À vos iPhones, Delectable est là

Amateurs de vins et de technologie, soyez bien attentifs, cette application pourrait bien révolutionner la manière dont vous gardez trace des vins que dégustez.

Delectable LogoIl s’agit de Delectable, une application disponible pour les appareils iOS sur le App Store tout à fait gratuitement. Le principe est fort simple: on prend une photo de l’étiquette du vin en y ajoutant un commentaire personnel et une note (représentée par un slider qui va d’un bonhomme heureux à un bonhomme dégoûté) et le désormais classique partage sur Facebook, Twitter et Instagram.

Là où Delectable est spectaculaire est que les vins dans la photo sont automatiquement identifiés après quelques minutes d’analyse. Comment? Je ne sais trop, mais les résultats sont impressionnants. Depuis le début de l’année, la seule erreur qui a été commise est le mauvais millésime sur un frappato sicilien, que j’ai pu signaler et qui fut corrigée rapidement.

DelectableAu dernier Salon des Vins de Québec, exit le cahier de notes, bienvenue à Delectable. J’ai pu prendre des notes directement, sans se soucier à savoir comment épeler correctement le nom d’un obscur producteur allemand pour le retrouver plus tard, ou pour garder une trace des différentes parcelles bourgignones.

Delectable a même réussi à identifier correctement le Riesling 2011 du vignoble de Ste-Pétronille, dont c’est la première année de commercialisation et qu’un nombre très faible de bouteilles a été produit.

On peut aussi suivre ce que d’autres utilisateurs mettent sur Delectable, se monter en quelques clics une wishlist et, pour les utilisateurs aux États-Unis, il est même possible d’acheter le vin directement à partir de l’application. Lorsque connecté à un compte Facebook ou Twitter, Delectable détecte nos amis qui utilisent l’application et nous offre de les ajouter à notre liste de suivi.

Je vous invite sur Delectable (j’y suis inscrit comme Julien Marchand). Suivez-moi et on pourra se monter une belle petite communauté de trippeux de vin et j’ai bien hâte de voir ce qu’il y a dans votre verre!

Je le répète, c’est gratuit (à condition d’avoir un iPhone ou un iPod Touch) et c’est tout simplement génial…

Laisser ses préjugés à la porte

Vendredi après-midi, j’arpente les allées du Salon des Vins avec mon ami Rémy Charest et il me mentionne entre deux kiosques: “Viens, on va aller dire bonjour à Meliza Jalbert chez Hope Family Wines!”

En arrivant, on goûte à la Roussanne de Austin Hope, qui offre un fruité croquant et une belle complexité avec la petite touche de viognier ajoutée et au Traena Marsanne/Viognier qui plaira aux amateurs de vins blancs modernes et bien en chair. Ce dernier est moins dans ma palette stylistique, mais pourra plaire à certains. Bref, une belle surprise et un vin en ligne avec ce que je connaissais de l’étiquette et que j’avais goûté antérieurement.

Liberty_Cabernet_Sauvignon_Ensuite, Meliza nous a servi le Liberty School Cabernet-Sauvignon 2010 et je tends mon verre avec un air dubitatif. Je m’attendais à un vin pas vraiment sérieux, préfabriqué et dans la lignée des autres cabs californiens d’entrée de gamme et de masse. Bref, mes attentes étaient à zéro. Toutefois, ici la surprise était totale puisqu’on retrouvait dans le verre un vin tout à fait honorable. Oui, il était du côté moderne du spectre, mais on est très loin de la caricature que je m’en faisais.

Ce qu’on retrouve dans notre verre est expressif et offre une belle représentation du cabernet du Nouveau Monde. Pas de sucre résiduel comme dans l’infâme Ménage à Trois, pas d’alcool à outrance (il titre un modeste 13.5%) ni non plus de saveurs vanillées en prédominance. On y retrouve le bon côté des vins du Nouveau Monde, avec un vin facile à aimer, qui offre beaucoup de fruit tout en gardant un certain côté sérieux qui manque trop souvent aux vins californiens selon moi.

Il fera certainement un malheur avec le BBQ cet été et je vais certainement le rentrer dans la rotation de vins estivaux. Comme quoi il est toujours bon de laisser ses préjugés à la porte lorsqu’on commence à déguster, car on ne sait pas où ça va nous mener!

 

Passez au Salon!

