Cuire ses pâtes dans du vin

Hier, il nous restait un peu du meilleur chorizo en ville, celui qu’on achète chez Bonneau, tout près de la maison. Bien épicé avec juste la bonne dose de pimenton, c’est le secret d’une paëlla bien savoureuse.

Afin d’utiliser ce restant de saucisse, une nouvelle recette gracieuseté de Véronique Cloutier lors de son passage à la di Stasio: des pâtes au chorizo cuites dans le vin. L’idée est d’ajouter une généreuse dose de vin dans l’eau de cuisson des pâtes afin de leur donner un petit kick supplémentaire. Avec des rapinis ou des belles bettes à carde, on a ici une rectte gagnante qu’on va certainement refaire sur une base régulière.

Comme on ne prendra certainement pas un grand cru pour pitcher dans l’eau des pâtes, on peut se demander ce qu’on boit avec ce plat de pâtes, où le chorizo prend pas mal de place… J’ai choisi d’accompagner le tout de Petalos, un superbe vin d’Alvaro Palacios de la région émergent du nord-ouest de l’Espagne, le Bierzo.

À un peu plus d’une vingtaine de dollars (ou 44$ pour un magnum!), il allie parfaitement puissance, fraîcheur, élégance et souplesse. Autour de 14.5% d’alcool? Ça ne paraît même pas tellement le vin est en équilibre. Si vous ne le connaissez pas, allez vous chercher un chorizo et ouvrez vous un Petalos rapidement.

Cinq vins blancs sous 20$

Après des suggestions de vins rouges, je remets ça avec une sélection toute personnelle de cinq vins blancs sous 20$ qui font une apparition régulière dans ma liste d’achats. En blanc, j’essaie d’éviter les vins “mous” qui n’ont pas cette structure qu’apporte une bonne dose d’acide ou ceux qui cherchent à trop en faire au détriment de l’équilibre général.

Deux italiens

Oui, il existe trop de “cheap pinot grigio” sur les tablettes, ces vins préfabriqués qui semblent tous sortir du même tuyau. Heureusement, les vins blancs italiens ne se résument pas qu’à ça. En Ligurie, cette région côtière du nord-ouest du pays, le vermentino fait des merveilles. À preuve, ce Vermentino Lunae, de l’appellation Colli di Lunae, située tout près de La Spezia et des célèbres Cinque Terre. La cuvée haut-de-gamme de ce domaine a reçu Tre Bicchieri du Gambero Rosso l’année dernière, nous avons donc affaire ici à un domaine sérieux qui sait ce qu’il fait. Dans le verre, on goûte la mer toute proche, sans sacrifier le soleil qui inonde les côteaux rocheux où pousse la vigne ni la générosité des Italiens qui le font. Il fait des miracles avec des poissons grillés et, pour 19.50$, on serait fou de s’en passer. Dans le nord-est, l’appellation Soave a aussi produit des vins génériques pour trop longtemps. Toutefois, depuis une dizaine d’années, une poignée de producteurs plus sérieux et conscients de leur potentiel ont émergé. Mon préféré est sans aucun doute Pieropan, dont le Soave Classico est disponible pour 17.15$, à peu près partout en province. Il tiendra la route sans problèmes au cours des 15 prochaines années, comme en fait foi un 1995 que m’avait fait goûté Andrea Pieropan lors du Salon des Vins de Québec en 2011. Si vous l’ouvrez avant, ayez des pétoncles sous la main, ils iront parfaitement avec le côté presque salin de ce vin. Sinon, servez-le en apéro par une belle journée chaude de l’été prochain. Le plus difficile avec ce vin, c’est d’essayer d’en garder un peu pour le faire vieillir, car il disparaît presque instantanément de la cave…

Riesling, from down under

J’aime beaucoup le riesling, avec ses arômes de pomme, d’agrume reposant sur une trame minérale. On pese habituellement aux terroirs de prédilection de ce cépage à savoir l’Alsace et l’Allemagne où il règne en maître. Toutefois, l’Australie produit de bons rieslings qui méritent d’être explorés. En entrée de gamme, on gagnera à ne pas snober le Riesling McWilliam’s Hanwood Estate, disponible en produit régulier à la SAQ pour 15.45$ (ou avec 15% de rabais supplémentaire dans les SAQ Dépôt). Ce n’est pas un monstre de complexité, mais il fait amplement ce qu’on attend de lui et est un très bon rapport qualité-prix. Initialement classé sous la pastille “Fruité et doux”, il a heureusement été correctement reclassé dans “Fruité et Vif” et c’est tout à fait ce qu’il offre!

Rioja… en blanc!

