Deux vins portugais… très différents!

Ce soir, un bref retour sur deux vins dégustés récemment, qui, bien que provenant du même pays, présentaient des styles bien différents, le Duque de Viseu 2005 et le Tercius 2004, tous deux provenant du Portugal.

Duque de Viseu Dao 2005
Duque de Viseu Dao 2005

Dans un premier temps, le Duque de Viseu, produit par la société Sogrape se déguste comme une synthèse des vins portugais abordables. Pour moins de 15$, ce vin offre du fruit à profusion, du bois et une concentration très impressionnante. Cet assemblage de Touriga Nacional, Tinta Roriz et Alfrocheiro Preto, tous des cépages autochtones, m’a toutefois semblé vouloir trop en donner. On “sent” le travail du vigneron, ce qui donne à mon goût, un vin un peu sur-extrait. Bien fait quand même, dans son genre.

[rating:2/5] Code SAQ: 00546309 – 14,80$

 

Dans un registre différent, et légèrement plus cher, le Tercius 2004, de Falua, était nettement plus subtil. Cet assemblage de Trincadeira Petra, Tinta Roriz et Touriga Nacional est très charmant, avec des notes de petits fruits (à la fois rouges et noirs) et une belle acidité qui garde le tout en équilibre. En ce sens, mes impressions rejoignent en tout point la critique faite par Marc-André Gagnon sur Vinquébec, qui lui donne 2.5 étoiles. Je serais un peu plus généreux, le vin se méritant 3 étoiles… 🙂

[rating:3/5] Code SAQ: 00893107 – 19,30$

 

Michele Chiarlo Airone 2004 – Monferatto

Michele Chiarlo Airone 2004
Michele Chiarlo Airone 2004

Lorsque vient le temps de choisir un vin, plusieurs critères peuvent influencer notre choix. Parmi eux, la réputation et les expériences précédentes avec les produits de la même maison comptent pour beaucoup. C’est exactement ce qui a guidé mon choix pour ce vin italien, dégusté à deux reprises, et je n’ai pas été déçu…!

J’avais une bouteille bouchonnée à échanger à la succursale de la SAQ près de chez moi et je me suis rabattu sur cette bouteille suite à des belles expériences avec le Moscato d’Asti Nivole et le Barbera d’Asti Superiore Le Orme. Je suis donc revenu à la maison sans vraiment trop à quoi m’attendre, mais avec la vague impression d’avoir fait une bonne affaire.

Cet assemblage de Barbera (50%), Cabernet Sauvignon (30%) et de Syrah (20%) m’a agréablement surpris dès le premier contact. Comme on pourrait s’attendre d’un vin du Piedmont, l’ensemble est assez sérieux et est très loin des bombes extra-confiturées que l’on pourrait retrouver en Australie ou en Argentine, par exemple. Le nez s’ouvre sur des notes boisée, mais sans tomber dans l’excès de la vanille et du goût de 2×4 que j’ai déjà expérimenté. En bouche, on détecte des notes de fruits noirs et de chocolat avec tout de même une belle acidité, ce qui fait que le vin conserve tout son équilibre. Les tannins ont eu quelques années pour s’enrober et s’assagir; il sont juste assez présents.

Depuis, j’en ai acheté deux autres bouteilles, l’une ouverte pendant la période des Fêtes et l’autre qui dort paisiblement dans le garde-robe. Je ne crois pas que le Airone va gagner beaucoup à vieillir plus, il est déjà très agréable. Il s’agit plutôt de trouver une bonne occasion pour ouvrir cette belle bouteille…!

Le millésime présentement affiché sur le site de la SAQ est le 2006. Il reste toutefois quelques 2004 sur les tablettes, souvent affublées d’un rabais additionnel afin d’écouler les stocks, pour notre plus grand plaisir…! Les commentaires lus sur le 2006 font état d’un millésime un peu moins bien réussi que les précédents… À voir!

[rating:3.5/5] Code SAQ: 00854760 – 19,35$

 

Domaine d’Aupilhac 2005 – Coteaux du Languedoc Montpeyroux

Domaine d'Aupilhac 2005 - Montpeyroux Côteaux du Languedoc
Domaine d'Aupilhac 2005 - Montpeyroux Côteaux du Languedoc
Sylvain Fadat cultive la vigne près du petit village de Montpeyroux depuis 1989. Toutefois, il a derrière lui une longue tradition de vignerons, puisqu’il est la cinquième génération dans la famille à exercer ce métier. Le Domaine d’Aupilhac est établi dans le Sud-Ouest de la France, dans le village de Montpeyroux. Les vignes sont cultivées dans des terrasses en coteaux argilo-calcaires, bien typiques de cette région de la France.

Son Domaine d’Aupilhac 2005 – Montpeyroux est composé à 30% de mourvèdre, 30% de carignan, 25% de syrah, 10% de grenache et de cinsault à hauteur de 5 %, ce qui en fait un assemblage habituel de la région. Le tout macère pendant près de trois semaines avec des pigeages réguliers puis est élevé 20 mois en barriques usagées.

Le vin qui en résulte montre le résultat à la fois du terroir et de l’élevage qui l’a façonné. Un vin chaud, aux notes de bois, de sous-bois, de garrigue et de fruits noirs en compote, sans toutefois donner dans l’excès. Les tannins sont bien présents, mais ne sont pas du tout dérangeants.

