Le printemps grec

Lorsqu’un amateur de vin parle d’un pays producteur qui l’enthousiasme, la Grèce vient rarement en tête de liste. Au mieux, vous tombez sur quelqu’un comme moi, qui n’hésite pas à recommander un vin grec lorsqu’un collègue demande conseil le vendredi après-midi (ne serait-ce que pour les sortir de leur zone de confort…).

Ainsi, lorsque l’agence Oenopole m’a contacté pour m’inviter à une soirée dégustation autour des vins grecs, je n’ai pas hésité une seconde. Il faut savoir que cette agence d’importation est à l’avant-poste de la mise en disponibilité des vins de la péninsule hellénique au Québec et ces vins composent environ 25% de leur portfolio! J’avais eu quelques bonnes expériences avec leurs produits, mais je ne pouvais pas m’attendre à une soirée du niveau de celle que nous avons eu.

Orientée sur la découverte des terroirs et des cépages grecs, habituellement méconnus, entre autres à cause de leurs noms intimidants… Ainsi, on a pu se familiariser entre autres avec le moschofilero, le rodvitis, l’assyrtiko et le xinomavro, pour notre plus grand plaisir gustatif. De plus, on a pu constater tout leur potentiel à table avec les (brillants!) accords d’Olivier Godbout.

Comptant pour près de 75% de toute la production grecque, les vins blancs ont tout naturellement pris les devants. On retrouve dans les blancs grecs une tension particulière et une acidité vive, ce qui peut surprendre compte tenu de l’ensoleillement qui orne les couvertures des magazines de voyage… Le sol escarpé, pauvre et bien souvent volcanique, la présence rafraîchissante de la mer, traditions millénaires de vinification. Tout est en place, il ne reste qu’à convaincre le consommateur d’y goûter!

Avec un duo de calmars grillés au paprika fumé et de crevettes épicées à l’ail, trois blancs aromatiques qui feront un malheur lors de l’ouverture de votre terrasse, maintenant que le soleil daigne se pointer le bout du nez. Le Savatiano 2013 de Papagiannakos, correct sans être spectaculaire lorsque servi seul s’est révélé lorsque accompagné du calmar grillé. Quant au moschofilero Mantinia 2013 du domaine Tselepos, il a su allier avec brio l’intensité des fruits exotiques avec un côté droit et salin qui a fait des merveilles avec les crevettes.

On a ensuite pu goûter à deux vins provenant de l’île de Santorini, un caillou volcanique du sud-est de la mer Égée. À cause de la composition du sol, le phylloxera n’a jamais pu s’y implanter et toutes les vignes sont franches de pied! L’assyrtiko y est roi et maître, et est parfois assemblé avec du l’athiri et de l’aidani…

Vignoble de Santorini
Vignoble de Santorini

On a retrouvé dans cette vague les deux stars de la soirée. Le Atlantis 2013 du Domaine Argyros, du haut de ses 18,65$, sera certainement en grandes quantités en cave pour les chaudes soirées d’été, avec ses notes de fruits exotiques et son acidité vive qui garde le tout en équilibre. Quant au Santorini 2012 de Hatzidakis, il était une grosse coche au-dessus de tout le reste. On se demande comment il est possible d’embouteiller autant de qualité pour que 23.55$. Au moment d’écrire ces lignes, il ne reste que 119 bouteilles, réparties dans une poignée de succursales. Habitants de Baie-St-Paul, Rosemère et Sorel, courez vers votre SAQ, vous ne le regretterez pas.

En rouge, c’est le Naoussa Jeunes Vignes du Domaine Thymiopoulos qui a retenu les papilles. On est ici assez proche du Piedmont que j’aime tant, avec un nez complexe de fraises, de poivre et de violettes, avec des tanins fins, mais qui ne laissent pas leur place. Confortablement sous la barre des 20$, il s’agit d’un rapport qualité-prix difficile à battre, qui saura aussi vieillir en beauté dans votre cave pour quelques années, si vous réussissez à ne pas toutes les boires d’ici-là!