Le vin le moins cher de cette liste nous vient directement d’Espagne, dans l’appellation Rioja. Plutôt réputée pour ses rouges, la région produit aussi quelques blancs à base de viura (aussi connu sous le nom de macabeo), avec un peu de malvasia et de grenache blanc en accent. Pour 12.40$, le Genoli de la maison Ijalba est une aubaine à ne pas manquer. Il offre un bel équilibre entre le gras qu’on retrouve souvent dans le viura et l’acidité qu’on recherche dans un vin blanc. Une valeur sûre, année après année.

Pour dérouter un peu

On termine cette liste en sortant des sentiers battus et on proposant un vin du Jura, en guise d’initiation aux vins avec une petite dose d’oxydation. Le chardonnay Les Parelles “Tradition” offre cette bonne dose de dépaysement pour 18.40$. Puisque le vin a été élevé dans le style oxydatif, on retrouvera au nez des notes de noix, avec une base de pommes et des jolies notes minérales. En bouche, ce n’est pas le plus long, par contre, mais l’harmonie avec la fondue au fromage (prenez de l’emmanthal, du comté et des accents québécois avec du Pikauba) qu’il mérite cette place. Si vous aimez le style, vous gagnerez ensuite à découvrir les vins de Stéphane Tissot et du domaine de Montbourgeau, qui eux sont légèrement au-dessus de la barre des 20$. Et vous, quel est votre coup de coeur parmi les vins blancs à moins de 20$? Faites-en part dans les commentaires!

Cinq rouges sous 20$

Vous avez 20$ à investir lors de votre prochain passage à la SAQ, mais vous ne savez pas quoi choisir parmi les 1000 produits qui sont disponibles à ce prix? Voici 5 coups de coeur qui méritent votre attention lors de votre prochain passage en succursale.

Les Griottes du Vissoux

On commence par un vin qui disparaîtra en moins de deux à la fois des tablettes et de votre verre: le Beaujolais Les Griottes 2011 du Domaine du Vissoux. On profitera des dernières journées chaudes de l’automne pour se replonger brièvement dans l’été avec toute la fraîcheur que ce vin amène. Des petits fruits rouges un peu sûrets, une belle acidité et le goût d’en boire une autre gorgée. Une belle réussite d’un de mes producteurs préférés dans le Beaujolais. Pour 16.25$, mais hâtez-vous, il n’en reste presque plus dans le réseau. Sinon, on surveille avidement un deuxième arrivage.

Du Fer Servadou…?

Si vous mentionnez le Fer Servadou ou l’appellation Marcillac, la majorité des gens vous regarderont avec un drôle d’air. Ils ne devraient pas, car cette appellation du Sud-Ouest est à découvrir et les trois vins qui sont disponibles à la SAQ sont tout à fait recommendables. Mon préféré est la cuvée Laïris, de Jean-Luc Matha, disponible un peu partout (et en ligne) pour la modique somme de 16.15$. Le Fer Servadou (ou Mansois), lorsque cultivé dans les côteaux de Marcillac, donne des vins plus légers que lorsque cultivé à Madiran, situé tout proche. Au nez, on retrouve des notes de poivre et de framboise alors qu’en bouche, on découvre une rusticité pas du tout déplaisante et une belle vivacité. Une belle découverte!

Un Bourgogne modeste

De la bonne Bourgogne, sous 20$? Vraiment?

Tout à fait. Alors que les grandes cuvées se vendent plusieurs centaines de dollars, le Domaine Champs Perdrix ne démérite pas. D’accord, ce n’est pas dans la même ligue que les grands crus de la région, mais il s’agit d’une belle introduction à la région. On prend ici avantage du millésime 2009, encensé par la critique qui donne des vins riches et généreux, même dans les appellations plus modestes comme ce Bourgogne générique. C’est vif et léger, avec un nez sur les cerises et une longueur surprenante. Il est déjà très agréable mais il pourrait aussi tenir quelques années en cave. Au moment d’écrire ces lignes, il en restait surtout dans la grande région de Montréal, mais il vaut bien la peine de faire un petit détour…

Expression de Chinon

La vallée de la Loire est le terroir de prédilection du cabernet franc, un cépage qui ne laisse personne indifférent. Certains lui reprochent sa verdeur alors que d’autres, au contraire, la recherchent. Le Chinon 2009 Expression d’Alain Lorieux est tout à fait dans cette veine. On y détecte des notes de poivron et de fraise, avec une trame fermement ancrée dans la terre. Les tanins sont bien présents et apportent une belle structure, sans toutefois prendre toute la place. Un vin qui ne goûte pas que le fruit, qu’on gagne à découvrir. Il est largement disponible dans toute la province, pour 17.70$.

