3 vins blancs pour faire voyager

Un bon vin ne vient pas d’un endroit laid. La corrélation n’est pas parfaite – et n’est certainement pas aussi forte dans l’autre sens! – mais plus souvent qu’autrement la vue que l’on a du vignoble d’un vin qu’on aime est plutôt agréable. Voici donc trois vins blancs qui vous donneront le goût de prendre illico un billet d’avion pour aller visiter les régions d’où ils sont issus.

Collioure

Le petit village Collioure se situe à l’intersection entre les Pyrénées et la mer Méditerranée, du côté français de cette chaîne de montagnes aux sommets enneigés, lové autour d’une petite crique aux eaux cristallines. Les vignes, elles se nichent dans les montagnes qui entourent le village, sur des vignobles aux pentes parfois vertigineuses. Bref, un petit coin qui semble tout à fait paradisiaque.

La cuvée Empreintes du Clos Saint-Philippe est principalement composée de grenache blanc, avec une touche de vermentino et de grenache gris, trois cépages qui sont en rotation de plus en plus fréquentes dans mon verre. Ici, la texture riche du grenache est bien équilibrée par le côté marin qu’amène le vermentino.

Etna

Oui, j’en parle pas mal ces temps-ci, conséquence directe de mon voyage sur place le mois dernier. Sur le flanc nord du volcan, là où la majorité des vignobles sont concentrés, les yeux vont de la vallée de l’Alcantara vers les sommets souvent enneigés de l’Etna. Sur le flanc est, la vue sur la mer Méditerranée s’étend jusqu’en Calabre et est particulièrement spectaculaire au petit matin. Sur le flanc sud, les vignes s’étendent jusqu’à la banlieue de Catania (ou plutôt, la banlieue monte jusqu’aux vignes…), mais l’identité de la région, à mi-chemin entre mer et volcan se fait toujours sentir.

Lever de soleil sur le flanc est de l'Etna
Lever de soleil sur le flanc est de l’Etna

Les blancs jouent ici souvent le rôle de négligé sur la scène internationale et il faut rester à l’affût pour en dénicher. On trouve présentement sur les tablettes de la SAQ la cuvée Animalucente, de Contrada Santo Spirito di Passopisciaro, qui servi à l’aveugle aux côtés des deux autres vins commentés ici s’est bien défendu, sans toutefois générer de coup de coeur. On retrouve un peu de tout, pas mal de concentration et de longueur en bouche, un joli équilibre entre les notes d’agrumes et un côté plus minéral, mais il manquait cette petite étincelle qui fait passer le vin de bon à excellent, sans exactement être capable de mettre le doigt dessus. Le prix demandé de 45$ me retient d’en acheter une autre pour laisser reposer en cave et me faire agréablement surprendre dans quelques années…

Mosel

Dans le domaine des vignobles situés sur des pentes vertigineuses, la vallée de la Mosel ne donne pas sa place. Les vignobles situés sur les berges de cette rivière sinueuse de l’ouest de l’Allemagne produit parmi les plus grands vins blancs de la planète, faits à base de riesling.

Avec un nom long comme le bras et difficilement prononçables, les vins allemands intimident souvent. Puisque les Allemands classifient leurs vins en fonction de la maturité de leur raisin (et de manière indirecte, selon le taux de sucre dans le vin), on peut être surpris si on achète à l’aveugle. Cette maturité est contrebalancée par l’acidité du riesling, qui garde le vin en équilibre et pourra le faire vieillir pendant des décennies.

À preuve, le Spätlese de Weingut Staffelter Hof Kröv Steffensber, qui produit du vin depuis l’an 862 (non, il ne manque pas un 1 ici…). Il reste quelques bouteilles sur les tablettes de la SAQ dans le millésime 2005 (!), pour un prix tout à fait raisonnable de 30,75$. Ne vous laissez pas intimider par les 55 g/L de sucre résiduel dans le vin, ce vin a la structure pour le faire passer presque inaperçu et impressionnera par sa formidable longueur en bouche. Avoir un enfant né en 2005, il est rare de trouver des bouteilles de ce millésime près de 15 ans plus tard et celle-ci sera certainement en forme olympienne pour souligner l’anniversaire de vos héritiers pour de longues années à venir.

