Mes coups de coeur de 2009

Photo: ryanovineyards@flickr.comPendant la pause entre Noël et le Jour de l’An, on peut prendre un peu de temps pour réfléchir sur ce qui s’est passé dans la dernière année, entre autres sur les vins dégustés et les belles expériences vinicoles vécues au cours de la dernière année. Dans un élan de nostalgie, voici en vrac le meilleur de l’année 2009, en espérant que 2010 soit aussi généreuse!

Cet été, j’ai eu la chance de faire un voyage de 3 semaines à Barcelone et au Piedmont. Toutefois, si je n’avais à retenir qu’un moment, il s’agirait définitivement de la visite chez Sottimano. Nous avons été très bien reçus, les vins dégustés étaient de très haut niveau et nous avons eu la chance de discuter avec un véritable passionné. Cette rencontre incite fortement vers une meilleure exploration des vins du Piedmont au cours de 2010…!

En mars dernier eu lieu le tout premier Salon des Vins de Québec, avec comme conférencière vedette Sandrine Garbay, maitre de chai au Château d’Yquem. Cette rencontre en soi était déjà tout à fait intéressante, mais le bonus fut la dégustation du Yquem 2003, compliments du Château. Ma première rencontre avec ce vin mythique fut ne fut donc pas dans les meilleures circonstances au strict point de vue de la dégustation, mais ce qu’on a eu dans notre verre s’est chargé à lui seul de rendre ce moment magique.

Aussi dans le cadre du Salon des Vins, j’ai eu la chance d’obtenir une invitation au souper vigneron à l’Aviatic Club en compagnie de Mission Hill, gracieuseté de Rémy Charest (d’À Chacun sa bouteille, de Winecase.ca, Foodcase.ca et Twitter…!). Bien que je n’aie pas été impressionné outre mesure par les vins de Mission Hill, cette soirée est mémorable par les belles rencontres que j’y ai fait et par la qualité du souper qui nous a été présenté. De plus, ça faisait près d’un an que j’échangeais avec Rémy sans se croiser, malgré le fait qu’on habite dans la même ville.

Je m’en voudrais aussi de passer sous silence les dégustations auxquelles j’ai pris part à la SAQ Jean-Lesage, à Québec. Bien que j’aie participé à moins de ces événements qu’en 2008, la dégustation de Barolos 2004 et, surtout, celle des Pinots de l’Oregon furent mémorables. Merci à Jean-Pierre Lortie pour ces belles initiatives et, bien que ce chapitre soit terminé, j’ai bien hâte de voir la suite de ses projets…!

J’ai commencé à écrire ce billet en voulant revenir sur les vins qui m’ont marqué au cours de la dernière année. Finalement, je vois bien que ce qui prime sur les vins qu’on déguste ce sont souvent les rencontres que ceux-ci amènent. En 2010, je souhaite faire d’aussi belles rencontres. Faisons-en donc la résolution pour l’année!

Un espagnol indigène avec des racines françaises

Lorsqu’on évoque des familles viticoles françaises, les Lurton sont souvent parmi les premiers énumérés. Propriétaires de châteaux bordelais depuis le début du 20e siècle, le famille oeuvre maintenant dans 27 domaines différents, pour un total de 1300 hectares de vignes.

Hermanos Lurton Verdejo
Hermanos Lurton Verdejo

Bien que le vignoble familial soit principalement concentré à Bordeaux, Jacques et François Lurton ont décidé de prendre le large. D’abord comme consultants, puis comme viticulteurs dans le Languedoc dans les années 1980. Au début des années 1990, ils fondent d’autres domaines, en Argentine, au Chili, en Espagne et au Portugal. En Espagne, ils décident de s’installer dans le Rueda, au nord-ouest du pays, avec l’intention de faire du sauvignon blanc. Ils optent finalement pour un cépage local, le verdejo.

