Lors du dernier arrivage Cellier, surnommé Objectif Monde, les arrivages était plutôt hétéroclites. Toutefois, neuf de ces vins étaient issu de l’appellation Barolo, au nord-ouest de l’Italie.
Située au sud d’Alba, la zone d’appellation contrôlée (DOC) du Barolo a tété établie en 1966, bien que des vins sont faits dans cette région depuis la nuit des temps. Ce n’est toutefois qu’au milieu du 19e siècle, avec le comte de Cavour, que la région a acquis ses lettres de noblesse.
La DOCG de Barolo couvre maintenant 1200 hectares, réparties entre près de 130 producteurs différents. On retrouve donc trois types d’appellations: les barolos génériques, les appellations communales et les crus. En passant d’une catégorie à une supérieure, les raisins viennent d’une zone toujours plus délimitée. Par exemple, les raisins dans un Barolo générique peuvent venir d’un peu n’importe où dans l’appellation, ceux d’un vin de Serralunga d’Alba viennent autour du village du même nom, tandis que les raisins composants un Brunate viennent d’une petite pente située à 1200 pieds d’altitude au sud du village de La Morra.
Dans le Piedmont, l’année 2004 est qualifiée de grand millésime par plusieurs. Robert Parker, dans The Wine Advocate, donne une note générale de 96 points au millésime, Decanter donne 4 étoiles et Wine Enthusiast donne 93 points. Inutile de dire que les vins sont dégustés en jeunesse, alors que les Barolos sont souvent appelés à vieillir plus de 10 ans avant de livrer tout leur potentiel.
En ce sens, on est alors très proche de la Bourgogne, avec ces vignobles morcelés en différentes appellations et producteurs. Les vins sont aussi dans l’esprit bourguignon. Pour reprendre les mots d’Andrea Sottimano, producteur dans L’appellation Barbaresco, toute proche: “On est capable, les Bourguignons et nous, de vivre avec cette couleur pas trop soutenue: on préfère la finesse et l’élégance à la puissance“.
Les Barolos de l’arrivage Cellier de la SAQ représentent bien cet aspiration à la finesse plutôt que la recherche de la puissance à tout prix. Les vins commentés ont été dégustés à l’occasion d’une dégustation thématique en prévision de l’arrivage Cellier, organisée par le dynamique Jean-Pierre Lortie de la succursale Jean-Lesage, à Québec.
On ne se concentre ici que sur les 5 que j’ai trouvé les meilleurs. Les autres, bien que bons, n’étaient pas selon moi aussi bien faits que ceux présentés ci-dessous. Le Beni de Batasiolo, le moins cher de l’arrivage, paraissait effectivement le plus simple tandis que le Monprivato Mascarello, le plus cher de l’arrivage à 122$, ne m’a pas du tout plu avec un nez faisant penser à la moufette.
- Cerequio Michele Chiarlo Barolo 2004 – 75,00 $
L’un des deux crus de Michele Chiarlo présentés dans cet arrivage et de manière générale, le vin le mieux fait de l’arrivage. Finesse, élégance, beaux tannins serrés, fruit pur, cerise et cassis, fait pour la longue garde mais tout de même agréable dès maintenant: tout y est. Bravo. [rating: 4.5/5]
- Ornato Pio Cesare Barolo 2004 – 95,00 $
La cuvée haut-de-gamme de Pio Cesare, un cru situé près de Serralunga d’Alba, au sud-est de l’appellation. Les vins issus de cette commune sont habituellement un peu plus concentrés en raison du terroir un peu moins fertile. L’Ornato de Pio Cesare n’en est toutefois pas un monstre de concentration. Des belles notes de cuir et de prune et les éternels tanins du Barolo rendent ce vin particulièrement agréable. [rating:4/5]
- Monvigliero Mauro Sebaste Barolo 2004 – 40,75 $
Un cru mineur, situé dans l’extrême nord du Barolo, nous offre LE rapport qualité-prix de cet arrivage. Coté à 94 points par Wine Spectator, on comprend pourquoi lors de la dégustation. Assez moderne et très accessible malgré son jeune âge, c’est le vin que je recommanderais pour découvrir (ou faire découvrir) l’appellation. Très réussi. [rating:4/5]
- Brunate Michele Chiarlo Barolo 2004 – 64,00 $
Le second cru de Michele Chiarlo offert lors de cet arrivage, il m’a semblé légèrement plus fermé que le Cerequio. Il a un peu souffert de la comparaison puisqu’il a été servi immédiatement après le Cerequio. Tout de même, il s’agit d’un beau Barolo au profil plutôt classique avec des notes de tabac, de cuir avec des accents fruités. [rating:3.5/5]
- Pio Cesare Barolo 2004 – 57,00 $
Servi à l’aveugle, le détenteur de la 6e position du dernier palmarès Top 100 du Wine Spectator, n’a cessé d’évoluer au courant de la soirée. On a tout d’abord identifié le nebbiolo, mais la concentration du vin faisait penser qu’on pourrait plutôt y trouver un peu de barbera. au courant de la soirée, le nez a évolué pour finalement ressembler pas mal à celui de l’Ornato de la même maison. Mérite les critiques élogieuses qu’il a reçu. [rating:4/5]