Des bières pour l’été

L’été, sur la terrasse, avec des amis autour du grill, le cépage de prédilection est souvent le houblon… Au-delà de la p’tite frette, le monde des bières est vaste et souvent trop peu exploré. Avec des amis, après une sélection à la SAQ et au Dépanneur de la Rive, on s’était donné rendez-vous autour d’une table pour découvrir des bières du Québec, des États-Unis et d’Europe. Je vous présente ici mes coups de coeur de la soirée, que je vais certainement racheter dans le futur.

Shipyard Brewry – IPA

Nous provenant du Maine, cette India Pale Ale se présente sans l’excès d’amertume qu’on retrouve dans certaines IPA. Certains lui reprocheront son manque de caractère, je trouve plutôt que cette amertume bien balancée par un côté floral et enjôleur ajoutent à son côté digeste. Elle est disponible à la SAQ, dans la plupart des succursales Sélection. Si vous êtes dans le passage dans le Maine cet été, soyez à l’affût des caisses dégustation de Shipyard, leurs autres produits sont aussi bien intéressants.

Shipyard - India Pale Ale
Shipyard - India Pale Ale

À l’abri de la Tempête – Terre Ferme

Plus près de chez nous, À l’abri de la Tempête brasse de bien belles bières aux Îles-de-la-Madeleine. Comme preuve, cette Terre Ferme, qui donne un portrait fidèle des Îles. On y retrouve le goût du large, des grands espaces, un peu d’épices, de fruits et d’herbes fraîches. L’amertume est bien dosée et vient en renfort de la structure du houblon. Achetée au Dépanneur de la Rive, la seule chose qui me retient d’en acheter plus souvent est qu’elle est plutôt chère, près de 8$ pour une bouteille. Pour découvrir ce qui se fait de mieux au Québec dans le domaine brassicole.

Terre Ferme - À l'abri de la Tempête
Terre Ferme - À l'abri de la Tempête

Brasserie Dunham – Vin d’orge 2010

Dans les Cantons de l’Est, la Brasserie Dunham offre des produits assez novateurs. En plus de quelques IPAs, ils produisent en quantité limitée une bière millésimée lors de la récolte du houblon. Le vin d’orge 2010, produit à hauteur de 720 bouteilles, est une bière de repas, sérieuse et assez complexe. On servira cette bière cet été à la fin du repas, en digestif, afin de sortir certains convives de leur zone de confort. Avec un taux d’alcool de 9.3% (mais qui n’est toutefois pas dérangeant), on obtient une bière avec une texture assez épaisse qu’on sirote lentement.

Brasserie Dunham - Vin d'orge 2010
Brasserie Dunham - Vin d'orge 2010

Vous avez des coups de coeur dans le monde des bières? Je suis curieux et ouvert à toutes les suggestions!

Une petite odeur de bouchon

Récemment, lors de Tastecamp, David Sheppard, vigneron chez Coyote’s Run Estate affirmait sans l’ombre d’une hésitation que tous ses vins étaient embouteillés avec une capsule à vis. “I have no tolerance for cork taint!”

Les rapports divergent sur l’ampleur du problème de la contamination au 2, 4, 6-trichloro-anisole, communément appelé TCA. C’est cette molécule présente dans le liège sous certaines conditions, qui donne le nez de carton humide, de fond de cave si désagréable dans un vin.

Bouchons. Hey Mr Glen, sur flickr
Bouchons. Hey Mr Glen, sur flickr

Les estimations de l’ampleur du problème varient grandement. Certaines études (principalement commanditées par des manufacturiers de bouchons) estiment à environ 1% le taux de contamination [1. http://corkfacts.com/pdffiles/B2B_N0.27_French.pdf] [2. http://www.winebusiness.com/wbm/?go=getArticle&dataId=68058]. Des études plus indépendantes estiment ce pourcentage de manière plus réaliste autour de 5%, et même plus [3. http://articles.sfgate.com/2005-01-27/wine/17357099_1_plastic-cork-screw-cap-wine-business-insider].