Etna, entre lave et mer

Avant même de mettre le pied sur à Catania, l’Etna s’impose. La tête dans les nuages, sommet enneigé ou même parfois légèrement fumant, il domine le paysage. Sur la route, difficile de détourner le regard de la montagne, mais il le faut bien puisqu’on est entouré d’Italiens qui conduisent… Direction le petit village de Passopisciaro, sur le flanc nord, autour duquel se concentre la majorité des vignes de cette région qui connaît une renaissance depuis une vingtaine d’années.

L'Etna, en approche vers Catania
L’Etna, en approche vers Catania

La zone de plantation de vignes forme un croissant de lune sur les flancs nord, est et sud de l’Etna, dans une bande située entre 500 et 1000 mètres d’altitude. La majorité d’entre elles se concentrent sur le flanc nord, entre les villes de Randazzo et Linguaglossa. Le flanc nord est l’endroit de prédilection pour les rouges, avec ses fortes variations de température entre le jour et la nuit et son climat plus modéré qui permet une lente maturation du raisin. Sur le flanc est, on retrouve principalement des blancs, là où l’influence de la mer est la plus forte et la météo généralement plus pluvieuse. La maturation des cépages rouges y est même difficile. Au sud, retour d’une dominante de rouge, dans une zone qui a généralement de 2 à 3 semaines d’avance sur le reste du volcan.

Lever de soleil sur le flanc est de l'Etna
Lever de soleil sur le flanc est de l’Etna

De plus, le territoire est divisé en 135 contrade, des sous-zones de l’appellation Etna DOC qui peuvent être mentionnés sur l’étiquette, un peu à l’instar des climats en Bourgogne ou des MGA (Menzioni Geografiche Aggiuntive, des mentions géographiques supplémentaires) dans Barolo et Barbaresco. Il ne s’agit pas d’un gage de qualité, mais plutôt de provenance géographique, puisque les contrade ne sont pas classées hiérarchiquement. La renaissance de l’Etna étant relativement récente, ce classement viendra peut-être dans quelques décennies lorsqu’on aura plus d’historique sur la constance de celles-ci, mais ce n’est pas acquis non plus…. Le concept de Grand Cru et Premier Cru n’est pas ancré dans la culture vinicole italienne et son utilisation de cadre pas très bien avec la manière dont les producteurs voient leur territoire. D’une contrada à l’autre, les sols varient au gré des coulées de lave qui ont façonné l’Etna au gré des millénaires (bien que les frontières de ces contrade ne soient pas du tout calquées sur ces différentes coulées…)

La coulée de lave de 1981, avec Randazzo en arrière-plan
La coulée de lave de 1981, avec Randazzo en arrière-plan

En rouge, le cépage qui compose la presque entièreté des vins est le Nerello Mascalese, un cépage tardif parfois vendangé jusqu’en novembre, selon l’altitude à laquelle il est cultivé. Généralement peu coloré, avec une trame tannique tissée serrée et une acidité importante, on le compare souvent à un mélange de Pinot Noir et de Nebbiolo. Pour obtenir l’appellation Etna DOC, l’assemblage doit contenir au minimum 80% de Nerello Mascalese, mais il n’est pas rare de voir des vins composés entièrement de ce cépage. L’autre cépage rouge classique est le Nerello Cappuccio, peu tannique, beaucoup plus coloré et épicé, qui n’a souvent besoin que de 5% dans un assemblage pour s’exprimer.

Le cépage-roi pour les vins blancs est le Carricante, qui tire ses origines de la commune de Milo, sur le flanc est du volcan. Il y produit des vins qui rappellent la mer qui s’étend au pied du volcan: salins, avec des notes d’agrumes bien de l’avant. En vieillissant, il prend alors des airs de Riesling, avec des notes pétrolées qui viennent s’ajouter. Les autres cépages locaux, généralement utilisés en assemblage sont le Minella, le Cattarato et le Grecanico Dorato.

