Tendances 2010 à la SAQ – Les Gagnants

À l’occasion de sa réunion interne Blitz d’information, une conférence pour les agents promotionneles et les délégations commerciales, la SAQ nous offre un regard son administration et, particulièrement sur la gestion des produits qu’elle vend. Bien qu’on n’aie pas les données brutes, les présentations du résumé des résultat des performances des catégories de produits (performances de 2006-2007, 2007-2008 et 2008-2009) sont toujours disponibles sur le web. Plus sommaires au départ, on peut maintenant commencer à tirer plus d’informations et même tirer des conclusions sur les résultats des actions marketing apportées par la SAQ.

Les ventes totales de la SAQ durant la période 2009-2010 ont été de 2.7 millidards $, en progression de 5,1% par rapport à la même période l’année dernière. Les 1301 produits dits courants totalisent 81% des ventes alors que les 8500 produits de spécialité composent le 20% restant, une catégorie en croissance de 6,8%.

Concentrons-nous ici sur les catégories que l’on pourrait qualifier de gagnantes au courant de l’année 2009-2010, alors qu’on se penchera sur celles en dificulté et sur les sous-estimés plus tard.

Photo by 96dpi, Flickr
Photo by 96dpi, Flickr

Les Gagnants

La catégorie de produits la plus importante en valeur est composée des vins rouges du Languedoc. Après un repli d’un peu plus de 8% en 2007, la région rebondit en 2008 avec un gain de près de 7% en poursuit sur sa lancée en 2009 avec une augmentation de 11.6%. Toutefois, lorsqu’on regarde du côté des produits de spécialité, les vins rouges du Languedoc ne sortent pas particulièrement du lot (catégorie un peu plus grosse que la moyenne, mais avec une croissance de seulement 3,3%, sous la moyenne de la SAQ).

Est-ce qu’on verrait ici les consommateurs se faire la dent avec les vins du Languedoc, habituellement joufflus et faciles à aimer avant découvrir d’autres régions et cépages plus exotiques ou prestigieux? Avec un prix moyen par bouteille de 11,79$, la SAQ veut encourager les consommateurs à découvrir des produits un peu plus chers et prévoit introduire 6 nouveaux produits réguliers entre 15 et 20$ dans son offre. Pour l’instant, le Languedoc est cantonné dans un rôle de bon rapport qualité-prix et la SAQ souhaite que cette réputation soit aussi transférée aux produits un peu plus dispendieux.

En Italie, la Toscane connaît une bonne progression. Une croissance de 10%, à la fois dans les produits courants et de spécialité, mais surtout un prix moyen par bouteille de 17$, ce qui est une bien bonne nouvelle pour le commerçant lorsqu’on veut faire augmenter le panier moyen du consommateur. Dans les produits de spécialité, la Toscane est la 3e région la plus populaire, derrière Bordeaux et les États-Unis, ce qui confirme son importance auprès des consommateurs.

Parmi les actions qui sont envisagées afin de soutenir cette croissance, la SAQ veut promouvoir les vins Toscans lors des périodes où les gens achètent plus (Noël,etc.) et augmenter l’offre de produits dont le prix de vente est supérieur aux prix moyen. Il faudra s’assurer que cette introduction soit faite de manière telle que les consommateurs ne perçoivent pas la Toscane comme une région chère, puisque celle-ci est déjà située au-dessus de la moyenne de la SAQ.

Finalement, la dernière catégorie qui s’en tire plutôt bien est celle des États-Unis, à la fois dans le répertoire régulier que dans les spécialités. Une croissance de près de 25% dans les produits réguliers et de plus de 50% dans les spécialités propulse le pays de l’Oncle Sam vers de nouveaux sommets, menée par deux produits-phare. Sur un chiffre de ventes de 109 M$, près de 20M$ sont occupés à eux seuls par deux produits, le Ménage à Trois de chez Folie à Deux (9.8 M$) et le White Zinfandel de Gallo (9.7 M$). On se souhaite que la SAQ commence à explorer sérieusement les états autres que la Californie… À quand plusieurs bons vins des Finger Lakes…?

Les Copains d’abord – Kick My Glass Italie

Parmi les copains de Fouduvin, il y a un concept de dégustation particulièrement sympathique, qui vient jouer sur le sentiment de fierté et de compétition naturel d’un groupe d’amis passionnés du vin. Baptisé Kick My Glass, le concept est pourtant simple: chacun amène un vin qu’il apprécie, le sert aux autres à l’aveugle. S’en suit un vote et celui qui a apporté le vin gagnant se fait payer son souper par les autres. Simple et efficace pour mettre de l’animation dans une soirée: merci Pedro the Lion.

En ce Vendredi du Vin où on cherche à déguster le vin des copains, je reviens sur cette dernière soirée Kick My Glass, sous le thème de l’Italie.

Castiglione Falletto
Castiglione Falletto

Afin de ne pas avoir un biais prévisible dans l’ordre de service, celui-ci a été déterminé par tirage au sort et a été organisé en deux vagues de 5 vins, le plat principal étant arrivé au début de la 2e vague.

