Adresses gourmandes à Rome

Ah, l’Italie! Avec ses pâtes, son café, son bon vin et la gelato, c’est difficile de trouver une meilleure destination pour les gourmands. Rome, avec son statut de capitale (et de centre du monde civilisé), offre à elle seule des possibilités infinies pour qui sait bien chercher. En plus d’être débordante d’histoire, on y mange bien sans y dépenser une fortune, pour une ville de cette importance.

Voici donc, en vrac, quelques adresses glanées lors de mes trois passages dans la Ville Éternelle. Je n’ai pas la prétention d’affirmer des meilleures adresses de cette grande ville, mais ce sont tous des coups de coeur qui méritent définitivement une visite, qu’on en soit à sa première ou à sa vingtième visite de Rome! Continue reading

Carnets italiens: un après-midi chez Calabretta

À la fin d’un joli après-midi sur les flancs de l’Etna, on s’arrête au centre-ville de Randazzo, pour y faire la découverte des produits de Calabretta. Situé à une quarantaine de minutes de la station balnéaire de Taormina (ci-dessous), Randazzo est le village situé le plus près du cratère de l’Etna et forme le coeur de cette région vinicole.

Etna, depuis TaorminaSi le nom de Calabretta n’est pas nécessairement familier au Québec, il a su faire sa place dans la viticulture sicilienne. La famille produit du vin depuis le début du XXe siècle, mais il est vendu principalement aux restaurants locaux. C’est toutefois à partir de 1997 que Massimo et Massimiliano Calabretta, respectivement 3e et 4e générations de vignerons, ont décidé d’embouteiller sous leur propre nom.

Lors de notre visite, Salvatore nous a accueilli chaleureusement dans le jardin et nous a fait d’abord visiter les installations. Agrandies au fil du temps, construites sur plusieurs niveaux par la force des choses, le domaine reçoit ceux qui veulent bien visiter, sur réservation préalable. Au jour le jour, Salvatore travaille dans le chai et c’est lui qui nous mène à travers les divers étages et différents vins, Massimiliano étant retenu à l’extérieur lors de notre passage. On a la chance d’avoir quelqu’un qui a les deux mains dans le vin à longueur de journée, pas un amateur de la visite pour touristes de passage.

Dans l’échange de emails avant notre visite, Massimiliano me mentionnait que la dégustation commencerait par un tour d’horizon de 2012, tiré directement des cuves, des barriques et des botti, ces immenses barriques de 50 à 75 hectolites. On goûte ici au Nerello Mascalese avec la vigueur de la jeunesse, des fruits rouge en quantité et des tanins prédominants, bien que dans des terroirs spécifiques comme Solichiatta, il révèle une fraîcheur et un légèreté insoupçonnée. Dans sa version rosée, on a affaire à un vin sérieux qui fera certainement plus d’heureux à table qu’à l’heure de l’apéro. Les jeunes vignes sont rassemblées dans la cuvée GaioGaio, qui se veut un vin de soif, moins complexe mais qui se boit comme du petit jus.

Ce n’est toutefois pas ce que Calabretta veut principalement mettre de l’avant. L’Etna Rosso est conservé pendant 10 ans (!) dans les botti avant d’être embouteillé. Vous avez bien lu, ils passent 10 ans avant de voir les tablettes.  La verticale d’Etna Rosso, toute tirée directement des botti nous a permis de constater directement l’évolution de ce vin. D’un monstre de tanins, il évolue gracieusement tout en conservant un équilibre et une longueur impressionnante. Au bout de 10 ans, il arrive déjà mature et prêt à boire, avec sa belle robe tuilée par les années. La beauté de la chose? Le prix est raisonnable, même ici au Québec…!

Au Québec, le domaine est représenté par Oenopole et est disponible en importation privée. Au moment d’écrire ces lignes, une commande devrait arriver au Québec à la fin-octobre. On pourra ainsi mettre la main sur du GaioGaio 2010 (22$) et des magnums de Etna Rosso 2002 pour 57$. Moins cher qu’un magnum de Liano? N’importe quand!

Merci à Aurélia d’Oenopole de m’avoir mis en contact avec Calabretta. 

Carnets italiens: La gelato, c’est sérieux

Lors d’un voyage en Italie, un des grands plaisir est de se promener de village en village, à la recherche de la meilleure crème glacée. Toutes ont leur spécialité et les découvrir fait partie des grands plaisirs d’un voyage au pays de Dante.