Vignes de Carricante chez Salvo Foti à Milo
Vignes de Carricante chez Salvo Foti à Milo, face à la mer

On retrouve présentement sur les tablettes de la SAQ des vins des millésimes 2015 et 2016, deux millésimes équilibrés, sans grande surprise pour les vignerons. En 2017, il a fait très chaud et sec, produisant des vins pluis puissants, dont le taux d’alcool est généralement élevé, atteignant sans trop de problèmes 14.5% et même parfois 15%. Heureusement, l’acidité naturelle du Nerello Mascalese permet de conserver l’équilibre. Le millésime 2018 a toutefois donné pas mal de fil à retordre, vu les importantes quantités de pluie tombées en octobre. Loin d’être prêts encore, les vins goûtés lors de Contrade dell’Etna 2019 montrent un profil un peu plus mince. Ils seront à revoir lors de leur arrivée sur les tablettes, mais l’avis général est que 2018 sera une année à boire sur la jeunesse.

Pour boire l’Etna

La sélection de vins de l’Etna au Québec est assez bien étoffée, surtout si on combine ce qui est disponible en succursale et via les importations privées. Puisque les quantités sont généralement assez petites, on retrouve ces vins en arrivages par lot dans les produits de spécialité. Lorsqu’ils arrivent, mieux vaut ne pas tarder, car le vin ne reviendra probablement pas avant le prochain millésime.

Il ne faudrait pas s’étonner des prix des vins, par contre, le travail étant difficilement mécanisable et les rendements des vieilles vignes est plutôt minimal. Toutefois, on se console en se disant que les prix pratiqués à la SAQ sont généralement en ligne avec ce qu’on retrouve dans la région, parfois même un peu moins chers qu’au centre de Randazzo…!

Vieilles vignes chez Fattorie Romeo del Castello
Vieilles vignes chez Fattorie Romeo del Castello

C’est la cuvée a’Rina de Girolamo Russo qui m’a fait tomber en amour avec les vins de l’Etna. Autrefois un pianiste classique, Giuseppe Russo a décidé de reprendre en main le domaine familial dans le courant des années 2000 et d’embouteiller le vin directement au lieu de le vendre en vrac, comme c’est souvent le cas dans la région. Il s’est depuis établi comme une figure importante sur l’Etna. La cuvée a’Rina est produite avec les plus jeunes vignes du domaine, situées sur le flanc nord.

Situé sur flanc sud-est, la maison Benanti, est un acteur important de la renaissance de la région. C’est à la fin des années 1980 que Giuseppe Benanti quitte Catania et s’établit sur l’Etna, lui aussi pour donner une nouvelle vie aux vignes familiales. Fruit d’une longue association avec Salvo Foti (l’oenologue de la fondation du domaine jusqu’en 2001, maintenant à la tête de l’association I Vigneri), les vins de la maison sont toujours élégants, fins et d’une droiture exemplaire. Les rouges vieillissent admirablement bien – comme l’a montré un Serra della Contessa 2004 goûté sur place) et le Pietra Marina est un des meilleurs vins blancs produits en Italie.

C’est en importation privée chez Vini-Vins qu’on retrouvera les vins de Chiara Vigo du domaine Fattorie Romeo del Castello. Son Allegracore est frais, vivant et sans artifices, mais il ne faut pas passer à côté de son Etna Rosato (rosé), une merveille à table et récemment choisi à l’aveugle dans le cadre de VInitaly comme un des 10 meilleurs rosés d’Italie, un accomplissement de taille pour ce petit domaine familial.

5 vins pour 100$ (volume 2)

Pour ce second arrivage de vin pour les collègues, nous avons pu bénéficier d’une promotion à la SAQ qui donnait l’équivalent d’un rabais de 10% sur la commande. Encore une fois, le critère de sélection était le côté délicieux du vin ainsi que sa disponibilité sur SAQ.com en plus de 30 copies L’initiative a fait des nouveaux adeptes après le premier arrivage et la quantité disponible pour la commande est devenue un facteur limitatif…!

Anselmo Mendes Muros Antigos Alvarinho 2017

Le vinho verde a souvent mauvaise réputation, mais il ne faudrait pas que ce vin passe en-dessous de la table à cause de ça…! On est loin des vins pétillants et sans grand intérêt que la région nous offre en trop grand nombre. Ici, Anselmo Mendes, un des maîtres de la région, montre que l’alvarinho peut faire des très beaux vins de ce côté de la frontière avec l’Espagne. L’influence maritime n’est jamais bien loin dans cette région et ce vin ne fait pas exception.