À la SAQ, il est possible d’obtenir un remboursement pour une bouteille bouchonnée achetée lors de la dernière année, car on considère que le produit était défectueux lors de son achat. Puisque la contamination aux TCA ne peut pas être engendrée par la garde d’un vin, la politique a été amendée en 2008 suite à des contestations de clients.

RÈGLES SPÉCIFIQUES APPLICABLES AUX VINS BOUCHONNÉS :

  • Sans preuve d’achat : Les vins bouchonnés achetés depuis plus d’un an ou pour lesquels le client ne détient pas de preuve d’achat peuvent être remboursés, à condition qu’ils soient toujours inscrits au répertoire de la SAQ et que la valeur unitaire du produit n’excède pas 100 $.
  • Si le millésime du produit bouchonné n’est plus commercialisé au moment de la demande de remboursement ou que la valeur unitaire du produit excède ou est estimée à plus de 100 $, l’employé ne peut effectuer de remboursement. Il doit obtenir au préalable l’autorisation du Centre d’Aide et Dépannage avant d’effectuer le remboursement et aviser le client que sa demande sera traitée dans un délai de 72 heures.
  • La SAQ ne rembourse que le prix payé par le client. En l’absence de preuve d’achat, le montant du remboursement ne pourra excéder le prix le plus bas auquel le produit a été vendu, pour ce millésime, depuis son introduction au répertoire. Lorsque requis contacter le Centre d’Aide et dépannage afin d’obtenir une certification du prix.

Jusqu’à ce moment, tout semblait beau. Toutefois, il semble que l’application de cette politique ne soit pas si facile qu’il n’y paraît. Dans un premier temps, en mars dernier, la LCBO (qui a une politique similaire à la SAQ) a découvert une fraude dans laquelle un Amarone a été rapporté comme inapte à la consommation alors que les bouteilles contenaient plutôt du vin rouge bon marché.

Depuis ce temps, les conseillers de la SAQ semblent être plus prudents, de manière consciente ou non. Sur le fouduvin.ca, on rapporte deux cas où les bouteilles ont été envoyées au laboratoire de la SAQ. Dans le premier cas, trois bouteilles ouvertes dans un espace de 10 jours ont été décrétées bouchonnées. Le deuxième cas est un Barbaresco 2000 de Gaja qui a été déclaré comme “trop vieux” par le laboratoire. On a donc appris que la manière d’évaluer si une bouteille est bouchonnée par la SAQ est d’utiliser le nez des employés du labo. Dans les deux cas, les explications de la SAQ n’ont convaincu personne.

Dans les deux cas, il s’agit visiblement de cas où le service à la clientèle a connu des ratés. Toutefois, ces deux cas cachent un problème plus profond sur la mécanique de retour des produits défectueux. Il faut trouver un juste équilibre entre la possibilité de retourner un produit défectueux, s’assurer que les produits sont bel et bien défectueux et prévenir les fraudes.

Il n’y a pas de solution parfaite pour arriver à ce compromis. On pourrait imaginer une politique de retour bonifiée pour les clients qui acceptent que leur historique d’achat et de retour soit enregistrée (proposée par Le Cave à Vins, dans la discussion sur fouduvin), couplée à un programme d’analyse afin de définir des statistiques plus précises sur la véritable situation des bouteilles bouchonnées à la SAQ. De plus, la politique définie par la SAQ devrait être communiquée clairement aux employés de manière à ce que tous soient au courant et que l’expérience client soit correcte et constante d’un employé à un autre.

Il n’est jamais plaisant d’ouvrir une bouteille bouchonnée mais tant que le phénomène existe et que la SAQ offre une garantie contre ce défaut, il faut s’assurer que ce désagrément soit minimisé pour tous, client, vendeur et producteur inclus.

Un terroir en pleine adolescence

Du 13 au 15 mai dernier, j’ai participé à TasteCamp, une réunion de blogueurs vinicoles. Pour sa troisième édition, le goupe a visité la région du Niagara, des deux côtés de la frontière, après avoir visité Long Island et les Finger Lakes lors des deux éditions précédentes. Je dois admettre, qu’avant mon arrivée au Niagara, je ne connais que très peu les vins qui y sont produits, même s’il s’agit d’une des régions vinicoles les plus proches de chez moi.