Ce vin ne plaira pas nécessairement aux amateurs de fruit-bombs du Nouveau Monde, mais s’ils sont assez curieux, il découvriront un vin bien fait qui sort des sentiers auxquels ils sont habitués. Personnellement, j’ai bien aimé. Il mérite un accompagnement assez substantiel, permettant d’accoter les tannins et l’absence de fruit de ce vin. Une viande de gibier conviendrait probablement à merveille.

[rating:3/5] Code SAQ: 00856070 – 21,45$

Hochar Père et Fils 2001 – Vallée de la Bekka

Hochar Père et Fils 2001 - Vallée de la Bekka
Hochar Père et Fils 2001 - Vallée de la Bekka
Suite à la lecture du compte-rendu de Rémy Charest sur le Château Musar et à la recommendation d’un collègue de travail, j’ai eu l’envie de connaître cet illustre vignoble libanais (oui oui, un illustre vignoble libanais…!). Ainsi lors de mon passage à la SAQ près de chez moi, je me suis porté acquéreur d’une bouteille de Hochar Père et Fils 2001 – Vallée de la Bekka.

Le site du Château Musar est particulièrement intéressant. On y retrouve les commentaires de Serge Hochar sur les conditions des vendanges de chaque millésime de même qu’un commentaire de dégustation pour les vins produits à chaque année.

Ainsi, le millésime 2001 a été une drôle d’année, des mots mêmes de Serge Hochar. Moins pluvieux qu’à l’habitude, la floraison a été hâtive et les vendanges ont débuté le 3 septembre, un signe du réchauffement planétaire selon le vigneron.

Le millésime 2001 est un assemblage d’une majorité de cinsault, avec du carignan et du cabernet-sauvignon et un peu de grenache. Apres une fermentation en cuve ciment, les vins sont vieillis 6 à 9 mois en futs de chêne de Nevers. Il a été mis en bouteilles en 2003 et commercialisé en 2006.

Le vin qui en résulte possède une robe d’un rubis très clair, comme on pourrait s’en attendre d’un Bourgogne ou même d’un Beaujolais. Toutefois, dès le premier contact au nez, on voit bien que nous avons affaire à autre chose. On y note des fruits séchés (principalement des dattes, mais on y a aussi trouvé des raisins secs) ainsi que des fortes notes de tabac. En bouche, les tannins sont fins et bien enrobants, signe que le vin nous parvient presque à maturité. Les notes de fruits séchés prennent une place un peu plus importante qu’au nez, mais le vin reste tout à fait équilibré, sans trop de tirer du côté des fruits, du bois ou de notes plus exotiques comme le tabac ou les notes balsamiques.

D’après les commentaires que j’ai pu lire sur internet, il s’agit d’une bonne introduction au Château Musar, mais que le Hochar Père et Fils – Vallée de la Bekka reste à court du produit le plus prestigieux de la même maison. J’ai bien hâte de me faire ma propre opinion…!

[rating: 3.5/5] Code SAQ: 00484964 – 23,25$

Casa Marin Cipreses Vineyard 2005

Casa Marin Cipreses 2005
Casa Marin Cipreses 2005

Au souper hier soir, on a ouvert un Casa Marin Cipreses Sauvignon Blanc 2005, acquis lors de la vente de produits de spécialités de la SAQ au début octobre.

Le vignoble est tout nouveau sur la scène viticole du Chili, ayant été fondé en 2003. Situé dans la vallée de San Antionio, il est le vignoble chilien le plus près de l’océan Pacifique, puisque situé à 4 km de celui-ci. Le climat est donc significativement plus frais et marin que le reste du Chili.

Le vignoble Cipreses, selon les indications du producteur, est situé sur le dessus d’une colline, en un endroit très venteux, dont une partie fait directement face à l’océan Pacifique. Ainsi, les rendements des vignes sont faibles, produisant des fruits très concentrés.

Au nez, on note toute de suite le côté très végétal du Sauvignon blanc. À vrai dire, l’arôme dominant est l’asperge, loin devant des notes plus classiques d’agrumes et de citron. Le nez est très puissant et un peu unidimensionnel, tellement qu’on a de la difficulté à trouver d’autre chose que des notes végétales.

Ça se poursuit en bouche, avec des notes végétales très fortes. L’acidité est très présente, comme dans tout sauvignon blanc. Bien que très sec, le vin possède une belle texture et une finale très persistante. Somme toute, c’est bien agréable, mais ça peut être déstabilisant pour quelqu’un habitué ou qui s’attend à une “fruit-bomb” typique de l’Amérique du Sud. Puisqu’il s’agit d’un Sauvignon somme toutes bien collé aux standards du cépage, on est beaucoup plus près de la Loire que du Nouveau Monde avec ce Casa Marin.

Puisque payé autour de 20$ lors du solde, je dirais qu’il s’agit d’un solide rapport qualité-prix, bien que ce type de vin ne soit pas nécessairement mon vin blanc préféré. Toutefois, au prix régulier de 30$, je trouve que le Terre Rouge Enigma 2006 était beaucoup plus dans mes cordes.

[rating:3/5] Prix: 30,50 $
Code SAQ : 10692733