Anselmo Mendes Muros Antigos Alvarinho
Anselmo Mendes Muros Antigos Alvarinho

Château Mourgues de Grès Galets Dorés 2017

Même si Costières-de-Nîmes se situe à l’extrême sud de la vallée du Rhône, c’est la plus fraîche, grâce à l’influence bénéfique de la mer Méditerranée. Ici, grenache blanc, roussane et vermentino s’allient pour créer un vin que je pensais initialement un peu plus “corpulent”. Or, cette fraîcheur de la région garde ce vin équilibré et délicieux. Avec la saison du crabe qui s’amorce, il sera un super bon compagnon à table.

GD Varja Monterustico Piemonte Rosso 2016

Il s’agit un vin que je recommande à l’aveugle, mais le pedigree de la maison GD Varja est suffisant pour passer la commande sans craintes de se tromper. Un assemblage de dolcetto, barbera et nebbiolo venant d’un producteur sérieux comme celui-ci ne peut que donner de bonnes surprises. Ma bouteille sera ouverte bientôt pour pouvoir en racheter rapidement si le vin est à la hauteur de mes attentes!

Monterustico Piemonte Rosso

Occhipinti SP68 2017

Parce qu’on n’a jamais trop de vin d’Arianna en cave. Figure de proue du monde du vin naturel en Italie (et un peu partout au monde, pour être franc), Arianna propose un vin juteux, débordant de fruit et qui viendra sans aucun doute changer votre perception des vins siciliens si vous êtes habitués à des Nero d’Avola du côté un peu plus lourdauds du spectre.

Occhipinti SP68 2017

A.A. Badenhorst The Curator 2017

Parce qu’il faut parfois des petits vins du mercredi soir, pas compliqués qui en donnent beaucoup pour notre argent, le Curator vient combler cette case. Assemblage principalement de cépages rhodaniens (granache, syrah, avec un peu de pinotage et de cinsault), c’est un vin qui ne se prend pas la tête, passera partout et ira bien avec les grillades sur le BBQ, si l’hiver peut finir par finir. Il s’agit d’une belle introduction aux vins d’Adi Badenhorst et vous poursuivrez avec joie vers son Sécateurs, The Drifter, Papegaai et le Family Red.

The Curator 2017

5 vins pour 100$ (volume 1)

Lors d’un midi avec les collègues chez Logmein, on discutait du sentiment d’être un peu perdu et intimidé face aux tablettes garnies d’une grande succursale de la SAQ. Je leur ai proposé de faire une sélection de vin, livrée au bureau où tous pourront comparer leurs impressions et aider à comprendre ce qu’ils aiment et aiment moins dans le vin.

Voici donc la première édition de cette sélection! Puisque des gens du bureau de Montréal ont aussi manifesté leur intérêt, j’ai limité mes choix à ce qui était disponible en quantité suffisante sur SAQ.com (plus limitant qu’on pourrait croire quand on a 22 bouteilles à commander) en ce mi-janvier (avec une exception notable pour le dernier de la liste), en essayant un peu de sortir des sentiers battus et de susciter l’étonnement, tout en maximisant le degré de délicieux. Voici donc le volume 1 de cette sélection, en souhaitant les discussions fructueuses!

Alvear Fino en Rama 2012

Je crois fermement que le Xérès ne reçoit pas l’attention qu’il mérite. Le Fino et le Manzanilla font partie des meilleurs vins apéritifs, même si leur goût oxydatif en ?challangera plusieurs. Faites-vous un apéro avec du jamón iberico, des olives et des noix légèrement salées pour apprécier à quel point cet accord est magique. Je l’aime aussi en accompagnement de huîtres, faisant ressortir le côté iodé et marin à la fois dans le vin et dans le mollusque.