La chaleur du Sud

Avec le Minervois 2011 Les Plots, du Château Coupe-Roses, on retrouve toute la chaleur et la générosité du sud de la France. On y retrouve, au nez, des fruits noirs et des épices amenés par la syrah majoritaire, une ampleur en bouche venant de la grenache et une structure qui n’est pas étrangère au cinsault qui complète l’assemblage. Un vin qui se laisse aimer sans peine, vendu 18.10$ et disponible partout. Il est aussi disponible en format de 500ml, pour ceux qui veulent en faire l’essai…

Du Bordeaux plein la tête

Entre jeudi et dimanche dernier, autour du Bassin Louise à Québec, le vin coulait à flots, la foule était dense et la bonne humeur était au rendez-vous. Pas de doute, la première édition de Bordeaux fête le vin à Québec battait son plein.

Le vaste site d’Espace 400e abritait 7 pavillons thématiques où on pouvait rencontrer des producteurs de toutes les régions du vignoble bordelais, des plus connus comme St-Émilion, Pomerol et Fronsac aux plus modestes Bordeaux et Bordeaux Supérieux. C’était bel et bien le point d’intérêt principal de la fin de semaine, bien que plusieurs ont bien apprécié les ateliers de dégustation de l’École du Vin Tanguay et les découvertes gastronomiques vendues à la Plaza Gourmande. Le stand de la SAQ présentait quant à lui des dégustations animées organisées par les Services Signature qui affichaient toutes complet et on y faisait découvrir les produits qui seront mis en vente lors de la prochaine édition du magazine Cellier.

Pour ma part, dans le cadre de #mission00vin que vous découvrirez plus tard, j’ai écumé le pavillon dédié à la Rive Gauche, en ce jeudi venteux. Plusieurs belles rencontres avec des producteurs passionnés qui semblaient impressionnés (et souvent même un peu débordés) par la foule compacte présente devant leurs kiosques.

Des blancs à découvrir

J’engage d’abord la conversation avec le premier vigneron que je croise à ce kiosque en lui demandant d’où il vient. Il me répond tout simplement “Je suis de chez Smith”, en désignant deux bouteilles de Smith-Haut-Laffite, un blanc 2009 et une (malheureusement vide!!) de rouge 2007. Décidément, je ne commence pas au pied de l’échelle…! Afin d’obtenir le contrôle nécessaire, ils fabriquent leur propres barriques et veillent à garder le toast le plus faible possible afin que leur influence sur le vin soit en accent plutôt qu’en avant-plan… Le vin est imposant et complexe, mais reste toujours en équilibre. Un beau moment!

À côté du majestueux Smith, la Tour Léognan, le deuxième vin du Château Carbonnieux, ne démérite pas malgré le fait qu’il se vende une fraction du prix de son voisin. Le pourcentage élevé de sémillion lui donne une richesse et une ampleur qui surprend. Décidément, les blancs de bordeaux sont méconnus et ceux que j’ai goûté dans Pessac-Léognan me donnent définitivement le goût d’en découvrir plus.

Bordeaux, c’est d’abord du rouge!

Il ne faut pas oublier que la région produit 8 fois plus de vin rouge que de blanc et ce qu’on a pu goûter pendant la fin de semaine était en ligne avec ce ratio. Allons-y en vrac avec deux coups de coeur qui ont retenu mon attention.

D’abord, le Château des Gravières, qui nous fut présenté avec enthousiasme et passion par M. Thierry Labuzan. Cet assemblage de 80% de merlot et de 20% de cabernet sauvignon est atypique dans les Graves, où on retrouve habituellement une majorité de cabernet. Un enthousiasme qui paraît dans le verre, le tout pour près de 20$ à la SAQ, difficile de résister.

On a aussi pu trouver quelques vieux millésimes, comme le superbe Château la Cabanne 2001, un joli Pomerol que vous pouvez trouver dans plusieurs SAQ de la province pour un prix somme toute raisonnable compte tenu du millésime. Le vin est tout à fait à maturité, avec une belle ampleur, des notes tertiaires (sous-bois, feuilles mortes, champignons) à souhait, tout en gardant une belle petite trace de fruit. Un beau vin pour se gâter avec les braisés d’automne qui s’en viennent.

Rien n’est parfait!

Évidemment, rien n’est parfait, surtout lors de la première édition d’un tel événement.