Le choix s’avère judicieux. Le vin respire les fruits blancs (pêche, poire) avec certaines notes florales. En bouche, l’attaque est franche, sans que l’acidité soit dominante, et se termine sur une petite touche de miel et une finale un peu sucrée. À choisir une pastille de goût de la SAQ, j’opterais pour Aromatique et Souple, même si celle-ci n’est utilisée que pour les vins rouges. Aromatique, parce que le nez est ce qu’on remarque tout d’abord dans ce vin et souple parce qu’il peut s’accorder assez bien avec toutes sortes d’accompagnements, par exemple le pad thaï de cette soirée-là.

Offert pour 15,65$, il s’agit définitivement d’une bonne affaire et est certainement sur la liste d’achat des produits de tous les jours.

[rating:2.5/5] – Code SAQ: 727198 – 15,65$

 

Era Inzolia 2008

Era Inzolia 2008
Era Inzolia 2008

Avec plus de 350 cépages indigènes, l’Italie regorge d’opportunités pour la découverte. De plus, puisque plusieurs de ces cépages sont cultivés dans le cadre d’appellations moins connues et prestigieuses, les prix sont souvent bien honnêtes. C’est le cas du Era 2008, fait d’Inzolia et offert à la SAQ au prix de 15,45$.

On pense que ce cépage est originaire de l’oeust de la Sicile et c’est dans cette région qu’il est toujours principalement cultivé. On le retrouve aussi en Toscane sous le nom d’Ansonica où une version passerillée est faite à l’île d’Elbe. Il entre aussi dans la production du marsala doré ou ambré.

Le projet ERA est une initiative de la maison piémontaise Cantina Volpi se concentrant sur la viticulture bio, avec les certifications de tous les organismes possibles: I.C.E.A., ISO 9001/2000, BRC et IFS. Les vignobles, répartis un peu partout en Italie (Sicile, Abruzzes, Pouilles, Les Marches, Vénétie), produisent des vins qui sont tous embouteillés à la maison-mère dans le Piedmont. Bien que ça soit moins pire que le Masi Tupungato Paso Doble (vinifié en Argentine, embouteillé en Italie), on est un peu ici en contradiction avec la mission biologique que veut se donner le projet.

Nonobstant ce petit accroc à la mission du projet, ce qu’on retrouve dans la bouteille est de très bonne qualité. La SAQ qualifie ce vin avec la pastille Fruité et Vif et dans ce cas-ci, la description est tout à fait appropriée. Le nez est expressif, avec des notes d’agrumes et de pommes vertes. La bouche est cohérente et est bien équilibrée par l’acidité qui nous accueille en début de bouche. Somme toutes, il ne s’agit pas d’un vin bien complexe, mais rien n’accroche et on en redemande, surtout à ce prix!.

[rating:2/5] – Code SAQ: 11015638 – 15,45$

 

Du Beaujolais nouveau…

Le Beaujolais Nouveau est arrivé!
Le Beaujolais Nouveau est arrivé!
C’est demain qu’est mis en vente l’arrivage 2009 de Beaujolais Nouveau. Comme à chaque mois de novembre, les producteurs du Beaujolais expédient par avion des caisses de leur vin pour la mise en vente le 3e jeudi de novembre. Et comme à chaque année, mon site reçoit des visites provenant de recherches sur Google avec comme mot clé Beaujolais nouveau saq 2009, ou une combinaison de tout ça…

Les amateurs de Beaujolais Nouveau seront déçus d’apprendre que seulement 3 vins nouveaux feront partie de l’offre de la SAQ cette année, deux Beaujolais et un Sangiovese Novello, d’Émilie-Romagne, totalisant 3600 caisses pour la grandeur de la province. La SAQ réagit ainsi à la baisse d’intérêt des consommateurs face à ce type de vins, constatée depuis quelques années déjà.

Pour ma part, bien peu d’intérêt pour ce vin nouveau, puisqu’il cadre mal dans mes goûts. Je vais peut-être en acheter 1 pour la curiosité, mais sans plus. Y’a-t’il parmi les lecteurs des amateurs de Bojo Nouveau? Si oui, pourquoi est-ce un vin que vous aimez?

Monsieur, vive le Pinot…!