Et non, on n’a pas bu de la Restina pendant toute la soirée, contrairement à ce que certains auraient pu penser! Quoique je n’aurais pas dit à un petit ouzo comme point d’orgue à cette soirée particulièrement spéciale…

Merci encore à Élisabeth Lebel d’Oenopole pour l’invitation, à Théo Diamantis pour avoir animé la soirée d’une main de maître et au Cercle de s’être donné à fond dans les accords mets et vins. Les photos de la soirée sont de mon amie Caroline Décoste qui a joué au photographe pendant que mes batteries étaient à plat.  

 

La dure vie de chroniqueur vin

Dans la tête de plusieurs, le travail de chroniqueur en vin est plutôt glamour et consiste en passer de dégustation en dégustation, surfant d’un grand cru à un autre. La réalité est toutefois plus mitigée: les coups de coeur sont souvent beaucoup plus espacés que les écrits peuvent le montrer…

Puisque c’est toujours plus agréable de faire ça bien entouré, mon ami Rémy Charest a invité quelques amis pour partager les impressions, les bouteilles et une agréable soirée!

Sur la table, 10 blancs, 1 rosé et 12 rouges, tous servis à l’aveugle. pas de thématique dans l’agencement des vins,  à part le fait qu’il s’agit d’échantillons envoyés par des agences d’importation pour des fins d’évaluation. La majorité était disponible à la SAQ, mais certaines bouteilles se retrouvaient uniquement ailleurs au pays. Bref, il y avait un peu de tout!

Échantillons prêts pour la dégustation
Échantillons prêts pour la dégustation

En blanc, peu de vins étaient dans ma palette, mais la dégustation à l’aveugle nous réserve toujours quelques surprises. Agréable surprise pour le pinot gris de Kim Crawford, loin de la caricature qu’offre son sauvignon blanc: balancé, bien aromatique et droit. Même son de cloche du côté du gewürztraminer de Sumac Ridge, un cépage qui me laisse particulièrement indifférent habituellement, le trouvant souvent un peu “guidoune”. Dans ce cas-ci, pas d’excès de fleurs ou de savon

CMS Cabernet Sauvignon/Merlot
CMS Cabernet Sauvignon/Merlot

Du côté des déceptions, le Blanc 2013 de Chartier, décidément moins bien réussi que le 2012 que j’avais bien aimé. Était-il encore sous le choc de l’embouteillage? Aussi, le chasselas-pinot blanc de Quail’s Gate nous a laissé sur notre soif, manquant de prestance et d’acidité. Finalement, les Jardins de Bouscassé en a déçu plusieurs, puisque M. Brumont fait habituellement des très belles choses. Dans ce cas-ci, le nez était particulièrement désagréable (mouffette? sac de vidanges?), qui ne donne pas du tout le goût d’y retourner.

Du côté des trucs franchement moches, le Dreaming Tree Everyday, un mélange hétéroclite de raisins provenant de la Central Coast de la Californie. J’ai particulièrement fait le saut lorsque j’ai vu le prix demandé de 17.95$. Un vin un peu mou, avec un sucre résiduel assez important (il est classifié comme demi-sec!) qui plaira aux amateurs de Ménage à Trois.

En rouge, on a eu droit à quelques belles surprises, notamment le pinot noir de Baron Philippe de Rothschild, frais, épicé et particulièrement digeste et au CMS Cabernet Sauvignon/Merlot/Syrah qui a su ressortir à la fin d’une série de 7 cabernets bien modernes qui ont achevé plusieurs des amateurs autour de la table… Dans les deux cas, ils seront sur ma liste d’achat à l’avenir.

