On en retient que très peu de produits seront offerts, qu’aucune campagne promotionnelle sera faite et que seulement 3600 caisses seront commandées pour desservir l’entièreté du Québec. Contraste avec le Japon, où un bain de Beaujolais Nouveau a été organisé l’année dernière…
Cette annonce ne surprend pas puisqu’il s’agit de la suite logique de la mise en marché de l’année dernière, où la SAQ n’avait importé que 3 produits du Beaujolais et un Sangiovese Novello pour un total de 4000 caisses. La diminution est d’autant impressionnante lorsqu’on constate qu’en 1998 (il y a à peine 10 ans) plus de 43000 caisses de vin nouveau avaient été commandées… et vendues!
De plus, avec une mise en marché à la mi-novembre, l’ambiance est souvent plus aux vins rouges plus costauds afin de nous aider à braver l’hiver qui s’annonce. En attendant, on profite des dernières belles journées de l’été avec la fête des vendanges en Estrie…!
On approche de la fin de l’été (déjà!!) et avec cette période de l’année tous les yeux sont tournés vers les champs car les vendanges approchent. Faisons donc un petit tour de la France vinicole afin de voir ce que les vignerons pensent de ce millésime 2009.
Dans le Beaujolais, les vendanges vont officiellement commencer le 27 août prochain, une date assez précoce. Le millésime s’annonce exceptionnel. Signe du réchauffement climatique, la température moyenne entre mars et juillet est la plus élevée depuis 1968 (à l’exception du millésime caniculaire de 2003). Toutefois, au mois d’août, la température est restée un peu au dessus des normales et très sec, favorisant la maturation et minimisant les maladies. Bref, l’optimisme règne!
En Loire aussi, l’optimisme règne. On attend un bon millésime, semblable à 2005, et qui pourrait venir très bon selon les conditions climatiques qui seront en vigueur dans les deux dernières semaines. Les vendanges, dans les côtes du Rhône septentrionales sont prévues pour les environs du 5 au 15 septembre.
À Bordeaux, aussi le millésime s’annonce beau. Ici, je laisse plutôt parler Pénélope Godefroy, employée de Château Latour interviewée par le magazine anglais Decanter.
En Bourgogne, on s’attend à un autre millésime exceptionnel, un peu comme les millésimes 99, 88, 79, 69, etc… Un autre millésime du siècle en vue…!
Looks like 2009 is en route to be another great vintage like 99, 89, 79, 69, 59 before it……
After a quite cold winter, spring brought warmer temperatures than usual and this from March to May. Followed by some normal rain and a cooler weather but quite in accordance with normal end of spring temperatures. There was an early flower which means an early Sept harvest (Sept 5th). There are no unexpected disease activity, on the contrary it seems that there’s lower disease activity than normal. August has been sunny so far, holding into 80’s and nights have been cool around 50’s. If the weather holds we’ll be having another vintage of the century. 😉
Pour l’instant, les blogs des vignerons sont plutôt calmes et avares de commentaires, probablement puisqu’ils sont occupés aux champs. Lorsque ceux-ci reviendront des champs après les vendanges, on fera un résumé des impressions des vignerons lorsqu’ils auront pu prendre un peu de recul. Quelles sont vos impressions du millésime 2009 si vous avez la chance d’habiter dans une région vinicole ou si vous avez pu constater de visu les conditions qui prévalent où on fait votre vin préféré?
Lors de la dernière édition des vendredis du vin, animés par François Chartier, les participants se sont plongés dans l’univers de la sommellerie moléculaire.
Pour cette nouvelle édition, je propose un nouveau type d’accord, un peu plus inusité. Inspiré d’un livre que je me suis ramené d’Italie lors de mon dernier voyage*, le thème se veut léger, à l’instar de l’été qui semble enfin arriver au Québec.
Pour cette nouvelle étape, vous devrez agencer un vin (ou des vins!!) avec une chanson. Laissez-vous guider par vos émotions, par la situation et par la musique et racontez nous pourquoi le vin que vous dégustez convient parfaitement avec Radiohead, Rilo Kiley, Edith Piaf ou cet obscure DJ allemand que personne ne connaît.
Afin de participer à ce Vendredi du vin, vous devez déguster un vin, écouter de la musique et poster le tout sur votre blog d’ici vendredi le 28 août. Lorsque le tout sera complété, laissez un commentaire ici-même, ou sur le site des Vendredis du Vin. Si vous n’avez pas de blog, vous êtes tout de même le bienvenus, soit par un commentaire ici ou sur le site des VDV.