Avec un peu d’attention, il est plutôt facile d’éviter les attrape-touristes (il y en a partout où il y a des touristes…). Un truc facile est de regarder la couleur de la gelato aux bananes: si elle est jaune, éloignez-vous rapidement, elle devrait plutôt être beige. Aussi, sauf quelques rares exceptions, les meilleurs endroits ne font que de la crème glacée et ne sont pas nécessairement sur les rues les plus touristiques et la vente de crème glacée est le point central du commerce. Dans le doute, fiez-vous aux locaux! Si l’endroit est bondé, il y a des bonnes chances que ça soit très bon!

Voici donc quelques adresses tirées de notre plus récent séjour à Rome et dans le sud-est de la Sicile.

À Rome

Tout juste débarqué du train à la station Termini, on se dirige vers I Carusotout juste au nord, derrière les termes de Dioclétien. Ici, la crème glacée est prise au sérieux, comme le démontre le calendrier des saveurs, affiché à l’entrée, tout près de la cuisine ouvertue sur la rue. Lors de nos deux visites, tout était bon, mais on se rappellera longtemps de celle à la noisette, qui offrait un équilibre parfait entre sucré et richesse. J’en ai même repris lors de notre deuxième visite.

I Caruso

Dans le Trastevere, on se dirige vers Fior de Luna. Cette gelateria et chocolaterie située à quelque pas de Santa Maria in Trastevere a eu la brillante idée de faire 3 parfums à partir de trois chocolats différents. Je n’ai pas osé prendre un mélange des trois pour bien les comparer, puisque les autres saveurs étaient toutes aussi attrayantes!

À Ragusa

C’est au coeur de la place centrale de la vieille ville de Ragusa qu’on a trouvé la gelato la plus originale (et certainement une des meilleures) de tout le voyage, chez Gelati diVini.

Gelati diVini, Ragusa

Oui, les classiques y sont, mais ce sont les saveurs qui sortent de l’ordinaire qui font courir les foules. On y fait 3 gelati à base de vin (au Passito di Pantelleria, au Moscato d’Asti et au Brachetto d’Acqui) mais le coup de coeur est venu pour celle aux amandes grillées (mandorla tostata, sur la photo) et aux figues vertes (en haut à droite). Un comptoir à découvrir et redécouvrir. De plus, l’enoteca qui jouxte la glateria offre une belle sélection de vins siciliens à des prix tout à fait décents.

À Noto

Ce qui retient l’attention dans cette ville touristique du sud-est de la Sicile n’est pas la gelato mais bien une spécialité toute sicilienne, le granité. Et on ne fait pas vraiment mieux que celui de Corrado Assenza, au Caffè Sicilia.

Caffè Sicilia, Noto

Plus rafraîchissante que la gelato, servie avec une brioche, elle forme souvent le déjeûner des Siciliens. En fin d’après-midi, alors que le soleil tape, c’est plutôt bien aussi…! Ici, on a opté pour un trio dégustation, avec des saveurs d’amande, de framboise et de fraise-tomates. Cette dernière a été ma préférée, un beau mélange d’acidité, de fruit et d’originalité (on goûtait un peu la tomate, mais ce n’était pas dérangeant du tout!). Avec la brioche, c’est un régal!

Un des grands plaisirs de l’Italie, c’est de tenter de savoir si dans le prochain village, on fait de la meilleure crème glacée que le village précédent. Toutes les excuses sont alors bonnes pour prendre encore une petite crème glacée…!

TasteCamp 2013 s’en vient au Québec!

Les organisateurs de TasteCamp sont fiers d’annoncer que la cinquième présentation de l’événement aura lieu au Québec du 17 au 19 mai 2013. Après Long Island, les Finger Lakes, la région du Niagara et la Virginie, cette fin de semaine de découvertes régionales explorera les environs de Montréal à la recherche de bons vins, mais aussi de bons cidres, de bières savoureuses et d’autres spécialités régionales.

Plus de 35 blogueurs et chroniqueurs d’un peu partout en Amérique du Nord sont attendus pour TasteCamp Québec, qui offrira à ses participants le mélange habituel de rencontres avec des producteurs, de dégustations et de visites de vignobles (et de vergers), ainsi qu’une des grandes traditions de l’événement, un souper où chacun contribue de bonnes bouteilles dans un esprit de belle camaraderie.

tastecamp logo

Lenn Thompson, le fondateur de TasteCamp et le directeur général du New York Cork Report, explique que « mon intérêt pour un TasteCamp Québec est venu un soir, pendant le TasteCamp que nous avons organisé dans les Finger Lakes, alors que Julien Marchand – qui fait partie du comité organisateur, cette année – m’a versé un cidre de glace. C’était une toute nouvelle catégorie de boisson artisanale, pour moi, et je voulais en savoir plus. Cette découverte a aussi permis de souligner que TasteCamp ne doit pas nécessairement se dédier exclusivement au vin. Je suis très heureux que nous ayons l’occasion d’explorer un des meilleurs territoires gastronomiques de l’Amérique du Nord, cette année. »