Dès les premiers moments de la fin de semaine, le ton était donné. Accueillis au Château des Charmes par Paul Bosc Jr. devant une carte des différentes régions et sous-appellations de la région, nous avons pu apprécier les efforts des vignerons de bien connaître les conditions dans lesquelles ils doivent travailler. C’est en partie grâce à l’implication de l’université Brock, située à Ste-Catharines, qui a largement étudié la géologie et le climat de la région du Niagara.

Paul Bosc Jr. expliquant les terroirs du Niagara
Paul Bosc Jr. expliquant les terroirs du Niagara (Cliquez pour un agrandissement de la carte)

Au Château des Charmes, nous avons eu rendez-vous avec trois échantillons tirés de différentes barriques d’Equuleus 2010, le vin-phare du domaine. Avec différents types de barriques (barriques neuves plus ou moins toastées, de même qu’une barrique vieille de trois ans), on a pu apprécier les différences que ce traitement apporte, malgré le jeune âge évident de ce qui était servi. J’ai préféré l’échantillon avec le bois neuf moins toasté, mais il a été difficile d’évaluer un vin à ce stade de son vieillissement. Ensuite, nous avons pu goûter au produit fini, le Equuleus 2007, la preuve que des assemblages de type bordelais de bonne qualité sont possibles dans le Niagara, du moins, lors des années les plus chaudes.

Toutefois, lors de la dégustation avec plusieurs producteurs de Niagara-on-the-Lake, on a toutefois pu constater que tous n’étaient pas rendus au même niveau de maturité. Les meilleurs producteurs ont une bonne offre, mais la qualité est parfois hétérogène. Les meilleures impressions vont à l’ambitieux assemblage bordelais de Stratus, aux pinots de chez Lailey Vineyards ainsi qu’au Cabernet Franc de Ravine Vineyard.

Quand on parle de terroir, une bonne partie consiste en reconnaître le potentiel que le climat offre et ensuite travailler avec cette offre. La région est suffisamment mature pour reconnaître que le climat est plus chaud à Niagara-on-the-Lake, suffisamment pour permettre de cultiver des variétés bordelaises avec un bon degré de maturité. Sur le Bench, cette formation rocheuse en surplomb du lac Ontario à l’ouest de Ste-Catharines, le climat est un peu plus frais et on retrouve plus de chardonnay, de pinot et de riesling. Les quelques producteurs qui ont décidé de produire des variétés bordelaises sur le Bench ne m’ont pas convaincu…

Barriques chez Tawse
Barriques chez Tawse
De manière générale, j’ai préféré les vins issus du Bench. Les chardonnays de Tawse sont des produits de haut vol, en finesse et en équilibre, avec une utilisation des barriques juste à point, sans excès et sans masquer le terroir. Au Québec, on vient de recevoir une cinquantaine de bouteilles du Chardonnay Robyn’s Block 2008 qui vaut bien les 49$ demandés. Notre cher monopole offre aussi différentes cuvées Echos pour un peu plus d’une vingtaine de dollars de ce vignoble biodynamique, sur lequel je reviendrai plus en détails plus tard.

Il ne faut pas oublier non plus Le Clos Jordanne, qui produit des cuvées de haut niveau à chaque année, Vineland Estates qui nous a servi un riseling 1989 (qui se vendait 8$ à l’époque!) toujours parfaitement en vie et qui possède un des plus vieux vignobles de la région et 13th Street, un domaine d’envergure plus modeste qui produit un superbe mousseux rosé, parfait pour célébrer l’été qui approche.

Au final, on peut déterminer que la région est pleine de potentiel. Lors des meilleures années, les meileurs producteurs ont une offre de très haut niveau et les autres arrivent à faire des bien bons vins. Lors des moins bonnes années, on reconnaît tout de suite la différence entre les producteurs qui connaissent bien leur terroir et qui savent quoi en tirer des autres. La région commence à trouver un peu de maturité, tant au niveau des vignes que du savoir-faire. Après tout, le terroir, c’est bel et bien la combinaison de ces deux facteurs! Les vins dégustés pendant cette fin de semaine m’ont convaincu de garder un oeil plus attentif sur le Niagara.