C’est suite à un voyage à la grand-messe des vins italiens, Vinitaly à Vérone, que Jean-Pierre Lortie est tombé en amour avec le Pinot. À la suite d’une longue journée de dégustation de Barolo et de Barbaresco (pauvre gars…), il s’est fait servir à l’aveugle un Pinot Nero de la maison Varja. Tombé à point, c’était le début d’une histoire d’amour pour ce cépage.

C’est dans cet esprit que commençait la dernière dégustation organisée à la SAQ Jean-Lesage. La SAQ ayant récemment décidé de mettre fin au concept Art-de-vivre, au sein duquel était cadré ces dégustations. (Je dois prendre un peu de temps ici pour tout d’abord féliciter Jean-Pierre pour son travail et sa détermination puisqu’il a vraiment tenu le tout à bout de bras à Québec. Nouvellement employé à la succursale Express Duplessis, on lui souhaite bonne chance dans ses nouveaux projets qu’on a bien hâte de connaître!)

Et c’est en grande forme que la dégustation était menée. Au menu, un aperçu du cépage phare de l’Oregon: le pinot noir. Ainsi, 2 chardonnays pour se faire la bouche, 6 pinots de l’Oregon, le tout agrémenté de 4 pirates.

Line-up
Le plan de la soirée... dévoilé uniquement après la dégustation!

En blanc, le Chardonnay Arthur Domaine Drouhin 2007 s’est avéré le préféré devant le Chardonnay Argyle Willamette Valley 2007, pour son profil franchement plus bourguignon. Toutefois, pas de coup de coeur, du moins pas pour 36$ et 27$ respectivement.

En rouge, la qualité des vins présentés était assez homogène, en ce sens qu’il n’y a pas de gros coup de coeur ni de mauvais vin. On retiendra surtout le Pinot Noir Domaine Drouhin 2006 qui, à 38,50$, représente un très bon rapport qualité-prix. Il est très généreux sans tomber dans l’excès dont souffrent certains pinots californiens. Il s’agit d’un des vins les plus appréciés de la soirée parmi les participants à la dégustation.

Servi en confrontation, la cuvée haut-de-gamme du Domaine Drouhin, le Laurène Dundee Hills 2005, nous a surpris avec sa bouche compacte et faite toute d’un bloc. Son acidité, sa matière et sa structure permettront certainement à ce vin de vieillir en beauté.

L’autre vin du top 3 de cette soirée est le pinot noir Eola Hills Reserve La Creole 2006. Fruité et charmeur sans tomber dans le côté bonbon, il a su animer les discussions autour de la table. Les autres vins de la même vague (le Argyle et le Rex Hill, tous deux de Willamette Valley) étaient bien proches, mais manquaient ce petit surplus de finesse et de subitilité présent dans le Eola Hills.

Pirates
Arrrrr! Les pirates servis lors des trois éditions de cette dégustation

Les pirates servis lors de la soirée ont su dérouter et faire découvrir des beaux produits. Le Kim Crawford était bien aromatique et souple (comme le dit la pastille!), avec des arômes intenses de limette et de kiwi, typiques du terroir néo-zélandais. La surprise fût pluôt généralisée de découvrir l’Australien Coldstream Hills 2007 comme second pirate. On n’y sent pas la chaleur typique de l’Australie et il cadrait bien avec le Rex Hill servi précédemment. Un pinot sérieux et très bien fait. La Crema 2007, bien que venant d’un climat frais en Californie, m’a semblé un peu quelconque et n’a pas enthousiasmé les foules. En guise de dessert, un Santenay Leroy 1999, qui sentait les arachides et le vieux vin à plein nez. Déroutant, mais passionant comme première expérience avec un vieux millésime de pinot noir.

Somme toutes, malgré l’absence de coups de coeur et de vins qu’on veut acheter à la caisse en sortant de la succursale, la soirée était tout à fait agréable et termine en beauté ce type de dégustations Art-de-vivre. Merci encore, Jean-Pierre!

Dégustation de pinots
Dégustation de pinots de l'Oregon - Un groupe satisfait