Produttori del Barbaresco | Langhe Nebbiolo 2008

Les gens qui me connaissent personnellement (ou ceux qui lisent ce blog régulièrement) savent que je ne taris pas d’éloge pour les Produttori del Barbaresco, la cave coopérative des producteurs de Barbaresco. J’hésitais même à vous reparler de ce vin pour lancer l’année 2013, puisque j’ai déjà quatre articles qui mentionnent cette coop

Toutes ces bonnes intentions sont toutefois envolées en fumée devant ce verre de Langhe Nebbiolo 2008. Pour vous situer dans la hiérarchie, il s’agit du vin d’entrée de gamme du domaine. Il  disponible à la SAQ pour 22$ et qui a séjourné en cave pendant 2 ans.

Produttori del Barbaresco Langhe 2008
Produttori del Barbaresco Langhe 2008

Les vignes sont plus jeunes ou les parcelles faisant partie de cette cuvée produisent du jus moins conentré. Ainsi, c’est un nebbiolo qui s’ouvre plus rapidement et qui est prêt à boire plus rapidement. Dans le verre, on retrouve un nebbiolo bien classique, avec ces notes classiques de fleurs et de goudron et de cerises amères, le tout soutenu par des tannins bien présents. J’adore ce type de vin structuré, droit et qui ne cherche pas à se prendre pour quelqu’un d’autre.

Ses deux années de repos lui ont fait le plus grand bien. Même s’il était très bon lors de son arrivage, il a gagné en maturité et ses composantes sont mieux intégrées. Les tannins sont (légèrement) plus enrobés et ne sont plus à l’avant-plan comme ça peut souvent l’être dans des jeunes nebbiolos.

Même quatre jours plus tard, le vin était encore bien fringant, le nez toujours aussi expressif et la bouche encore bien droite. L’équilibre commençait à se perdre un peu (l’alcool prenait un peu trop de place), mais il était encore tout à fait délicieux.

Si je vous ai donné le goût, le millésime 2010 est malheureusement déjà épuisé (hormis les 11 bouteilles de la succursale de Saint-Raymond, près de Québec). Toutefois, lors des années précédentes, il y a souvet eu plusieurs arrivages sur les tablettes de notre monopole bien-aimé. Il s’agit d’une très belle introduction au nebbiolo, Vous aurez la piqûre et vous voudrez découvrir ce qu’il peut donner dans ses versions plus abouties.

Ma stratégie d’achat à partir du prochain arrivage? Systématiquement en mettre plusieurs en cave et les ouvrir graduellement, en attendant que ses grands frères Barbarescos gagnent en maturité et en sagesse…!

Pinot Noir Cloudline 2008

En août dernier, Frédéric Fortin sur le blogue de la SAQ, nommait le Pinot Noir Cloudline 2008 comme son coup de coeur du blogueur.

Le nez est d’une très belle complexité. Les arômes de cerises noires et de petits fruits rouges prédominent d’abord, pour ensuite laisser la place à des notes de muscade et de cannelle. Des effluves de cuir et une pointe vanillée se révèlent finalement et témoignent du passage en barrique.

Pinot Noir Cloudline 2008 - Au moins, l'étiquette est jolie.
Pinot Noir Cloudline 2008 – Au moins, l’étiquette est jolie.

Suite à cet article, Le Sommelier Fou encense aussi ce vin, en concluant sa note de dégustation par Ici, l’influence de l’homme sur le terroir est claire. Un bourguignon typique, fait en Oregon.

Avec ces commentaires aussi positifs venant de dégustateurs que j’aime bien, j’ai difficilement pu résister lors que je cherchais un pinot pour accompagner la bavette de boeuf à la cannelle tirée de Papilles.

Tout était alors en place pour une belle découverte, moi qui aime le pinot, qui a bien aimé l’Oregon lors de ma visite en octobre dernier et qui a un palais définitivement plus orienté vers l’Europe que le nouveau monde.

Toutefois, déception… Le nez est tout d’abord sur le fruit, mais celui-ci laisse sa place rapidement à des notes plus typiques de l’intervention humaine que la pureté que j’aime tant du pinot. J’y ai retrouvé des arômes de gomme balloune et de confiture de fraise un peu chimique et industrielle. En bouche, ça s’améliore un peu, puisque l’acidité est bien présente et les tanins sont aimables, même si la finale tombe un peu rapidement. J’ai une certaine difficulté à passer au-delà de ce nez chimique et un peu bonbon, gâchant un peu le plaisir de ce vin.

Si vous êtes à Québec et que vous voulez vous faire votre propre opinion, il en reste 86 à la SAQ sélection de Lévis et 33 à la SAQ de L’Ormière. Sinon, il en reste 25 réparties dans le reste de la province… Même s’il n’est qu’à 20$, je vais vous laisser certainement toutes les autres, ce pinot-là n’est pas du tout dans mes cordes.

