Pour cette 23e édition des Vendredis du Vin, le président du mois, Rémy Charest du blog À Chacun sa Bouteille, s’est probablement inspiré des premiers chauds rayons du soleil lors de la présentation de son thème. À en lire sa description, on entend les bourgons pousser, les oiseaux gazouiller (twitter…?), le barbecue crépiter et les vacances approcher.
Par contre, trouver un vin de printemps n’est pas aussi simple qu’il en a l’air. Dans un premier temps, il n’a pas fait assez beau et chaud pour sortir de notre routine hivernale et ainsi déboucher le premier rosé de la saison. Pas de terrasse encore, mais ça ne saurait tarder, avec une température prévue de 24 degrés cette fin de semaine. D’autant plus que le rosé vit des jours sombres ces temps-ci, avec l’autorisation des vins de coupage par l’Union Européenne (mélange de vin blanc et de rouge pour faire un vin rosé… comme dans la mauvaise blague).
Bref, le coeur n’est pas encore tout à fait au printemps. L’anticipation de l’été est par contre clairement installée. Contrairement à plusieurs personnes qui sortent les vins blancs légers, le printemps est la saison à laquelle je commence à me réintéresser aux vins plus charnus et costauds, souvent un peu plus du Nouveau-Monde qu’à mon habitude. La raison en est fort simple, ces vins sont mieux appropriés aux grillades qui jalonnent si joyeusement la période estivale.
Ainsi, j’ai ouvert un Los 800 2004, un beau vin de la région du Priorat, en Espagne. Composé de grenache (50 %), carignan (30 %), cabernet sauvignon (10 %) et syrah (10 %). Après avoir découvert ce vin dans le millésime 2003 lors d’un arrivage Cellier l’année dernière, j’avais hâte de déboucher la version 2004. Celle-ci ne m’a pas déçu. Un nez puissant de cacao, de fruits noirs avec une touche d’épice, un bouche sur le kirsch et les bleuets avec des tannins soyeux et une acidité bien présente font de ce vin un breuvage bien équilibré.
Le Priorat le moins cher disponible à la SAQ est très généreux pour le prix demandé de 20$. D’après mes souvenirs, il se compare au millésime 2003 et se compare avantageusement à un grand nombre de vins présents dans cette catégorie de prix.
Des détails commencent à filtrer pour le prochain arrivage Cellier, prévu à la fin mai et au début juin 2009. La thématique abordée lors de cet arrivage principalement concentrée sur les États-Unis, le Barolo et le Riesling. De plus, le premier arrivage comporte aussi trois belles verticales (plusieurs millésimes du même producteur).
Les arrivages Cellier permettent de découvrir des nouveaux produits, car il s’agit de produits qui ne sont pas nécessairement offerts de manière régulière. Au début de ces types d’arrivages, les numéros étaient principalement centrés sur une région en particulier. Toutefois, depuis quelques arrivages, on note une multiplication des thèmes: des numéros moins concentrés, mais avec une plus grande diversité.
Observons ce qui s’en vient dans le prochain arrivage…
Etats-Unis
Lorsque le thème des États-Unis a été connu, plusieurs espéraient une sélection des beaux pinots produits dans l’Orégon et dans l’état de Washington, trop peu représentés à la SAQ. On y retrouve plutôt une sélection de vins californiens, représentant une belle palette des terroirs du nord de la Californie. Le point de mire de cet arrivage est Le Petit Vice, vinifié par le Québécois Patrick Breton, qui jouit d’un buzz favorable en raison de la qualité de ses produits.
Cabernet-Sauvignon Philip Togni Napa Valley 2003 – 155,00 $
Riesling du monde
On dit parfois que le Riesling est une “éponge à terroirs” et j’anticipe que cette caractéristique soit mise en évidence dans cette sélection de Riesling du monde. J’aimerais bien profiter de l’occasion pour m’initier aux vins allemands, présents principalement dans l’arrivage du 2 juin.
Riesling Gun Metal Hewitson Eden Valley 2007 – 23,50 $
Riesling Hengst Alsace grand cru 2004 – 49,50 $
Verticales
Ces trois séries de produits seront disponibles dans l’arrivage du 21 mai. D’ailleurs, une dégustation est organisée à la SAQ Jean-Lesage afin d’offrir la chance de déguster tous ces vins à la fois…
Cru Bourgeois très réputé, le Château Potensac appartient au même propriétaire que le célèbre Léoville-Las-Cases et y récupère les barriques après qu’elles aient servi à un millésime.
Millésime 2003 – 67,00 $
Millésime 2000 – 77,75 $
Millésime 1996 – 74,50 $
Millésime 1995 – 67,00 $
Château Montus Cuvée Prestige Madiran
Cuvée haut-de-gamme d’Alain Brumont, probablement le producteur le plus connu de la région. Faite exclusivement de tannat et entièrement en barriques neuves, les notes de dégustation glanées sur internet pointent vers un vin puissant, typique de madiran.
Millésime 2000 – 144,00 $
Millésime 1996 – 116,00 $
Millésime 1995 – 116,00 $
Millésime 1990 – 144,00 $
Rosé
Le printemps s’en vient, et ça paraît avec cette sélection de vins rosés. Il s’agit de manière générale de produits d’une gamme un peu plus élevée que les rosés typiquement présentés au répertoire général pendant l’été. Il sera bien de voir un peu de variété dans cette catégorie de produits.
Castello di Ama Rosato Toscana i.g.t. rosé 2008 – 20,45 $
Barolo
Souvent réputés pour être durs et austères, les vins de la région de Barolo ne font certainement pas de compromis pour plaire à un plus grand nombre. On note deux vins de Michele Chiarlo, un producteur que j’apprécie particulièrement ainsi qu’une cuvée haut-de-gamme de Pio Cesare, un des plus gros producteurs de la région.
