens complémentaires:

Monsieur, vive le Pinot…!

C’est suite à un voyage à la grand-messe des vins italiens, Vinitaly à Vérone, que Jean-Pierre Lortie est tombé en amour avec le Pinot. À la suite d’une longue journée de dégustation de Barolo et de Barbaresco (pauvre gars…), il s’est fait servir à l’aveugle un Pinot Nero de la maison Varja. Tombé à point, c’était le début d’une histoire d’amour pour ce cépage.

C’est dans cet esprit que commençait la dernière dégustation organisée à la SAQ Jean-Lesage. La SAQ ayant récemment décidé de mettre fin au concept Art-de-vivre, au sein duquel était cadré ces dégustations. (Je dois prendre un peu de temps ici pour tout d’abord féliciter Jean-Pierre pour son travail et sa détermination puisqu’il a vraiment tenu le tout à bout de bras à Québec. Nouvellement employé à la succursale Express Duplessis, on lui souhaite bonne chance dans ses nouveaux projets qu’on a bien hâte de connaître!)

Et c’est en grande forme que la dégustation était menée. Au menu, un aperçu du cépage phare de l’Oregon: le pinot noir. Ainsi, 2 chardonnays pour se faire la bouche, 6 pinots de l’Oregon, le tout agrémenté de 4 pirates.

Line-up
Le plan de la soirée... dévoilé uniquement après la dégustation!

En blanc, le Chardonnay Arthur Domaine Drouhin 2007 s’est avéré le préféré devant le Chardonnay Argyle Willamette Valley 2007, pour son profil franchement plus bourguignon. Toutefois, pas de coup de coeur, du moins pas pour 36$ et 27$ respectivement.

En rouge, la qualité des vins présentés était assez homogène, en ce sens qu’il n’y a pas de gros coup de coeur ni de mauvais vin. On retiendra surtout le Pinot Noir Domaine Drouhin 2006 qui, à 38,50$, représente un très bon rapport qualité-prix. Il est très généreux sans tomber dans l’excès dont souffrent certains pinots californiens. Il s’agit d’un des vins les plus appréciés de la soirée parmi les participants à la dégustation.

Servi en confrontation, la cuvée haut-de-gamme du Domaine Drouhin, le Laurène Dundee Hills 2005, nous a surpris avec sa bouche compacte et faite toute d’un bloc. Son acidité, sa matière et sa structure permettront certainement à ce vin de vieillir en beauté.

L’autre vin du top 3 de cette soirée est le pinot noir Eola Hills Reserve La Creole 2006. Fruité et charmeur sans tomber dans le côté bonbon, il a su animer les discussions autour de la table. Les autres vins de la même vague (le Argyle et le Rex Hill, tous deux de Willamette Valley) étaient bien proches, mais manquaient ce petit surplus de finesse et de subitilité présent dans le Eola Hills.

Pirates
Arrrrr! Les pirates servis lors des trois éditions de cette dégustation

Les pirates servis lors de la soirée ont su dérouter et faire découvrir des beaux produits. Le Kim Crawford était bien aromatique et souple (comme le dit la pastille!), avec des arômes intenses de limette et de kiwi, typiques du terroir néo-zélandais. La surprise fût pluôt généralisée de découvrir l’Australien Coldstream Hills 2007 comme second pirate. On n’y sent pas la chaleur typique de l’Australie et il cadrait bien avec le Rex Hill servi précédemment. Un pinot sérieux et très bien fait. La Crema 2007, bien que venant d’un climat frais en Californie, m’a semblé un peu quelconque et n’a pas enthousiasmé les foules. En guise de dessert, un Santenay Leroy 1999, qui sentait les arachides et le vieux vin à plein nez. Déroutant, mais passionant comme première expérience avec un vieux millésime de pinot noir.

Somme toutes, malgré l’absence de coups de coeur et de vins qu’on veut acheter à la caisse en sortant de la succursale, la soirée était tout à fait agréable et termine en beauté ce type de dégustations Art-de-vivre. Merci encore, Jean-Pierre!

Dégustation de pinots
Dégustation de pinots de l'Oregon - Un groupe satisfait

McWilliam’s Hanwood Estate Riesling 2007

McWilliam's Harwood Estate Riesling 2007
McWilliam's Harwood Estate Riesling 2007

Ce soir, en cette rare belle journée du mois de juillet (à date, on est rendus à 21 jours de pluie en 29 jours…), un vin estival s’imposait. Par estival, j’entends ici un peu comme du théâtre d’été, par opposition à du théâtre en été… Léger, agréable, abordable (à la fois au goût et financièrement)…

Ainsi, lors de mon passage à la SAQ tout près de chez moi, j’avais besoin d’un vin blanc, rafraîchissant, pas trop cher et disponible dans les frigos. Raison: j’avais faim et le souper était rapide à faire. Je ne pouvais donc pas me permettre d’attendre que mon vin refroidisse…

Mon choix s’est alors porté sur l’Australien McWilliam’s Hanwood Estate Riesling 2007, présent en généreuse quantité au frais à la SAQ du Campanile. De plus, au prix de 14,80$, il est difficile de trouver qu’il s’agit d’une mauvaise idée.

On est ici en présence d’un vin visiblement moderne, aux notes d’agrumes, de pommes vertes avec les relents minéraux que l’on s’attend du riesling. En bouche, l’acidité domine, grâce aux notes d’agrumes (ça tombe bien, c’est tout à fait ce que je recherchais pour complémenter mon souper). La bouche est fraîche et agréable, tout à fait ce que je recherchais dans mon vin estival.

Somme toutes, il s’agit d’un vin qui n’est pas terriblement distinctif, mais qui est bien fait et qui offre un rapport qualité prix indéniable. Disponible en ligne et dans 365 succursales SAQ au Québec.

[rating:2/5] – Code SAQ: 10754607 – 14,80$