On ne pourrait dire la même chose du Red Revolution, un des nouveaux vins à bas prix introduits par la SAQ récemment. Sous un format de 750 ml, on a un liquide boisé, vanillé et sucré à l’excès, qui a su faire l’unanimité autour de la table. Le Cliff 79 Cabernet/Shiraz qui le suivait passait pour un modèle de retenue et de délicatesse, c’est pour dire… Si c’est pour ça la campagne de ramener les vins à moins de 10$ sur les tablettes de la SAQ, je suis plutôt d’avis que la SAQ devrait chercher à étoffer sa catégorie autour de 15$ plutôt que de sacrifier à ce point…

Bref, au sortir de cette soirée des plus agréables, un constat s’impose: le métier de chroniqueur vin n’est pas nécessairement facile et on en voit passer de toutes les couleurs, autant des jolies nuances colorées que plusieurs tons de beige et de brun. La dégustation objective de 23 vins consécutives est une tâche difficile qui demande une bonne dose de concentration et un bon crachoir à portée de main!

Quatre vins à surveiller cette semaine

Les vins les plus intéressants sont souvent disponibles en quantités limitées sur les tablettes de la SAQ. Afin d’en mettre quelques bouteilles de côté avant l’épuisement des stocks, voici quelques suggestions parmi les arrivages de cette semaine. Surveillez SAQ.com, puisqu’il est possible que ces vins n’arrivent pas nécessairement partout dans le réseau provincial en même temps.

Domaine Leroy – Bourgogne Fleurs de Vignes – 12209645 – 45,00$

Parmi les grands noms de la Bourgogne, la domaine Leroy occupe une place de choix, les commentaires dithyrambiques des grands critiques mondiaux en font foi. Pour la première fois, on pourra retrouver des fioles de ce domaine mythique sur les tablettes de la SAQ. Le Bourgogne blanc “Fleurs de Vignes” n’est pas donné pour 45$, mais ceux qui veulent goûter à ce qui se fait de

R. Lopez de Heredia – Vina Gravonia Rioja Crianza 2004 – 28.25$

Parlant de domaines mythiques, en voici un de la Rioja. Les vins y sont produits dans la plus pure tradition en vigueur au domaine depuis 1877. Composé entièrement de viura, vieilli 4 ans en barriques (très très usagées) puis ensuite en bouteilles, le Vina Gravonia 2004 d’un vin d’exception, qui arrive sur nos tablettes avec une belle évolution, mais qui pourra se conserver sans problèmes pour les 10 prochaines années. J’ai eu la chance de goûter à un rosé 1991 de la même maison l’année dernière et il m’avait complètement renversé et le 2002 avait marqué un grand coup en 2012 chez les membres de Fouduvin.ca.

Du Bordeaux…

Les amateurs de Bordeaux seront comblés cette semaine, alors que les vins provenant du millésime 2010 continuent à faire leur apparition. Cette semaine, Château Dassault St-Émilion (11519326 – 52$), Château Durfort-Vivens Margaux (11520722 – 76$) et Château La Couspaude St-Émilion (11572338 – 85$) seront disponibles, si vous êtes prêts à payer ce prix pour 750 ml de jus de raisin fermenté. Dans le registre un peu plus abordable, il est possible de se procurer une fiole du Château Les Ormes-Sorbet 2009 (dans l’arrivage Cellier du 17 avril) ou du Château Beau Site 2005, un joli St-Estèphe du solide millésime 2005.

Domaine Bruno Clair – Marsannay Pinot noir rosé 2012 – 25.80$

Signe que le printemps est arrivé (ou plus trop loin), la SAQ recommence à vendre du rosé. Dans la catégorie “rosé sérieux”, le Marsannay Rosé de Bruno Clair fait très belle figure. Alors qu’il sera très bon par lui-même à l’apéro, il ne faut pas négliger de l’amener à table avec un filet de porc aux herbes ou le premier filet de thon juste saisi sur le BBQ! Ce vin fait partie de l’arrivage Cellier du 17 avril.

Vins Chartier Créateur d’Harmonies: la table d’abord

À moins d’avoir été déconnecté pendant quelques mois, vous avez certainement entendu parler que François Chartier, sommelier qui se passe de présentation au Québec, lancera une gamme de vins Cuvée Chartier – Créateur d’harmonies le 3 octobre prochain.

La démarche génère le produit. Si on ne change pas la démarche, on va toujours produire la même chose.