* Le livre en question est “Wine Sound System”, de Donpasta. Il n’est pas encore traduit, ni son premier livre, Food Sound System, dont je vous laisse trouver le thème… La lecture avance bien, le nez régulièrement dans le dictionnaire…
Dans cette nouvelle mouture des liens en vrac, deux nouvelles qui ont retenu mon attention ces dernières semaines, l’une sur le vin à grand déploiement et l’autre sur une région viticole beaucoup plus modeste.
Changements dans la distribution du groupe Constellation aux USA
On apprend par Vitisphère aujourd’hui que l’empire Constellation, le plus grand groupe producteur de vin au monde va revoir sa politique de distribution aux États-Unis. Dorénavant, les produits du groupe ne seront disponibles que chez un seul distributeur par état.
Southern Wine & Spirits of America (le n°1 américain de la distribution de vin) : Arizona, California, Delaware, Floride, Hawaii, Illinois, Kentucky, New York et la Pennsylvanie
Republic National Distributing Company : Colorado, Louisiana, Maryland, Nebraska, Oklahoma, Caroline du Sud, Texas et Washington DC
National Wine and Spirits : Indiana
Johnson Brothers Liquor Company : Iowa
Cette division couvre environ 50% du marché américain pour Constellation. Cette mesure risque d’affecter énormément les petits cavistes indépendants dans ces états, car plusieurs gros vendeurs deviennent maintenant hors-limites. Les bons distributeurs sauront trouver les plus petits domaines et continuer de proposer des bons vins à leurs clients, mais de manière générale, ce genre d’ententes ne favorise clairement pas les plus petits.
Le millésime 2008 dans la vallée de l’Okanagan expliqué
Je suis tombé un peu par hasard sur le blog The Winery Project, tenu par un vigneron de la vallée de l’Okanagan. J’ai surtout été impressionné par son article sur le millésime 2008 dans cette région vinicole de l’ouest du Canada.
I want to try to establish what “cool climate” wine growing is and how it fits in to what we are doing in the Okanagan Valley. And finally, what kind of wine can you expect from the Okanagan in typical and atypical years?
Un regard éclairé sur l’Okanagan et sur les conditions (et les défis) de faire du vin dans un climat frais…!
À notre arrivée au vignoble Sottimano, j’étais nerveux. Il s’agissait de notre première visite chez un producteur du Barbaresco de notre voyage, et on commençait par la visite que j’anticipais le plus. Dans les courriels que nous avions échangés, grâce au contact fait par André Papineau de chez Vinealis, Andrea Sottimano m’avait paru tout à fait sympathique. Pourtant… j’étais nerveux dans l’auto…!
Pour cause… Voici ce qu’en disait le guide Gambero Rosso, dans leur édition de 2007 à propos de la maison Sottimano.
“A visit to the Sottimano estate on the border of the municipalities of Neive and Barbaresco, and a chat with young Andrea and his father, Rino, reveal the clear-headedness, care, research and enthusiasm that they bring to their work in the vineyard and cellar. They have 14 hectares planted to vine that they run with the help of the rest of the family. But proof of the Sottimano pudding is in our tatstings… The wines presented were excellent and revealed a technical expertise based on skilful use of small barrels and examplary stylistic precision and cleanliness.”
Heureusement cette nervosité a vite disparu en pénétrant dans le vignoble familial, où nous avons été accueillis par la soeur d’Andrea, preuve que le vignoble est une entreprise bien familiale. Les vendanges, s’étirant sur une vingtaine de jours, sont ainsi complétées avec moins d’une dizaine de personnes, plus de la moitié étant des membres de la famille!
Nous avons ensuite été entraînés dans la cave et dans les chais par Andrea, le vigneron et meneur de cette entreprise familiale, sous la maison sise à Cotta’. “Mon père a acheté la maison pour la cave uniquement. Des voûtes comme ça, ça n’a pas de prix!” nous confie-t-il dans un joyeux mélange de français et d’italien. Les voûtes sont en effet idéales pour le vieillissement du vin, avec une température stable, mais surtout une humidité très importante.
Sous les voûtes sont alignés les barriques contenant les vendanges précédentes, qui vieillissent tranquillement. Les barriques sont fabriquées par la maison bourguignonne François Frères, qui approvisionne aussi les grands domaines de la Bourgogne. Seulement 25% de barriques neuves sont utilisées dans l’élevage (et elles sont réutilisées jusqu’à 4 passages), mais elles demeurent un aspect important du travail aux chais. En étroite collaboration avec les tonelliers, les vins sont goûtés et les compositions des barriques sont ajustées, car il n’existe pas une recette unique. “C’est comme un vêtement, il ne va pas de la même manière à tous”.