J’ai de loin préféré le début de ma soirée de jeudi ainsi que le début du dimanche, puisque la foule était moins dense. Les vignerons étaient alors beaucoup plus disponibles et on pouvait alors en profiter pour jaser plus longtemps avec eux. Lors des soirées et à l’heure de l’apéro dimanche, la foule était compacte et il n’était pas plaisant d’aller se chercher un verre et carrément impossible de jaser avec les vignerons. Ce fut un beau succès de foule, à n’en pas douter. Il faut croire que je préfère les événements plus intimes…

Il était aussi bien difficile de différencier les vins qui sont (ou seront) disponibles à la SAQ de ceux qu’on ne peut acheter au Québec. Dans plusieurs cas, même les exposants ne le savaient pas… Il serait bon de prévoir un registre des vins qui peuvent être goûtés pendant la fin de semaine et d’identifier clairement ceux qu’on retrouve au Québec. Le consommateur qui a eu un coup de coeur pendant la fin de semaine saura alors s’il peut en mettre rapidement en cave!

Finalement, lorsque la foule n’était pas trop dense, plusieurs offrait la possibilité de déguster plusieurs vins en petites portions pour le prix d’un seul coupon. Car une seule portion de 50 ml par kiosque, sans possibilité d’obtenir d’autres coupons, ce n’est définitivement pas assez pour découvrir plusieurs produits. Plusieurs petites portions de 25 ml auraient probablement été plus appropriées pour la découverte

Ceci étant dit, tout le monde que j’ai rencontré a passé une superbe fin de semaine et a hâte de savoir s’il y aura une prochaine édition. De mon côté, je ne ferai ni une ni deux et je serai en ligne pour déguster du Bordeaux en bonne compagnie, malgré que ça ne soit pas ma région préférée… On se fait un Piemont fête le vin ou Bourgogne fête le vin bientôt…?

Note: Les photos qui illustrent cet article sont une gracieuseté de Caroline Décoste, de Je suis snob. Allez la visiter et dites-lui merci!

Quelques vins pour l’apéro

Avec l’arrivée des vacances, le beau temps qui se met de la partie et les soirées qui s’étirent à l’extérieur, on est souvent à la recherche de rafraîchissements pour la fin de l’après-midi, à partager entre amis. Comme on est tous parfois à court d’idées, ou pour faire des découvertes, voici quelques idées en vrac!

Des bulles!

En plus d’être délicieux et rafraîchissant, il y a un élément festif qui rend instantanément les humeurs meilleures. Et en plus, contrairement à la croyance de certains, pas nécessairement besoin de prendre une deuxième hypothèque pour ouvrir des bulles de temps à autre!

Par exemple, le superbe pétillant naturel You Are So Bubbly est disponible chez Insolite Importation pour un peu plus de 20$. Il vient en caisses de 6, parfait pour finir l’été!

Sinon, on peut aller chercher dans le nord de l’Italie, où on produit le Prosecco. Souvent, ce sont des bulles pas trop chères et pas trop compliquées. Sur le patio, l’accord avec des chips nature sera surprenant et particulièrement réussi. Une fin d’après-midi au soleil, avec le Prosecco Crede Bisol et des bons amis est un synonyme de bonheur.

Du blanc!

À l’apéro, j’aime servir un vin blanc qui a une bonne acidité mais qui ne donne pas avec excès dans les fruits exotiques, ce qui a tendance à me lasser après une coupe. Par exemple, le Menetou-Salon Morogues du Domaine Pellé ou le Soave Classico de Pieropan (offert aussi en demie-bouteille pour les apéros plus intimes…) font toujours des bons candidats.

Pour les soirs où on cherche à célébrer une bonne nouvelle et qu’on veut augmenter le niveau, on peut se tourner vers le Chablis La Vigne de la Reine du Château de Maligny. Récemment encensé par Jacques Benoît dans La Presse et par Marc-André Gagnon sur Vin Québec, la SAQ écoule présentement les dernières bouteilles du plus récent arrivage. Je n’ai pas goûté personnellement au millésime 2010, mais tout pointe vers une aussi belle réussite que le 2009 dégusté chez un ami l’année dernière!

Du rouge!

Si vous penchez plus vers le rouge, j’ai tendance à privilégier un Beaujolais de bon niveau, comme le Raisins Gaulois, le vin issu des jeunes vignes du mythique domaine Lapierre. Pour 17,65$, vous vous désolerez lorsque la bouteille sera vide, ce qui risque d’arriver pas mal plus rapidement que prévu. Pour un exemple un peu plus structuré, mais qui conserve une fraîcheur exemplaire, le Fleurie Poncié du Domaine Vissoux vient de revenir à la SAQ. Ces deux bouteilles feront un malheur avec un simple plateau de charcuteries, encore une fois, partagé avec des bons amis.