Alvear Fino en Rama (Photo SAQ.com)

Fondée en 1729, la maison Alvear est la plus vieille bodega toujours en activité en Andalousie et est toujours propriété de la famille Alvear qui la fondée. Cette charge historique ne les empêche pas d’innover et d’expérimenter, le Fino en Rama añada étant un exemple parfait. Plutôt que de tirer leur vin d’un système de solera, Alvear fait cette cuvée millésimée depuis 1998 et reste un des seuls Fino millésimés dans cette région très attachée à ses traditions.

Cottanera Barbazzale Sicilia Bianco 2016

Avec l’année que j’ai passé en 2018, difficile de ne pas inclure un vin de l’Etna dans cette sélection. Bien que ce soit les rouges qui reçoivent le plus d’attention, les blancs méritent aussi qu’on s’y attarde. Ce domaine, fondé au début des années 1960, exploite 65 hectares de vigne sur le flanc nord du volcan, tout près du fleuve Alcantara. Il s’agit en fait de la limite inférieure de l’appellation en terme d’altitude, avec des vignes situées à 650 mètres au-dessus du niveau de la mer.

Vignobles de Cottanera au pied de l’Etna, en rouge (Données cartographiques: Julien Marchand, Modèle de terrain: Google Earth)

Celui-ci est fait d’un assemblage un peu atypique pour la région, alliant à parts égales le cattarato local et le viognier. On n’y sent pas le côté caricatural du viognier qui me rebute parfois et le cattarato assure une belle acidité. on ne ressent pas nécessairement toute la salinité que certains blancs entièrements faits de cattarato démontrent , mais il s’agit tout de même d’une belle introduction en la matière.

Château Cambon Beaujolais 2017

Un autre mal-aimé de la culture populaire à cause des excès des années 1980 et 1990, le Beaujolais fait un retour en force depuis quelques années.

Le Château Cambon compte 13 hectares de vignes de gamay, datant de 1914 pour les plus vieilles d’entre elles, situées entre Morgon et Brouilly, dans une zone généralement moins prisée que les crus voisins. Convaincus par le potentiel qualitatif, il fut racheté au milieu des années 1990 par Marcel Lapierre, Jean-Claude Chanudet et Joseph Chamonard (trois grands noms dans la région). Pas de produits de synthèse, très peu de SO2, une viticulture qui fait attention aux détails, comme il se doit pour pleinement exprimer ce potentiel, loin du profil insipide hérité du Beaujolais Nouveau.

Château Cambon (Photo: http://www.bottlerocket.com/)

On est en présence d’un vin plus léger, mais pas moins sérieux pour autant, qui allie un fruité pur avec un petit côté rustique et terreux. Un vrai beau Beaujolais droit, festif à boire légèrement rafraîchi et partagé avec des bons amis, comme il se doit. Faites attention, la bouteille sera certainement vide plus vite que prévu!

Château Rouquette-sur-mer Cuvée Amarante 2015

La Clape est un endroit spécial dans le Languedoc. Ce massif rocheux sis directement sur la côte méditerannéenne non loin de Narbonne connaît la culture de la vigne depuis que les Romains sont passés dans la région. Auparavant une île, elle a été naturellement rattachée à la côte par les dépôts des alluvions de l’Aude au XIVe siècle. Elle a en effet tout pour elle: le soleil du Sud, la brise fraîche provenant de la mer, des vieilles vignes toujours cultivées en bio et une géologie complexe et intéressante.

Les vignes du Château Rouquette à la Clape (Photo: http://www.chateaurouquette.com/)

Le Château Rouquette-sur-Mer exprime ce terroir avec délicatesse et réussit à transmettre cette fraîcheur de bord de mer au sein de ses vins. Il serait facile de tomber dans l’excès et de faire un gros vin sans nuances, mais le domaine réussit à éviter de tomber dans ce piège. Grenache, syrah, carignan et mourvèdre sont assemblés harmonieusement

Pour un peu moins d’une vingtaine de dollars, il viendra relever avec brio une pièce de boeuf aux saveurs asiatiques, le côté épicé du plat et du vin se répondant mutuellement.

