De Loach Zinfandel Heritage Reserve 2014 (Photo: SAQ.com)
Je dois admettre que j’ai un préjugé plutôt défavorable envers le Zinfandel. Les exemples qui ont croisé le chemin de mon verre dans les dernières années étaient plutôt du type extrêmement moderne, très boisés et ultimement manquaient généralement de nuances. C’est avec cet apriori que j’ai abordé la bouteille de Zinfandel Heritage Reserve 2014 de De Loach.
Par contre, mes craintes ne se sont pas avérées fondées, puisque dans le verre, c’est tout autre. On a affaire certainement à du Zinfandel, le côté mûr et ensoleillé du fruit est certainement de l’avant. C’est en bouche que je retrouve la plus grande surprise: bien que ça soit un vin généreux, on retrouve une jolie fraîcheur qui ramène le tout en équilibre.
Les raisins composant cette cuvée proviennent d’un peu partout en Californie, d’où l’appellation générique de vin de table utilisée ici. Le vieillissement s’effectue principalement en cuves d’inox, avec une petite partie élevée en barriques usagées.
Couplé aux grillades lors d’une chaude soirée d’été, il aura assez de coffre pour soutenir la viande et assez de fraîcheur pour ne pas ajouter à la chaleur ambiante.
Un autre exemple qui montre que, dans le monde du vin, il faut toujours laisser ses préjugés à la porte.
Note: Merci à Société des Vins Fins pour la bouteille reçue en échantillon.
Après une première incursion l’année dernière, la SAQ récidive cette année avec une nouvel arrivage de vin nature. Le premier arrivage du printemps dernier avait été bien reçu, ce qui pousse le monopole d’état à poursuivre dans cette voie.
Vous ne connaissez pas le vin nature? Je vous invite à aller faire un petit tour sur la page Jargon de l’agence Boires, qui offre un bon tour d’horizon de ces différences mouvances vinicoles.
Sans plus attendre, jetons un coup d’oeil à cet arrivage, qui devrait faire son apparition à la mi-avril.
En 2006, Sébastien Brunet reprend les trois hectares de vignes laissés au décès de son père et fait grandir le domaine jusqu’à cultiver aujourd’hui 15 hectares au coeur de la Loire, tout juste au nord de Vouvray. Ses bulles sont issues de vignes d’environ 30 ans d’âge situées sur des sols riches en sliex. Le vin passe presque 2 ans en vieillissement sur les lies avant le dégorgement et le dosage.
Sébastien Brunet est vu comme une figure montante dans la Loire et, avec un de ses vins qui fait son arrivée sur les tablettes de la SAQ, on sera à même de constater par nous-mêmes!
Angiolino Maule La Biancara Masieri 2014
On retrouve Angiolino Maule à dans la petite bourgade de Gambellara, entre Verona et Vicenza, dans le nord-est italien. Ici, le Garganega et le Trebbiano poussent au pied de collines d’origine volcanique, comme dans l’appellation Soave voisine.
La cuvée Masieri est l’entrée de gamme du domaine, qui est issue des raisins qui restent après une sélection dans le vignoble ou ceux qui représentent moins directement le terroir d’où ils sont issus. Servez-le avec des fruits de mer, il devrait bien s’en sortir!
Christophe Pacalet Chiroubles 2014
Quand on est le neveu de Marcel Lapierre, la barre est habituellement placée assez haute. On retrouvera ici son Chiroubles, un des crus du Beaujolais qui est un peu moins réputé que Morgon ou Moulin-à-Vent, mais qui s’exprime plus en jeunesse, pendant que les autres bouteilles patientent un peu en cave. Sortez le plateau de charcuterie, il risque de faire un malheur à l’apéro cet été.
Les images de l’agriturismo de ce producteur donneront à n’importe qui l’envie de partir illico pour la Toscane.
Fattoria Lavacchio
Au niveau vinicole, le Puro s’annonce comme un Sangiovese du côté léger du spectre, presque comme un Novello au niveau du style, annoncent-ils et qu’il est bon avec tout… Visiblement, un vin de soif, version Italie.
Château Lagarette Côtes de Bordeaux Cyrus 2010
Du grand millésime 2010, la cuvée Cyrus du Château Lagarette est composée entièrement de Cabernet Franc, tiré de vignes plantées il y a une vingtaine d’années. Le domaine est certifié biodynamique depuis 2003 et promet de représenter un côté de Bordeaux qu’on voit trop peu souvent. Les vins des côtes de Bordeaux représentent à mon avis la zone la plus sous-estimée de la grande région bordelaise, il n’en tient qu’à nous de la découvrir!