Salon des Vins QuébecDu 15 au 17 mars prochain se tiendra la troisième édition du Salon international des vins et spiritueux de Québec, sous le thème Un monde à voir, un monde à boire. On retrouvera donc au Centre des Congrès de Québec près de 75 exposants qui feront découvrir au public près de 1500 vins, bières, cidres et spiritueux.

Parmi les exposants, on retrouve des agences d’importation, des regroupements régionaux (par exemple, InterBeaujolais et Vins d’Autriche) ainsi que certains producteurs oeuvrant dans la scène gastronomique locale (Paillard, le Saint-Amour, le Canard Goulu, etc.).

Afin de bien préparer son Salon, on peut jeter un oeil sur la liste des exposants afin de cibler les kiosques les plus intéressants. Autant que possible, je vais tenter de me concentrer sur les rencontres avec les producteurs présents et aussi aux vins disponibles en importation privée, puisqu’il sera possible d’y goûter sans nécessairement avoir à en acheter une caisse complète.

salondesvins

Je rendrai certainement visite à La QV en espérant qu’ils aient sous la main un peu de Champagne Fleury pour se mettre en appétit ou quelques bouteilles de Pheasant’s Tears pour me remémorer quelques beaux souvenirs de la Géorgie.

Chez Alain Bélanger, j’irai déguster les vins de Stéphane Tissot, en espérant que celui-ci soit présent au Salon (il s’agit d’un vigneron particulièrement sympathique et passionné) et du domaine Trévallon qui polarisent les opinions.

Je passerai aussi certainement via le kiosque de La Céleste Levure, pour retrouver les vins de Frédéric Magnien, qui produit de très beaux vins en Bourgogne.

La dernière visite à ne pas manquer sera les kiosques du regroupement “Saveurs du Québec”, qui permettront d’apprécier la qualité des produits qui sont faits chez nous, particulièrement au Vignoble d’Oka, dont j’ai entendu beaucoup de bien.

Avec le temps qu’il me reste, j’irai certainement jeter un coup d’oeil du côté des conférences et de l’Espace Vigneron FM93, qui permettra une rencontre privilégiée en petits groupes avec  des producteurs. Jolie initiative!

Avant tout, j’y serai pour découvrir de nouveaux produits au gré des rencontres avec des passionnés de vin et ferai de mon mieux pour profiter de ces trois jours au maximum.

Les billets sont en prévente jusqu’au 14 mars au coût de 12$, un rabais de 3$ sur le prix régulier. On s’y croise vendredi soir, samedi ou dimanche?

Boire moins, mieux et quand même en avoir pour son argent

Depuis quelques semaines, certains chroniqueurs vinicoles de la province ont déchiré leur chemise sur leur tribune respective sur la raréfication des vins à moins de 10$ sur les tablettes de la SAQ.

Vous n’avez pas suivi le débat? Lisez ici deux articles de Marc-André Gagnon sur Vin Québec, un d’Yves Mailloux sur le Huffington Post (qui se termine avec une superbe ironie par le diaporama “The 10 most expensive wines ever”). Pour des points de vue plus variés et nuancés, le sujet a fait l’objet d’une discussion sur le forum Fouduvin.ca.

Vin CheapEffectivement, les chiffres démontrent assez clairement la diminution de cette catégorie : il y a moins de vins de moins de 10$ sur les tablettes par rapport à l’année dernière. Sur le nouveau site de la SAQ, le filtre de prix le moins élevé est “moins de 14.99$”.

Il est évident que la SAQ a comme objectif d’augmenter la valeur moyenne du panier de chacun de ses clients, elle l’affirme elle-même dans ses présentations “Blitz Marketing” destinés à ses fournisseurs. Une des stratégies pour y arriver est d’étoffer son offre dans les catégories les plus actives et mettre en place des moyens pour que les consommateurs choisissent d’acheter une bouteille à 20$ plutôt qu’une à 15$.

Aussi, dans la grille de sélection des produits de la SAQ, on remarque que la performance financière d’un produit compte pour 20% de la note d’un produit régulier (où se retrouvent tous les vins à moins de 10$). Et si ces produits étaient retirés des tablettes entre autre parce que les consommateurs évoluaient vers autre chose? À titre d’exemple, il s’est vendu 525000 bouteilles de Fuzion de moins dans l’année fiscale 2011-2012 qu’en 2010-2011. Au cours de la même période, les ventes de Ménage à Trois, qui se vend quand même près du double, ont explosé. Coïncidence? Je ne crois pas.

