Deux bonnes affaires portugaises

On entend souvent parler de bons p’tits vins de semaine, expression désignant des vins simples, pas chers sans prétention, mais tout de même bien faits et réconfortants. L’expression a beau être usée à la corde, on l’utilise régulièrement pour décrire une catégorie bien précise de produits provenant souvent de pays (ou de régions) émergents sur la scène viticole. Voici deux vins portugais dégustés récemment, fiers représentants de cette classe de vins informelle.

Vinho Regional Estremadaura Roaz Reserva 2006
Vinho Regional Estremadaura Roaz Reserva 2006

Le Vinho Regional Estremadura 2006 Reserva Roaz, séduit tout d’abord par son prix, vendu 12,15$ à la SAQ, mais presque toujours disponible à la SAQ Dépôt ce qui permet de réduire son prix de 15%. Fait à parts égales de Tinta Roriz et de Castelão, deux cépages autochtones portugais, le vin déborde de fruits mûrs supportés par des tannins bien présents sans être trop agressifs. On ne pourrait s’opposer à la classification par la SAQ de ce vin comme Fruité et Généreux, car il en donne effectivement beaucoup pour son prix. À déguster avec un bon spag, un mercredi soir frais du mois d’octobre. Le millésime 2007 est présentement sur les tablettes et tout semble indiquer qu’il est en ligne avec le 2006 dégusté ici.

[rating:2.5/5] – Code SAQ: 10325221 – 12,15$

 

Provenant aussi de l’Estremadaura, le Vinho regional Estremadura Quinta de Bons-Ventos 2006 se positionne aussi comme un excellent rapport qualité-prix provenant de cette région centrale du Portugal. Il s’agit d’une salade de fruits composée de Castelão, de Camarate, de Tinta Miúda avec une petite touche de Touriga Nacional. Encore une fois, tous des cépages autochtones portugais qui donnent au vin une personnalité, tout comme le Roaz, ce qui est trop rare pour des vins de cette gamme de prix.

Le fruit domine toujours, mais c’est le côté épicé qui joue ici les seconds violons. Le vin est un peu moins bien équilibré que le Roaz, du fait de son acidité qui m’a paru plus faible. On ne se casse pas la tête et on accompagne ce vin d’une des dernières grillades de la saison. Encore une fois, c’est le millésime 2007 qui est sur les tablettes.

[rating:2/5] – Code SAQ: 10269388 – 12,10$

 

Pour un vin un peu plus complexe, la même maison produit le Palha-Canas, qui mérite d’être expérimenté, pour seulement 4$ de plus.

Le Portugal se positionne de plus en plus comme une région viticole d’où provient de très bons vins au prix plus que raisonnable, comme en fait foi cet article paru sur PalatePress. À la lumière de ces deux vins, on doit en conclure qu’on peut y faire de très belles découvertes, le tout sans se ruiner!

Cosme Palacio Consecha Rioja 2006 – Prise 2

Cosme Palacio y Hermanos - Rioja 2006
Cosme Palacio y Hermanos – Rioja 2006

Au mois d’avril dernier, j’avais commenté le Cosme Palacio Consecha 2006, un vin de la Rioja, au nord de l’Espagne. À l’époque, le caractère qui était ressorti en avant-plan était le fruit, avec des accents apportés par les barriques de chêne neuves utilisées lors de la vinification.

Lors d’une seconde dégustation cette semaine, les rôles étaient inversés. Les notes dominantes étaient beaucoup plus sur le bois (cèdre, voire même un bon vieux 2 par 4) et le fruit était presque absent au nez. En bouche, c’est similaire, avec un profil très typé bois, tabac avec peu de tanins. Les saveurs sont toutefois franches et bien intenses, comme on pourrait s’y attendre.

Deux explications pour cette différence entre les deux dégustations. Dans un premier temps, lors du souper de Pâques auquel il avait été servi la dernière fois, il était accompagné sur la table par un Ménage à Trois, de la Californie. Ce vin au profil très vanillé, rond et on ne peut plus moderne ne m’a pas du tout plu et a fait passé le boisé du Cosme Palacio comme étant tout à fait raisonnable.

L’autre explication serait que depuis le mois d’avril, mes goûts ont changé légèrement. Un régime de vins italiens avant, pendant et après mon voyage de cet été m’a peut-être modifié le palais et ce que j’attends dans un vin. Plus de finesse, plus d’acidité et un jus beaucoup plus sur le fruit semblent être parmi mes critères récemment. Si ça continue, je vais bientôt tomber dans le pinot, ce qui ne semble pas une mauvaise idée en soi…

[rating:2/5] – Code SAQ: 00237834 – 17,60$

Willm Riesling Réserve Alsace 2007

Riesling Willm 2007
Riesling Willm 2007

Ce vin blanc d’Alsace est à ranger définitivement dans la colonne des bons rapports qualité-prix. Tout d’abord, en tant que produit régulier, on le retrouve assez régulièrement à la SAQ Dépôt, ce qui donne un rabais de 15% supplémentaire lors de l’achat de 12 bouteilles (mixtes…).

Toutefois, le prix n’est pas la seule qualité de ce vin. Fondée en 1896, la maison Willm commercialise ses vins élaborés à partir des cépages alsaciens classiques: Sylvaner, Pinot Blanc, Riesling, Muscat, Pinot Gris, Gewurztraminer et Pinot Noir. Les vins Réserve, d’entrée de gamme, se veulent principalement une expression du cépage qui les composent.