Le chroniqueur québécois Rémy Charest, qui fait partie du comité organisateur de TasteCamp depuis 2011, a ajouté que « pour mettre en valeur les qualités et la créativité qui est au cœur de la production québécoise d’aliments et de boissons alcoolisées, il fallait bien évidemment aller au-delà du vin, afin de toucher les cidres et les alcools de miel, d’érable ou de petits fruits, sans oublier les fromages et les autres spécialités gastronomiques. Les participants à TasteCamp auront très clairement une occasion de goûter des choses qu’on ne trouve nulle part ailleurs »

Activités confirmées

Les organisateurs de TasteCamp sont à finaliser un programme solide et diversifié qui touchera autant la région de Lanaudière que la Montérégie et l’Estrie, en plus de la ville de Montréal elle-même.

Parmi les événements confirmés, les participants auront droit à une présentation des trois décennies de viticulture au Québec par un de ses fondateurs, Charles-Henri de Coussergues, qui dirige le Vignoble de l’Orpailleur, établi en 1982. La visite du domaine et du vignoble sera suivie d’un déjeuner et d’une dégustation de vins et autres produits québécois.

Photo: Vignoble de l'Orpailleur
Photo: Vignoble de l’Orpailleur

Deux autres domaines bien connus, le Vignoble Carone et le Vignoble Les Pervenches offriront également des visites de vignobles et des dégustations. Le domaine Carone accueillera également un déjeuner et une dégustation de produits régionaux.

Le dimanche, comme dernier arrêt prévu au programme, le groupe aura la possibilité de découvrir certains des meilleurs cidres de glace québécois à La Face Cachée de la Pomme, producteur bien connu de Hemmingford, qui accueillera également des producteurs voisins et offrira un déjeuner.

Parmi les autres participants confirmés, on compte le Vignoble des Négondos, le Vignoble d’Oka et le Vignoble du Marathonien. D’autres annonces auront lieu au cours des semaines à venir, à l’approche de l’évènement.

Un souper convivial au Labo culinaire de la SAT

Le traditionel souper « apportez votre vin » aura lieu dans un des restaurants les plus en vue de Montréal, situé dans un lieu culturel tout à fait unique. Dirigé par les chefs Michelle Marek et Seth Gabrielse, le Labo culinaire de la Société des arts technologiques offrira un menu spécial mettant en valeur les produits locaux. L’endroit sera entièrement réservé au groupe de TasteCamp pour cette soirée spéciale.

Un hôtel pour les « Campeurs »

Le point de rassemblement des participants au cinquième TasteCamp sera en plein cœur de Montréal, ce qui permettra aux chroniqueurs et blogueurs de l’extérieur de découvrir la vie culturelle et la vie de nuit de la métropole. Un bloc de chambres à prix très compétitif a été réservé à l’Hôtel Zéro 1, à l’angle du boulevard Saint-Laurent.

À propos de TasteCamp

Le concept de TasteCamp, créé en 2009 par Lenn Thompson, directeur général du New York Cork Report, est très simple: offrir l’occasion à un groupe de journalistes et de blogueurs enthousiastes de se réunir dans une région qu’ils connaissent peu ou pas, afin qu’ils puissent découvrir le plus vaste panorama possible – en une fin de semaine – des spécialités régionales, tout en ayant la possibilité de rencontrer des vignerons et producteurs en grand nombre.

La plupart des régions viticoles émergentes cherchent à présenter leurs produits à de nouveaux publics, mais cette démarche peut représenter tout un défi. Grâce à TasteCamp, ce nouveau public vient découvrir ces richesses sur place.

L’événement n’est pas un junket : les participants paient leurs frais de voyages, y compris leur hôtel et leurs repas. Grâce à des commandites, les prix de certains repas peuvent être réduits considérablement.

Suivez les dernières nouvelles à propos de TasteCamp 2013:

• Sur Twitter: #TasteCamp

Pour faire partie des participants à l’évènement, contactez Lenn Thompson à l’adresse : lenn (at) newyorkcorkreport.com

Pour participer en tant que commanditaire, contactez Rémy Charest à l’adresse : remycharest (at) mac.com.

Pour d’autre information, on peut également contacter les coorganisateurs David Santerre (santerredavid (at) gmail.com) et Julien Marchand (julien (at) julienmarchand.com)

Demandes média et entrevues:

Lenn Thompson, lenn (at) newyorkcorkreport.com ou

Remy Charest, remycharest (at) mac.com.