Château Lagarette
Azienda Agricola Biscaris Barunieddu 2013
Depuis mon passage dans la région en 2013, le sud-est de la Sicile occupe une place de choix dans mon coeur. Il y a les grands comme Arianna Occhipinti, COS ou Gulfi, mais on pourra dans cet arrivage découvrir une cuvée de Frappato de l’Axienda Agricola Biscaris, située au coeur de l’appellation Cerasuolo di Vittoria. Ceux qui ne connaissent pas le Frappato, vous serez charmé par ses arômes de petites fraises des champs. Je n’ai pas bu celui-ci, mais si je me base sur les autres vins de la région, la bouteille devrait se vider particulièrement rapidement.
Le Baron, c’est Francesco Ricasoli, le 32 baron de Brolio, de passage à Québec pour nous faire découvrir l’étendue du portfolio produit au Castello di Brolio, au coeur du Chianti Classico, à la frontière entre Siena et Florence.
Fort d’une tradition qui s’étend jusqu’au 12e siècle, la maison Ricasoli est intimement liée à l’histoire du Chianti. Le château est passé dans la famille en 1141 et depuis la propriété s’est étendue sur 1200 hectares, dot 230 sont plantés en vigne, ce qui en fait une des plus vieilles entreprises familiales au monde encore en activité!
Castello di Brolio, c’est plus qu’un château: c’est aussi une des pierres angulaires du Chianti. En effet le Baron Betttino Ricasoli qui a mis au point la formule du Chianti Classico en 1872, dans l’optique de faire compétition aux vins français de qualité. Le tout en prenant une part active dans le Risorgimento, servant comme le deuxième premier ministre de l’Italie unifiée.
Bettino Ricasoli
C’est en 1993 que Francesco Ricasoli reprend le contrôle de la viticulture. Avant ça, c’était… compliqué. L’ensemble des 230 hectares a été replanté et c’est à partir de 2003-2004 que les changements apportés en cave sont arrivés à maturité. Beaucoup de travail a aussi été fait au niveau de la compréhension des terroirs différents qui composent le domaine, au point de produire maintenant deux cuvées parcellaires (Coledilà et Casalferro) sur les 7 ou 8 terroirs particuliers qui ont été identifiés.
Présents au Québec depuis 1959, les vins de Barone Ricasoli se sont taillés une place de choix sur les tablettes de la SAQ, plusieurs étant inscrits au répertoire régulier. Lors d’un dîner organisé par l’agence d’importation qui représente le domaine, on a pu avoir un bon aperçu de la gamme de vins disponibles au Québec.
La gamme en rouge de Castello di Brolio
Cuvée classique du domaine produite à la hauteur de 200 000 bouteilles par année, le Brolio est un beau vin de bouffe, principalement composée de Sangiovese (80%), avec un peu de merlot et de cabernet sauvignon. On aime son caractère classique et droit, sans pour autant verser du côté austère de la chose.
Pour souligner le 300e anniversaire de la désignation protégée Chianti, la maison a lancé le Brolio Bettino, en hommage à l’illustre aïeul qui veille sur le domaine. Ici, le vin est élaboré le plus près possible de la méthode originale développée par Bettino Ricasoli. Le Sangiovese prend une part plus importante dans l’assemblage, la maturation se fait en grandes foudres et le vin n’est pas filtré. Il se distingue du Brolio classique par son côté un peu plus rustique, mais on distingue clairement la parenté. Un vin plein d’énergie et qui en a beaucoup à donner. Disponible en importation privée pour environ 35$, il a été mon coup de coeur de la dégustation.
Un p’tit verre de 1927 avec ça?
Les esprits de tous ont aussi été marqués par une bouteille de Brolio Rosso 1927 (oui oui, vous avez bien lu, 1927), qui a offert une grande expérience de dégustation. Cette bouteille marquait bien ses 89 ans, mais montrait encore un peu de fruits, même si ce n’était pas ce qu’on retrouvait à l’avant-plan. On pourrait la comparer à une grand-mère qui fait ses mots croisés à tous les jours et qui a gardé toutes ses facultés malgré son âge avancé. Pourquoi 1927? “C’était le vieux millésime dont il nous restait le plus au château!” a tout bonnement répondu M. Ricasoli lorsqu’on cherchait à savoir quelle importance prenait ce millésime dans l’histoire de Brolio!
De passage à Gaiole in Chianti? Le château est un joueur majeur dans la région au niveau du tourisme vinicole. Sinon, prenez un petit verre de Brolio avec un bistecca alla fiorentina et ça sera tout comme si vous y étiez!
Merci à Société des Vins Fins pour l’invitation à cette belle rencontre.
La bouteille n’a pour étiquette qu’un petit bout de ruban identificateur : Cuvée 64 et est certainement une des bouteilles les plus intrigantes qui trônent sur mon étagère de vins signifiants…
Dans la bouteille, du chardonnay vinifié en 2009 chez Closson Chase, dans Prince Edward County, Ontario. Un chardonnay comme je les aime, avec une fraîcheur assumée, un taux d’alcool sous contrôle et une texture riche apportée par l’élevage dans une vieille barrique, mais sans jamais que le bois ne prenne le dessus. À l’aveugle, on pourrait penser à un Bourgogne de belle facture.