Donnez-moi du nebbiolo et rendez-moi heureux

Servez-moi un nebbiolo et je serai heureux.

C’est en somme la conclusion à laquelle j’en arrive après avoir ouvert une bouteille de Langhe Pio Cesare 2008. Je n’ai pas trouvé encore ce qui vient tant me chercher dans les vins produits à partir de ce cépage… C’est peut-être la structure tannique, le savoir-faire accumulé depuis que le baron Cavour et l’oenologiste Louis Oudart ont mis au point la version moderne du Barolo ou, comme l’ami Rémy Charest, que ça ne goûte pas que le fruit. Et en plus, le Piedmont, ça rappelle des beaux souvenirs de voyage.

Vignoble de Il Bricco - Treiso (Barbaresco) - Pio Cesare
Vignoble de Il Bricco - Treiso (Barbaresco) - Pio Cesare

On retrouve dans le Pio Cesare une belle expression du nebbiolo, avec sa poigne sérieuse, son nez floral et sa couleur brique. Il est toutefois déjà bien approchable malgré son jeune âge, bien qu’il soit préférable pour le moment de le servir avec un morceau de viande substantiel afin que le vin n’écrase pas ce qui se trouve dans l’assiette. Si vous en avez plusieurs exemplaires, ouvrez-en un dès maintenant pour voir de quoi il se chauffe et laissez les autre filer pendant quelques années, le vin vous le rendra bien.

Un pinot qui nous vient du nord

Domaine Philippe Gilbert - Menetou-Salon 2008
Domaine Philippe Gilbert – Menetou-Salon 2008

Quand on pense pinot noir, on s’oriente instinctivement vers la Bourgogne. Avec raison, les plus grandes expressions de ce cépage y sont produits. Toutefois, d’autres régions produisent du pinot tout à fait enviable, comme on a pu le constater à TasteCamp dans le Niagara en mai dernier.

C’est avec cet a priori favorable que j’ai débouché hier un Menetou-Salon 2008, du domaine Philippe Gilbert, la Loire faisant partie de ces régions qui sont souvent sous-estimées. On y produit deux cuvées selon les principes de la biodynamie depuis 2006, les Renardières, issues de vieilles vignes, et la cuvée Domaine, qui est disponible au Québec.

Malheureusement, je me serais attendu à plus de la part d’un vin de ce prix (26$). Oui, c’un du pinot d’un climat froid, mais ça reste de manière générale plutôt simple et sans une grande complexité pour l’instant. Un peu de fruit, un peu d’épices, un peu de verdeur, sans plus. D’après moi, il ne s’agit pas d’un très bon rapport qualité-prix. Pour le même prix, je choisirai à tous les coups le Village Reserve du Clos Jordanne

Vitiano Falesco 2008 – Un assemblage supertoscan en Ombrie

Vitiano Rosso - Un assemblage supertoscan en Ombrie
Vitiano Rosso – Un assemblage supertoscan en Ombrie

Lorsqu’on pense à Supertoscan, on pense évidemment au Sasisscaia, Masseto, Guado al Tasso et autres Tignanello. À la base, des producteurs toscans ajoutent des cépages étrangers à leur Sangiovese, malgré le fait que ça soit contraire aux règles de l’appellation. Le vin, commercialisé sous l’appellation Vino da Tavola, du vin de table.

Depuis 1968, la pratique s’est répandue à la fois en Toscane, mais aussi dans les régions avoisinant la Toscane, comme en Émilie-Romagne et en Ombrie. Toutefois, on peut goûter à ce qui se fait avec des cépages bordelais et du Sangiovese en Italie sans allonger les 50 ou 100$ que commandent les principaux supertoscans.

C’est en Ombrie qu’on retrouve le Vitiano, le vin d’entrée de gamme de la maison Falesco. Composé à parts égales de Cabernet-Sauvignon, de Merlot et de Sangiovese, il affiche un profil moderne, mais quand même résolument italien. Les tannins sont souples à cause du Merlot, l’acidité apportée par le Sangiovese lui permet de bien se comporter à table et il garde la complexité aromatique du Cabernet. On sent un peu la touche apportée par le passage de 3 mois en barriques, sans qu’il prenne toute la place.

Année après année, le Vitiano se voit décerner des notes entre 89 et 91 par la presse spécialisée, ce qui en fait un superbe rapport qualité-prix puisqu’il est tout juste sous la barre des 16$. C’est présentement le 2008 qui est sur les tablettes de la SAQ, mais la qualité est constante avec le Vitiano. Chaque bouteille ouverte entre amis offre beaucoup de plaisir et permet de passer un bon moment à table, avec une bonne bouffe italienne, sans prétention. Après ça, c’est difficile de retourner vers un bordelais d’entrée de gamme lorsqu’on cherche un bon vin pas compliqué!