Une fois ces constats posés, une seule question demeure pertinente. Est-ce que ça vous affecte vraiment? Personnellement, il y a un bail que je n’ai pas acheté de vin à moins de 10$ et leur disparition ne m’attriste pas outre mesure. Et ceux qui dénoncent cette disparition, à quand remonte la dernière fois qu’ils ont achté et apprécié un vin dont ils décrient maintenant la disparition graduelle…?

En tant que consommateur, on peut aussi prendre des actions pour toujours en avoir pour son argent. On peut tout d’abord commencer par écumer la section Autres Pays dans les succursales de la SAQ. Ces régions moins connues regorgent de perles dont la valeur n’est pas encore influencée par la demande sur les marché mondiaux. Découvrez le moschofilero grec, le grüner veltliner autrichien ou l’assemblage cinsault-carignan du Liban, tous sous la barrière du 15$.

L’autre action que le consommateur peut prendre est de boire moins, mais mieux. Au lieu d’acheter deux bouteilles à 10$, pourquoi pas y aller avec une seule de 15-17$? Ça demande un effort conscient au niveau de la consommation, mais tout le monde sera gagnant au final… Le vin est avant tout un luxe duquel il faut profiter, pas abuser!

Une belle épreuve d’objectivité

Dimanche dernier, j’ai eu la chance de participer à la dégustation qui vise à décerner les Prix du Public Desjardins. L’année dernière, j’avais été invité à la table du magazine Exquis.  Cette année, c’est plutôt le siège de président de table que j’occupais.

Sur les 300 dégustateurs, on m’avait délégué la gouverne de 6 sympathiques blogueurs, Caroline, Francis, Sylvie, Catherine, Catherine et Allison. J’ai donc dû les orienter lors de la dégustation à l’aveugle les 10 vins servis à notre table, dans le but de déterminer s’ils méritent les faveurs des dégustateurs d’un jour. Au total, environ 400 vins ont eu la chance de se mesurer au palais du public.

Dégustateurs au travail

Dans le cadre de ce concours, le rôle du président de table est d’orienter les dégustateurs d’un jour et de s’assurer qu’ils mettent en application les trois conseils énoncés par Nadia Fournier en entrée de jeu:

  1. Faites-vous confiance: vos référents olfactifs, gustatifs et culturels vous sont uniques et c’est en se lançant que vous aurez raison, et plus souvent qu’autrement!
  2. Tentez de faire abstraction de vos goûts personnels: Il faut tenter autant que possible d’être impartial dans le jugement, mettre de côté nos goûts personnels et analyser l’équilibre et l’harmonie du vin. Il faut aussi essayer de ne pas se faire bluffer par un vin qui cherche à en mettre plein la vue et qui semble bâti sur mesure pour ce genre de concours.
  3. Amusez-vous! Certainement le conseil le plus facile à mettre en application, avec un entourage aussi dynamique…

Au cours de l’après-midi, ont défilé dans notre verre deux mousseux relativement génériques (dont un prosecco définitivement trop sucré), trois italiens blancs particulièrement mauvais (mous et/ou boisés à l’excès), trois espagnols qui avaient bien du bon sens et deux vins de dessert du Québec à la qualité diamétralement opposée. On ne saura jamais vraiment ce qui nous a été servi lors de cette dégustation et c’est probablement une bonne chose, car je ne me ruerai pas au magasin pour aucun d’entre eux.

C’est donc un véritable exercice d’objectivité que nous avons eu à faire. Il fallait prendre chacun des vins qui nous étaient servis et, en 8 petites minutes, se faire une idée assez précise du vin pour remplir avec assurance la feuille de pointage. Quelques médailles ont été distribuées, mais le dévoilement sera fait uniquement dans quelques semaines, une fois les notes compilées.

Au final, quelle valeur accorder à cet exercice de dégustation? Je dirais que l’impact devrait être le même que pour les autres concours de vin qui visent à décerner des médailles. Si votre palais est compatible avec ceux de la majorité du public, vous trouverez certainement dans les Prix du Public Desjardins une chaussure à votre pied.

Toutefois, je suis d’avis que le palais de chacun devrait toujours primer sur les distinctions mises de l’avant par les producteurs, les agences et les médias. Faites-vous confiance et dégustez!

In vino veritas? Naaaaaaah! In vitrum veritas!