Tastecamp North en images

Pendant trois jours en fin de semaine dernière, j’ai participé à TasteCamp North, un regroupement de blogueurs vinicoles et journalistes en visite dans une région vinicole.

De retour à la vie normale, je tente de faire le tri dans mes notes, photos et impressions des quelques 200 vins dégustés durant la fin de semaine, à la recherche de cohérence, thèmes et d’histoires intéressantes à vous raconter sur le blog. Ça viendra, mais entretemps, je vous propose un bref apreçu photographique de la fin de semaine.

Échantillons de 3 barriques de Equuleus, au Château des Charmes
Échantillons de 3 barriques de Equuleus, au Château des Charmes

Au Château des Charmes, notre groupe a servi de test afin d’exprimer nos préférences sur trois barriques différentes d’Equuleus, le vin-phare du domaine. Un regard privilégié sur les questions que les vignerons se posent pendant l’élaboration d’un vin.

Que ce soit dans les vignes ou à l’intérieur, les vignerons aiment partager leur travail et leur philosophie afin que l’on comprenne bien leur ligne de pensée.

Paul Pender, expliquant sa vision du terroir et de la biodynamie, chez Tawse.
Paul Pender, expliquant sa vision du terroir et de la biodynamie, chez Tawse.

Brian Schmidt, de Vineland Estate, en pleine explication
Brian Schmidt, de Vineland Estate, en pleine explication

TasteCamp, ce n’est pas que du vin, et c’était particulièrement vrai cette année, avec le cochon de lait servi chez Ravine Vineyard, le très bon dîner au Château des Charmes et le jarret d’agneau servi chez Treadwell…

Souper chez Ravine Vineyards
Souper chez Ravine Vineyards
Chez Ravine Vineyards
Chez Ravine Vineyards

Il a plu un peu, mais ça n’a pas empêché la bonne humeur et la découverte de la belle région du Niagara.

Journée pluvieuse chez Flat Rock Cellar
Journée pluvieuse chez Flat Rock Cellar
Barriques de pinot, chez Tawse.
Barriques de pinot, chez Tawse.

En se rendant à TasteCamp North

Plus que deux jours avant TasteCamp North, une rencontre d’une trentaine de blogueurs vinicoles qui en est à sa troisième édition. Après Long Island et les Finger Lakes, c’est au tour de la péninsule du Niagara de s’ouvrir aux blogueurs.

Au menu de cette fin de semaine bien remplie, on rencontre environ 45 producteurs avec qui on aura la chance d’échanger sur leurs produits, sur leur philosophie, sur le Niagara et, peut-être, sur le fait que les Maple Leafs n’ont pas gagné la Coupe Stanley depuis 1967…

Pour se préparer et retirer le plus possible de cette course de demi-fond (pas tout à fait un sprint, pas tout à fait un marathon…), quelques étapes sont nécessaires.

Tout d’abord, on lit les entrevues réalisées par Michael Di Caro avec les différents winemakers que l’on va croiser durant la fin de semaine. Il s’agit d’un beau travail de mise en contexte qui nous permettra de se plonger plus rapidement dans le vif du sujet avec les producteurs!

TasteCamp étant aussi un événement social, on consulte la liste des participants et on essaie de tisser des liens. Il y a plusieurs figures qui me sont déjà connues, entre autres parce qu’il s’agit de vétérans des éditions précédentes. La délégation québécoise prend un peu d’ampleur avec @RemyCharest, @DavidSanterre (a.k.a @BandedesVins), @girlonwine (dont je viens de découvrir le blog) et moi-même.

Finalement, on regarde ce qu’on risque de découvrir avec l’excellente mise en bouche de Rémy sur the Wine Case. Ça donne soif, tout ça. On se revoit vendredi!