Montemelino Grappolo Rosso 2016

Petite dérogation qui a compliqué un peu la logistique de la livraison, mais qui en vaut tellement la peine. C’est de l’Ombrie, cette région méconnue d’Italie centrale vivant dans l’ombre d la Toscane voisine que nous vient ce délicieux assemblage de Sangiovese et Gamay. Vinifié en cuve de béton, puis élevé 6-8 mois en barriques, on est en présence d’un vin de corps moyen, qui fera des miracles à table avec un simple plat de pâtes al arrabiata, l’acidité du sangiovese se mariant parfaitement avec celle de la tomate.

Grappolo Rosso, Azienda Agricola Montemelino

Les produits de Montemelino sont disponibles au Québec en importation privée, via l’agence Les Vieux Garçons. J’ai commandé les deux dernières caisses du Grappolo rosso pour le club de vin, mais surveillez les prochains arrivages!

En avant, vers 2019!

Début 2018, c’était le temps des résolutions. C’est drôle comme le temps passe vite, on se retrouve déjà un an plus tard avec l’impression d’avoir simplement cligné des yeux…! Afin de partir l’année du bon pied, marquons un petit temps d’arrêt pour regarder vers l’année qui vient de passer avant de mieux plonger vers l’avant!

Pour ce qui est d’explorer une région en profondeur, c’est ce qui a occupé la majorité de mon temps. Au début de l’année, je m’étais lancé dans la cartographie des vignobles de l’Etna, après avoir cherché en vain une carte détaillée des contrade. Comme tout être humain curieux, j’ai donc pris sur moi de faire cette carte, en se basant sur le texte de l’appellation, mais j’ai rapidement compris pourquoi personne ne s’était lancé dans ce travail jusqu’à maintenant, même le Consorzio responsable de l’appellation n’a pas mieux…

Bref, je l’ai pris comme un défi personnel et le projet avance somme toute bien, même si l’appellation contient son lot d’incohérences et de contradictions. Un projet de geek, mais pour lequel j’ai la conviction que personne d’autre n’a osé entreprendre, à la grandeur de la planète vin et qui offre des possibilités excitantes pour les années qui viennent!

Les Contrade de Castiglione di Sicilia et Randazzo

Ce projet m’a permis d’aller à la découverte de superbes vins, notamment le Feudo di Mezzo – Quadro delle Rose 2013 de Terre Nere, qui a écarquillé bien des papilles lors de notre souper de Noël (il en resterait 3 à Chicoutimi!!) et un a’Rina 2015 de Girolamo Russo (en magnum!) et le Contadino Rosso 2016 de Frank Cornelissen partagés avec des collègues lors d’un événement à Boston.

Évidemment, le temps étant une ressource finie, ce projet a cannibalisé une bonne partie de mon attention et c’est l’écriture sur ce blog qui en a souffert le plus… Silence radio depuis mi-septembre, c’est pas dont je suis le plus fier… Étant mon propre éditeur indépendant, il n’y a personne pour me pousser dans le dos, avec ses avantages et ses inconvénients! Pour 2019, je ne ne m’engage pas nécessairement à écrire plus régulièrement ici car je sais que le focus peut changer à tout moment, mais je vais certainement faire un bon effort!

Je suis aussi particulièrement content de la place que j’ai fait aux vins du Québec dans ma consommation régulière. Ils se sont forgé une place de choix à notre table pas parce qu’ils sont locaux, mais plutôt parce qu’ils sont délicieux. J’ai pu mettre la main sur quelques bouteilles du Domaine du Nival, de La Cantina et du vignoble de Sainte-Pétronille et même prendre part à une tournée de médias et sommeliers dans les vignobles, à la rencontre d’artisans que je ne connaissais pas encore. Gardez les yeux ouverts pour le Domaine du Fleuve (et son Cabernet Franc!) et l’incroyable Vidal La Roche du Domaine Grand-Saint-Charles.

Pour 2019, pas nécessairement de résolutions précises, je ne crois pas aux changements drastiques, mais plutôt une continuation des efforts mis l’an dernier. Le projet sur l’Etna va certainement déboucher sur quelque chose de publiable (plus à ce sujet très bientôt) et je vais continuer à partager ma passion avec ceux qui veulent bien me suivre, en personne, sur Instagram ou bien Facebook! Allons-y pour une 2019 remplie de découvertes et de partages!