Lors de notre futur voyage en Europe cet été, nous allons passer quelques jours dans la région de Barolo, au nord-est de l’Italie. Afin de se préparer au voyage et de savoir à peu plus sur les producteurs que nous allons rencontrer, j’en profite pour les présenter sur le site.
Nous passerons deux nuits tout près de la zone du DOCG Barolo, une des plus prestigieuses au monde. Le but avoué de ces deux jours est de partir à la rencontre de producteurs de la région. Afin de trouver un hébergement, notre principal moteur de recherche a été le site Agriturismo.it, un regroupement de maisons d’hôte, à vocation gastronomique. Nous avons ainsi eu un véritable coup de coeur pour il Pilone Votivo: rendez-vous sur leur site, je suis persuadé qu’il en sera de même pour vous. Heureuse coïncidence, cette aubrege est tenue par la famille Boglietti, conjointement avec leurs activités de vignerons.
Enzo Boglietti est un producteur relativement nouveau sur la scène viticole du Barolo. Ayant commencé avec 2.5 hectares de vignes en 1991 (auparavant, la production était vendue en vrac à des négociants), la production de la maison a augmenté graduellement jusqu’à 75 000 bouteilles, vinifiées à partir de 21 hectares. La grande majorité des vignes de la maison sont situées autour du village de La Morra, au coeur de la “Côte d’or” du Barolo.
Jusqu’en 2000, les vins étaient vendus presque exclusivement directement du domaine à travers une liste d’envoi et à des restaurants en Suisse et en Italie. Depuis, une partie de la production est exportée, mais les quantités demeurent faibles… Au Québec, la SAQ importe distribue le Barolo Fossati 2004 et 2001, le Vigna dei Romani Barbera d’Alba 2003, de même que le Dolcetto d’Alba 2007, récemment critiqué sur VinQuébec. Alors que les trois premières bouteilles se détaillent autour de 80$, le Dolcetto est plus abordable, tout juste au dessus de la barre des 20$. Les commentaires sur ces vins font état d’un mélange harmonieux entre la puissance du Nebbiolo et l’expression de ce terroir. J’ai bien hâte d’y goûter sur place…!
L’un des champions de l’effervescence en Italie, le Prosecco, s’est vu reconnaître une zone de production en appellation protégée au sein de la province du Veneto, et accède au rang de DOC alors qu’il était auparavant produits dans le cadre plus vaste de l’IGT Venezie. Seuls les vins issus de la zone définie dans la DOC pourront à présent porter le nom de Prosecco. Cette réglementation s’appliquera à partir du 1er Août. La DOC Prosecco di Conegliano-Valdobbiadene accède elle aussi au rang supérieur et devient une DOCG.
Pour le Ministre italien de l’Agriculture, Luca Zaia, l’enjeu était de donner aux producteurs italiens les bases légales pour défendre le Prosecco en tant que marque de leur savoir faire : “Le Prosecco est un des symboles de l’Italie et cette réglementation va nous permettre de défendre contre les les contrefaçons un vin qui fait partie des symboles de l’Italie gastronomique. (…) A l’heure actuelle, dans le monde, seulement un produit sur 10 défini comme typiquement italien est réellement produit dans notre pays. Il nous faut combattre ce phénomène qui nuit à nos producteurs mais aussi à l’image des produits italiens. (…) Désormais, nous allons avoir les moyens de défendre notre patrimoine à l’échelle européenne et mondiale : à partir du 1er Août prochain, celui qui voudra appeler son vin “Prosecco” ne pourra plus le faire comme il voudra n’importe où dans le monde.”
Sur À Chacun sa Bouteille, on pose aujourd’hui une question bien pertinente: avec tous les moyens de promotion développés par la SAQ au cours des dernières années (Cellier, Tchin-Tchin, Courrier Vinicole), pourquoi est-ce que le contenu développé pour ces publications n’est pas disponible sur internet?
Les réactions à cet article vont même plus loin: Pourquoi est-ce que le site de la SAQ n’a presque pas évolué avec l’adoption de nouvelles technologies disponibles sur internet? Profitons de cette réflexion lancée pour élargir la question: qu’est-ce qui rendrait l’expérience d’achat (ou de e-lèche-vitrine) plus complète et plus agréable?
Je lance quelques idées ici, en espérant susciter la réflexion chez ceux qui ont le pouvoir de changer les choses…
Un accès plus ouvert. La SAQ est assise sur une montagne d’information: plus de 10 000 produits différents y sont répertoriés, dont près de 3500 sont disponibles à la vente en ligne. De plus, la majorité des produits sont identifiés et catégorisés. J’aimerais pouvoir avoir accès à ces données, intégrer le tout dans mon site, dans Fouduvin, dans CellarTracker, etc. et ainsi avoir un meilleur accès aux produits offerts par la SAQ.
Une revue Cellier virtuelle et intégrée. Quatre fois par année, la SAQ publie la revue Cellier, un beau véhicule promotionnel. Or, la publication est limitée au format papier alors que la qualité du contenu mériterait amplement qu’elle soit davantage valorisée. J’imagine ici une archive du contenu présenté précédemment, avec des liens vers les produits pertinents présentement en stock.
Une meilleure expérience de magasinage. Grosso modo, la SAQ devrait prendre exemple sur Amazon: des commentaires d’utilisateurs, ratings, historique d’achat et recommandations, etc.
En informatique, on dit souvent que tout est possible, s’agit simplement d’y mettre de la volonté. Est-ce que cette volonté est présente au niveau de l’équipe qui gère le site de la SAQ? Souhaitons-le nous.