Tous les Barbarescos de la maison sont donc vinifiés de manière identique. La fermentation et la macération se fait pendant environ 18 jours, sans levures sélectionnées, après quoi le vin est vieilli en barriques pendant 18 à 20 mois. Aucun filtrage ni collage n’est effectué avant la mise en bouteilles.
La même philosophie prévaut dans les champs. Bien qu’ils ne soient pas certifiés bios, aucun pesticide ou engrais artificiel n’est utilisé et les maladies de la vigne sont traitées avec des produits “eco-friendly”. L’intervention de l’homme se veut minimale dans le but de garder le plus possible l’expression du terroir dans le vin.
En ce sens, le Piedmont et la Bourgogne se ressemblent beaucoup. Les deux régions travaillent en monocépage, avec un cépage ne donnant que très peu de coloration au vin (le nebbiolo en Italie et le pinot noir en France). Comme on a pu le constater dans notre dégustation, les deux régions misent aussi sur la finesse et l’élégance plutôt que la puissance. On a aussi pu constater les différences entre les terroirs, une autre chose chère à la fois aux Bourguignons et au Piedmontais.
La visite s’est ensuite poursuivie dans la salle de dégustation. Des 6 vins qui nous attendaient, les deux premiers sont disponibles à la SAQ. Les autres sont peuvent être commandés en importation privée via Le Maître de Chai, l’agence d’importation de Sottimano au Québec.
Le Dolcetto Bric del Salto 2008 m’est apparu tout sur le fruit, comme il se doit pour un bon dolcetto. C’est le seul des vins de la maison qui ne voit pas le bois au cours de son élevage, afin de préserver ce fruit au maximum. En bouche comme au nez, c’est frais et vivifiant et très bien fait. Le millésime 2007 s’est mérité un 90 du Wine Advocate et puisque j’ai goûté les deux lors du voyage, je peux affirmer que j’ai préféré la version 2008, à cause du fruit qui est encore plus présent. [rating:3.5/5]
Ensuite, le Barbera d’Alba Pairolero 2007. Élégant avec une belle minéralité, le vin présente le nez exhubérant qu’on retrouve dans des barberas bien faits. C’est un vin avec une belle structure tannique et une concentration de fruits mûrs importante. Le millésime 2006 s’était lui aussi mérité une note de 90 de la part du Wine Advocate. Un superbe barbera qui sera à son meilleur avec un beau plat de viande. [rating:3.5/5]
La dégustation se poursuit ensuite avec les barbarescos de la maison et avec les explications d’Andrea Sottimano, qui parle avec passion de ses terroirs en les pointant sur la carte. Puisque tous ces vins sont vinifiés de la même manière, on a donc dans notre verre uniquement la différence entre les différents vignobles de la maison.
Tout d’abord, on commence avec le Barbaresco Fausoni 2006, qui avait été ouvert l’avant-veille. Situé près du village de Neive, ce terroir présente une élégance et un bouquet typique du nord du Barbaresco. Les tannins sont fins et on a une belle longueur en bouche. [rating: 4/5]
Ensuite, on passe au Barbaresco Pajoré 2006, lui aussi ouvert l’avant-veille. En contraste avec le Fausoni, le Pajoré, situé plus au sud dans la commune de Treiso, est plus sérieux, plus droit et plus austère. En bouche, c’est soyeux et élégant et très bien fait. Il a beaucoup de potentiel et nécessitera un peu de temps pour livrer son plein potentiel. [rating:3.5/5]
On passe ensuite au Barbaresco Cotta’ 2006, vignoble situé dans le sud de la commune de Neive, attenant à la cantina. Beau mélange des terroirs de Fausoni et de Pajoré. On y retrouve les notes florales et la texture soyeuse du Fausoni et l’élégance et la finesse du Pajoré. Le millésime 2205 de vin s’est mérité la note maximale de “Tre Bicchieri” de la part de la bible des vins italiens, le Gambero Rosso. Pour ma part, il s’agit de mon préféré de la série des Barbarescos qui nous ont été servis et qui se mérite amplement les [rating:4.5/5] qu’on lui donne ici.
On termine avec le millésime 2001 du Fausoni, ouvert l’avant-veille. Bien qu’il ait perdu un peu de son ampleur au nez, la bouche est toujours aussi soyeuse et élégante. Compte tenu que ce vin de près de 8 ans est ouvert depuis deux jours et qu’il offre toujours aussi de plaisir montre sans aucun doute que les vins peuvent tenir la route encore un certain temps. [rating:4/5]
Ces moments passés en compagnie d’Andrea Sottimano resteront parmi les souvenirs les plus durables de notre voyage en Italie que j’espère me remémorer lors de l’ouverture des bouteilles que j’ai ramené à la maison.