Au pays du qvevri

Quand on évoque la Géorgie, certains vont penser aux montagnes du Caucase culminant à plus de 5000 mètres, d’autres à un pont entre l’Europe et l’Asie ou aux tanks de l’escarmouche avec les Russes en 2008. Plusieurs vont simplement demander à voir une carte. Toutefois, peu vont penser que cette petite république du Caucase pourrait être un endroit propice au tourisme, encore moins pour le tourisme vinicole. C’est pourtant bien le cas, puisque la Géorgie est considérée comme le berceau du vin et cette tradition est encore bien vivante de nos jours.

Vignobles en Kakhétie
Vignobles en Kakhétie

En effet, les premières traces de fabrication de vin ont été retrouvées en Géorgie. Il y a 7000 ans, avant la Grèce, la Turquie et l’Égypte, on y cultivait déjà le raisin dans le but de le transformer en vin. La culture du vin est enchassée dans la culture géorgienne: la patronne de la Géorgie, Sainte Nino, a fabriqué une croix à l’aide de ses cheveux et de bois de vigne. Tout au long de la période russe, les vins géorgiens avaient la cote et étaient les favoris à la fois des tsars et de Staline. Toutefois, en 2006, la Russie a banni l’importation de vins géorgiens (et moldaves) pour des raisons “sanitaires”. Deux ans après, les tanks russes étaient en Ossétie du Sud

Qvevris au monastère d'Ikatlo
Qvevris au monastère d’Ikatlo

Aujourd’hui, on produits en Géorgie deux types de vins, ceux produits avec les “techniques européennes” et faites de la manière traditionnelle. Traditionnellement, le raisin est foulé (idéalement avec les pieds) et le tout est ensuite transféré dans un qvevri, un gros récient de terre cuite étanchéisé avec une fine couche de cire d’abeille. Les levures présentes naturellement sur les raisins vont initier le processus de fermentation et on le laisse aller ensuite, jusque la fermentation s’arrête, ça prendra le temps qu’il faudra… Ensuite, le vigneron peut décider de prolonger le contact avec les peaux pour une certaine période de temps, dans un autre qvevri fermé hermétiquement. Le qvervi est ensuite ouverte et le vin est prêt! Cette technique, perfectionnée par les moines géorgiens au fil du temps, est toujours bien vivante aujourd’hui, à la fois dans les monastères que chez les paysans de la Kakhétie.

On s’en doutera, le résultat est bien différent de ce qu’on est habitué de boire. De manière générale, les blancs prennent une couleur dorée, voire même ambrée et développent des notes poivrées qu’on retrouve en plus ou moins grande importance selon le cépage utilisé, de même qu’un petit côté oxydatif. Il est bien difficile de faire un parallèle avec ce qu’on peut trouver ici. Dans le cas du rkatsiteli, on pourrait l’associer avec un viognier avec pas mal plus d’acidité… Fans du Jura, vous êtes déjà habitués aux vins hors-normes, ceci pourrait certainement vous plaire!

Du saperavi artisanal, dans une vieille bouteille de vodka...
Du saperavi artisanal, dans une vieille bouteille de vodka…

En rouge, le cépage le plus répandu est le saperavi. Ce cépage teinturier produit des vins presque mauves, au nez et à la charpente particulièrement imposants. Après son traitement en qvevri, les tannins se sont légèrement rangés et un nez de fruits noires et d’épices vient voler la vedette. Il est possible de se donner une idée de ce que peut donner ce cépage puisqu’on retrouve un saperavi (fait avec les techniques européennes) à la SAQ. Avec ses tannins et son acidité naturellement élevée, le saperavi produit des vins qui peuvent généralement vieillir très bien dans le temps. Un 2007 goûté chez Pheasant’s Tears était encore tout jeune et fringant, malgré le fait qu’il s’agissit du premier millésime produit par le domaine.

La Géorgie ne se limite pas qu’à ces deux seuls cépages, puisqu’on retrouve près de 500 cépages autochtones dans le paysage vinicole. Plusieurs sont vinifiés en quantités minuscules, mais font toujours partie des plantations locales. Puisque dans la tradition géorgienne, les cépages sont rarement assemblés, on peut facilement sortir de notre zone de confort avec du Mtsvane, un blanc rafraîchissant avec une touche de verdeur, un Chinuri léger et floral ou un Tavkveri, un rouge assez léger.

Si on veut goûter au meilleur de la Géorgie au Québec, les vins de Pheasant’s Tears seront bientôt disponibles en importation privée via La QV et se vendront entre 25 et 30 dollars. Je sais que je vais en commander quelques bouteilles, et ça ne sera pas que par nostalgie de mon voyage dans ce pays à découvrir.