Sous la robe jaune très pâle de ce riesling se cache un vin très aromatique. D’abord servi un peu trop froid, il a révélé en se réchauffant de très belles notes florales et d’agrumes, sans tomber dans l’excès.

L’attaque est vive et bien franche, l’acidité et le caractère minéral prennent alors l’avant plan. Je les aurais souhaités un peu plus en retrait afin de mieux conserver la continuité avec les notes qu’on retrouve au nez. Celles-ci réapparaîssent dans la finale, alors que le choc provoqué par l’acide est un peu passé.

Il s’agit d’un vin qui se laisse boire tout à fait facilement, particulièrement lors des trop rares belles journées de l’été. Parfait pour accompagner les sushis, nous avons pour notre part servi le Riesling Willm avec un tartare de saumon aux saveurs asiatiques et l’accord mets-vin était bien réussi aussi.

Bref, il s’agit d’un riesling tout ce qu’il y a de plus honnête, qui offre tout ce qu’on peut demander d’un vin à ce prix. De la même maison, le pinot gris est aussi tout à fait respectable et est légèrement supérieur au McWilliam’s Hanwood Estate dégusté récemment.

[rating:3/5] – Code SAQ: 00011452 – 17,50$

Une expérience moléculaire: pinot grigio et curry

Masi Masianco 2007
Masi Masianco 2007
Au menu ce soir, nous avions un défi au niveau de l’accord des mets et des vins. Le défi n’est pas tout à fait du niveau des Impossible Wine Pairings de Dr. Vino, mais l’accord reste tout de même difficile. Nous avions la tâche de trouver un vin qui s’accorde bien avec un curry de poulet, tiré d’un de nos livres de Jamie Oliver.

Dans un premier temps, prenez quelques secondes pour lire la recette. Qu’auriez vous servi avec cette recette? Faites-vous entendre dans les commentaires…! De toute manière la recette est bonne, alors on risque de la refaire…!

Pour nous guider dans notre accord, nous avons choisi de nous inspirer de la théorie de la sommellerie moléculaire de François Chartier, animateur de la 24e édition des Vendredis du Vin. Nous nous sommes donc lancés sur la piste aromatique du gingembre, une des composantes principales de ce curry. Nous avons aussi dû composer avec les stocks que nous avions présentement à la maison… 🙂

Une des pistes évoquées par Chartier pour accompagner les plats à forte dose de gingembre est un pinot gris, souvenant provenant d’Alsace, pour sa structure moléculaire complémentaire. De tous les vins présents dans notre cave, le Masianco 2007 de la maison italienne Masi semblait le plus approprié.

Ce vin est un assemblage de pinot gris et de verduzzo, au prix particulièrement intéressant d’un peu moins de 15$ lorsque acheté à la SAQ dépôt. Au nez, les notes principales sont surtout florales, avec en arrière-plan, un peu de pamplemousse. La bouche suit logiquement, avec une acidité bien présente qui vient rafraîchir le tout. Un beau vin d’été, pas tout à fait complexe, mais bien agréable.

Couplé au curry, le vin prend toutefois un peu plus d’ampleur. Les notes florales sont plus franches et la fraîcheur apportée par le gingembre du plat vient amplifier la longueur du vin en bouche. Bref, un mariage tout à fait réussi…!

Si vous essayez soit ce vin, soit cette recette de Jamie Oliver, n’hésitez pas à me faire part de vos commentaires harmoniques…! De notre côté, la recette est définitivement à réessayer, alors toutes les suggestions sont les bienvenues!

McWilliam’s Hanwood Estate Riesling 2007

McWilliam's Harwood Estate Riesling 2007
McWilliam's Harwood Estate Riesling 2007

Ce soir, en cette rare belle journée du mois de juillet (à date, on est rendus à 21 jours de pluie en 29 jours…), un vin estival s’imposait. Par estival, j’entends ici un peu comme du théâtre d’été, par opposition à du théâtre en été… Léger, agréable, abordable (à la fois au goût et financièrement)…

Ainsi, lors de mon passage à la SAQ tout près de chez moi, j’avais besoin d’un vin blanc, rafraîchissant, pas trop cher et disponible dans les frigos. Raison: j’avais faim et le souper était rapide à faire. Je ne pouvais donc pas me permettre d’attendre que mon vin refroidisse…

Mon choix s’est alors porté sur l’Australien McWilliam’s Hanwood Estate Riesling 2007, présent en généreuse quantité au frais à la SAQ du Campanile. De plus, au prix de 14,80$, il est difficile de trouver qu’il s’agit d’une mauvaise idée.

On est ici en présence d’un vin visiblement moderne, aux notes d’agrumes, de pommes vertes avec les relents minéraux que l’on s’attend du riesling. En bouche, l’acidité domine, grâce aux notes d’agrumes (ça tombe bien, c’est tout à fait ce que je recherchais pour complémenter mon souper). La bouche est fraîche et agréable, tout à fait ce que je recherchais dans mon vin estival.

Somme toutes, il s’agit d’un vin qui n’est pas terriblement distinctif, mais qui est bien fait et qui offre un rapport qualité prix indéniable. Disponible en ligne et dans 365 succursales SAQ au Québec.

[rating:2/5] – Code SAQ: 10754607 – 14,80$