Cette affirmation de Franco Dragone, metteur en scène pour le Cirque du Soleil est au coeur du processus d’élaboration de cette gamme de vins. En effet, on lit parfois sur une contre-étiquette qui mentionnait que le vin était bon avec à peu près n’importe quoi, de la viande blanche, du poisson, de la viande rouge, des fromages à pâte molle, bleus, etc. On arrive à ces situations lorsque l’accord avec la table n’est qu’une arrière-pensée dans le processus d’élaboration du vin. Le ridicule de ce genre de contre-étiquettes a amené François Chartier à se questionner sur la place du vin: forcément à table, en accord avec un repas.

Il a ainsi mis à contribution le travail précédemment effectué dans le cadre de Papilles et Molécules, qui tentait de mettre en évidence les possibles liens de complémentarité entre les vins et les aliments au moyen des molécules aromatiques qu’ils partagent. Le but: créer des vins qui sont à la vase conçus pour favoriser l’harmonie avec certains composantes de votre prochain souper.

Ce qui est mis sur les tablettes de la SAQ est le fruit d’un travail de plus de deux ans. Pour l’élaboration de ces cuvées, François Chartier a travaillé avec Pascal Chatonnet, oenologue bordelais, flying winemaker et maître de l’assemblage, de même que différents vignerons dans chacune des régions ciblées. Ainsi, pour chaque région, Chartier a choisi une piste aromatique précise et assemblé les différentes cuvées avec cette idée en tête.

François Chartier et Pascal Chatonnet en travail d'assemblage. Soucre: www.francoischartier.ca
François Chartier et Pascal Chatonnet en travail d’assemblage. Soucre: www.francoischartier.ca

Toutefois, malgré ce qu’on peut entrendre, l’idée n’est pas d’arriver à l’accord unique, mais plutôt, pour reprendre les mots de Chartier, d’encadrer la liberté d’accord et de proposer des pistes à partir desquelles on pourra continuer à créer des accords créatifs.

Pour les cuvées présentées cette année (4 vins cet automne et 2 au printemps prochain), les lots de vin ont été achetés déjà vinifiés aux différents domaines. L’assemblage s’est fait comme on le voit ci-dessus en collaboration avec Pascal Chatonnet et les vins ont été embouteillés dans les domaines respectifs. À partir de l’année prochaine, le travail est fait dès le champ, afin d’arriver au résultat voulu.

J’ai eu le privilège de goûter à ces quatre vins en primeur en compagnie de M. Chartier lui-même et d’une quarantaine de professionnels du milieu de la restauration, sur l’invitation de Philippe Lapeyrie. Merci beaucoup de l’invitation, c’était un réel plaisir.

On pourrait résumer que chaque vin représente très bien le terroir d’où il est issu et qu’on mise plutôt sur le côté digeste et frais que sur l’extraction. Peu importe ce qu’on pense de la démarche d’agencement moléculaire, il reste que les quatre vins présentés sont vachement bons. Je serai certainement acheteur le 3 octobre prochain, surtout à moins de 20$ par fiole.

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Le Blanc 2012Chartier voulait particulièrement travailler avec un producteur qu’il respecte énormément et qui travaille en biodynamie, le Clos des Augustins, à Pic St-Loup. Le vin qui a été produit est sans aucun doute sur la piste aromatique de la roussane, avec des notes d’abricot, de pêche et de miel, avec une bouche qui allie ampleur et minéralité. Il s’agit d’un assemblage de Chardonnay (40%), Grenache blanc (48%) et Rolle (12%) qu’il ne faut pas servir trop froid et qui fera des miracles avec des plats aux saveurs exotiques comme des currys avec une base de lait de coco.

Côtes du Rhône 2012: Provenant persqu’en totalité de Vinsobres, une petite appellation tout au nord de la section sud de la vallée du Rhône, cet assemblage grenache-syrah-mourvèdre est tout en fraîcheur. Ce vin assume très bien son côté animal, qui reste bien en équilibre avec les petits fruits rouges. Bien que l’assemblage soit principalement composé de grenache, c’est la piste aromatique de la syrah qui est mise de l’avant. C’est le temps de sortir l’agneau, les olives, le fenouil, etc.