Cuvée 64
Autour de la table, forcément, mon ami Rémy Charest qui a vinifié cette barrique en 2009 et qui prend un malin plaisir à servir ces bouteilles à l’aveugle lorsqu’on s’y attend le moins. Il a tenu tête à l’aveugle à un joli Puligny-Montrachet récemment et fait une forte impression lors de la soirée BYOB à Tastecamp 2013 en Virginie.
Au total, 72 bouteilles ont été produites et plusieurs se sont retrouvées dans quelques restaurants montréalais et québécois. Celle-ci provient de la cave de chez Joe Beef et j’ai insisté pour garder la bouteille vide, pour la mettre en cave. Avec une si faible production, je vois comme un signe de bonne amitié le fait que j’ai pu goûter à ce vin à 6 reprises au cours des dernières années…
Cheers Rémy et au plaisir de déguster ensemble ce que tu vinifieras à l’avenir!
Les Fêtes approchent et la visite aussi…! Évidemment, on souhaite offrir des vins de qualité à ceux qu’on aime, mais sans nécessairement casser le cochon à chaque bouteille. Voici quelques suggestions qui sauront ravir à la fois le palais de vos convives et votre porte-feuille!
Des bulles
Jacques Lassaigne – Les Vignes de Montgueux (Photo: SAQ.com)
Ça ne serait pas pareil sans bulles, que ce soit pour souligner l’arrivée de la nouvelle année ou du p’tit Jésus. On ne se trompe pas en ouvrant une bouteille de Vouvray Brut de Vincent Carême ou Crémant du Jura de Tissot , des mousseux débordants de caractère qui laissent habituellement les champagnes d’entrée de gamme loin derrière.
Si les sols crayeux du nord de la France vous attirent, la bonne nouvelle est qu’on a de moins en moins besoin de retirer les REE des enfants pour acheter une bouteille. On retrouve de plus en plus de champagnes de petits vignerons sur les tablettes de la SAQ et (souvent, mais pas toujours) on a des meilleurs rapports qualité-prix que les grandes maisons. Cherchez les noms de Pascal Doquet (sa cuvée Horizon est toujours recommendable et Jacques Lassaigne, qui produit des champagnes intensément minéraux qui feront des merveilles si vous ouvrez des huîtres.
Du blanc
On néglige souvent les vins blancs, qui prennent une place discrète entre les bulles de célébration et le rouge trop sucré apporté par le beau-frère.
Photo: Torres.es
Premièrement, pensez aux femmes enceintes de votre entourage et ayez sous la main une bouteille de Natureo de Torres. Le seul vin sans alcool buvable qu’on retrouve sur les tablettes de la SAQ, avec tout le fruit du muscat, une acidité correcte et une bonne longueur, il goûte le vrai vin et se détaille sous les 10$.
Autrement, pensez au Moschofilero Mantinia 2014 (que j’ai listé sur la carte des vins de Ma Station Café). À l’apéro, ses notes florales très parfumées charmeront certainement et la présence en bouche va garder tout le monde intéressé.
Pour une option qui en donnera beaucoup à table, surveillez l’arrivée sur les tablettes de la formidable Cuvée François 1er du Domaine des Huards. Le millésime 2008 était un romorantin particulièrement génial, avec ses notes de pommes bien mûres et une ampleur en bouche à faire rêver, sous la barre des 25$. Le 2009 commence à faire son arrivée et je peux le recommander les yeux fermés, même si je n’y ai pas encore goûté.
Du Rouge
En rouge, la tablée étant habituellement bien garnie et plutôt festive, j’ai tendance à privilégier des vins un peu plus légers que la moyenne, au taux d’alcool raisonnable et qui sont facilement partageables.
Quinta das Maias 2012
La nouvelle vague de vins émanant du Roussillon sont des parfaits candidats. En tête de file, les vins d’Olivier Pithon et du Domaine Ferrer-Ribière. Dans les deux cas, le soleil est bien présent et la fraîcheur de la brise de la Méditerranée n’est jamais bien loin. La cuvée Mon P’tit Pithon est malheureusement épuisée dans le réseau (mais gardez l’oeil ouvert s’il y a un retour!), mais le Ferrer-Ribière Tradition est quant à lui bien disponible.
À table, les vins du Portugal rempliront admirablement la tâche. De la région du Dâo, le Quinta das Maias 2012 offre un très bon rapport qualité-prix. Du fruit à revendre, une pointe minérale et un taux d’alcool tout à fait raisonnable à 13.5%, difficile de demander beaucoup mieux. Provenant de la vallée du Douro, le Sino da Romaneira est aussi bâti dans le même style, un peu plus léger que la moyenne des vins de ce coin de pays, où le soleil plombe habituellement assez durement sur les vignes.
Les Terrasses du Douro. On voit Romaneira en bas à gauche
Au final, ce qui compte, c’est de mettre du bon vin dans le verre et de passer un moment privilégié entre proches.