Fronsac 2010Dans cette grande année, on choisira de carafer ce vin à base de merlot placé sur la piste aromatique du poivron grillé et d’une molécule nommée la priazine. La bouche est charnue et présente des notes de torréfaction et de fruits noirs typiques de Bordeaux. Encore une fois, on est en présence d’un vin digeste qui mise sur la “buvabilité” plutôt que d’essayer d’en mettre plein la gueule. Un beau Bordeaux qui se bonifiera au cours des cinq prochaines années.

Toscana Rosso 2009: Le plus âgé des quatre vins mis en marché, ce sangiovese a été mon préféré de la dégustation. Le nez sur les épices, le moka et les prunes n’était pas le plus expressif, mais c’est en bouche que la magie opère car tout est en équilibre: acidité, légère amertume, longueur, tannins. Bien que l’étiquette suggère un steak (ce qui n’est pas du tout une mauvaise idée…), je me dirigerais plutôt vers des pâtes toutes simples, sauce arrabiata (tomate et basilic, le tout rehaussé d’un peu de peperoncino) et l’accord serait certainement aussi bon.

La fraîcheur de la Sicile

La Sicile fait rêver, avec ses côtes ensoleillées donnant sur la Méditerranée, ses eaux turquoises, la vallée des temples, les poissons fraîchement pêchés et apprêtés simplement, le marché de Palermo…

Source: Antonio Ilardo sur Flickr

D’un point de vue vinicole, le soleil du sud gorge les raisins de sucre et les vins qui en résultent sont à l’image de la région: généreux, colorés et qui en mettent plein la gueule. Aussi, on est loin des petits domaines familiaux de la Bourgogne ou du Piemonte, les grands domaines de la région produisant souvent des millions de caisses par année. Au final, les vins qui y sont produits sont souvent très bons, mais pas nécessairement distinctifs. Pour des bons exmples, allez chercher un Cusumano ou vin de Donnafugata. Vous ne serez pas déçus de ce que vous aurez dans le verre, mais est-ce particulièrement Sicilien?

Certains vignerons sont toutefois en marge de ce style de vin, en cherchant à produire des vins plus en finesse, en fraîcheur et qui représentent plus fidèlement leur terroir. La figure de proue de ce mouvement est Arianna Occhipinti, dont un petit arrivage de son SP68 2011 (Nero d’Avola et Frappato) a causé la frénésie dans les SAQ de la province il y a deux semaines. En un peu plus 3 heures, la majorité des 900 bouteilles disponibles se sont envolées.

J’ai pu goûter au SP68 2010 en avril grâce à Leslie Trites à Tastecamp et j’avais mis la main sur quelques fioles du Frappato 2010 en importation privée chez Oenopole et je peux affirmer que le buzz est amplement mérité et il faudra surveiller le prochain arrivage, prévu au printemps 2013.

Entretemps, pour goûter à cette Sicile de fraîcheur, vous pouvez mettre la main sur une fiole de Frappato de l’Azienda Agricola COS. Ce regroupement de trois amis d’université (Giambattista Cilia, Cirino Strano et Giusto Occhipinti, l’oncle d’Arianna…) font du vin depuis les années 1980, un peu à contre-courant des méthodes habituelles. Pour certains de leurs produits, les fermentations sont faites en amphores, un peu comme on retrouve en Géorgie.

Le Frappato disponible à la SAQ est un exemple de fraîcheur, de modération et d’accessibilité. Le nez est sur les cerises légèrement amères, les fraises et les épices. On reconnaît certains accents du sud, sans que ça ne prenne toute la place. En bouche, une saine acidité garde le tout en équilibre et ça se boit comme du petit jus… On pourrait le comparer à un bon cru du Beaujolais, en version un peu plus sudiste.

Associez-le à un plat de pâtes tout simple et il fera des miracles. Dans mon cas, ce fut des spaghetti avec chorizo, tomates cerises fraîches et épinards tout juste tombés et le mariage avec l’amertume des épinards et la fraîcheur des tomates a été tout à fait réussi.