  1. Campo Quadro Punset Barbaresco 2001 – SAQ N° 10816679 – Le Cave à Vins – Détonne un peu dans le premier service, mais dans le bon sens. Plus léger, sans trop de bois et vraiment tout en finesse.
  2. Quintarelli Giuseppe Valpolicella Superiore Classico 2001 – SAQ N° 10811253 – Bpprive – Peu de notes de mon côté, à part le fait que le vin possédait un un beau fruit et pas mal de matière. On note toutefois la citation du Cave à Vins: “Je veux bien être pendu par les couilles s’il n’y a pas de Cabernet Sauvignon là-dedans…” Aux dernières nouvelles, il les avait encore, mais c’est parce qu’il a des bons amis…
  3. Gomba Barolo Sori Boschetti 2001 – Pas disponible à la SAQ – Cayout – Les deux bouteilles n’étaient pas cleans. Un peu de bouchon au nez, pas super franches en bouche. Dommage. Personne n’avait vu le Barolo là-dedans par contre…
  4. Vietti La Crena Barbera d’Asti 2004 – SAQ N° 10820791 – Cath the Cat – Le vin guidoune de la soirée. Ça sent le mélange à gâteau Betty Crocker à la vanille… Dommage, parce que les gens présents disaient que le vin se goûtait pas mal mieux dans d’autres circonstances.
  5. La Poderina Brunello di Montalcino 2003 – SAQ N° 742494 – Esteban – Belle bouche subtilement épicée avec une très belle structure. Bien efficace comme Brunello.
  6. Teroldego Marion Veronese I.G.T. 2004 – SAQ N° 10863660 – Pedro the Lion – Peu de notes ici… s’est fondu dans la masse des autres vins.
  7. Marcarini Barolo Brunate 2003 – Pas disponible à la SAQ – Phil.C – À mon avis, le plus beau des Barolos présentés. Typique Nebbiolo, une très solide trame, toute en longueur et en finesse.
  8. Radici Mastroberardino Riserva Taurasi 1999 – SAQ N° 11061773 – Konquest – Félicitations Au Cave à Vins pour avoir démasqué correctement ce vin, il ne lui manquait que le millésime. (Il se ratrappe pour le Quintarelli…) Un 1999 avec un jeunesse surprenante. Malgré le fait qu’il ait terminé en bas de classement, je suis bien content de mon offrande.
  9. Plateo Agriverde Montepulciano d’Abruzzo 2003 – SAQ N° 10782149 – Konquestte – La plus grande concentration des vins servis. Sans faire dans le jus de planche, c’est un vin plutôt dur pour l’instant. Un monstre tout d’un bloc.
  10. Falletto Asili Barbaresco 2003 – Bruno Giacosa – SAQ N° 10556934 – Lilizen – Équilibre, finesse et longueur. De la grande classe, et éventuellement le vin gagnant, avec 3 votes de première place.

Au final, les trois vins ayant eu le plus grand nombre de votes ont fait un podium relevé.

  1. Falletto – 20 points (5-5-5-3-1-1)
  2. Quintarelli – 17 points (5-5-3-3-1)
  3. Marcarini Brunate – 15 points (5-5-3-1-1)

Pas facile d’y aller à l’aveugle dans ce lineup. La première vague était plutôt homogène, sans grand vin qui en ressorte tandis que la 2e avait plus de différences. Le classement final était très serré, mais je suis persuadé que tous les vins pris indépendamment auraient illuminé n’importe quelle soirée…

Mais ultimement, ce qu’on retient de cette soirée est qu’un copain c’est bien, mais dix copains qui aiment le vin, c’est mieux!

Importation privée bouchonnée: que faire?

Vendredi soir, pour marquer le début de la fin de semaine, vous décidez d’ouvrir un des vins dénichés auprès d’une agence d’importation privée[1. Au Québec, les vins qui ne sont pas importés par la SAQ peuvent quand même être achetés via les agences d’imporatation qui représentent les producteurs.]. À l’ouverture de la bouteille, horreur, celle-ci est bouchonnée (ou oxydée, etc.) et le constat est immédiat: imbuvable.

Ça peut arriver...
Ça peut arriver...
Normalement, les produits vendus par la SAQ sont couverts par une garantie d’un an contre les défectuosités du produit, notamment la présence de TCA dans les bouteilles. Dans ce cas, le processus est simple: on se présente en succursale avec la bouteille défectueuse, on remplit un p’tit papier nous demandant notre nom et notre numéro de téléphone et le remboursement est fait habituellement sur-le-champ.

Dans le cas des produits obtenus en importation privée, la démarche est légèrement différente. Puisque le processus n’est pas courant, plusieurs employés ignorent le fait que la garantie de la SAQ couvre aussi les produits d’importation privée. Il peut ainsi être judicieux de se munir de la politique de retour de la SAQ, ou au minimum, d’un air assuré car il peut être nécessaire de convaincre le personnel que cette démarche est possible. Il est aussi important de conserver sa facture faite par la SAQ lors du paiement des bouteilles car c’est celle-ci qui prouve que le produit a bien été fourni par la SAQ.

Le formulaire utilisé pour le retour est le même que celui utilisé pour les clients titulaires de permis de restauration, dans lequel on demande le code CUP du produit (inscrit sur la facture) et le numéro de client, qui devrait aussi être sur la facture. Le formulaire est ensuite faxé aux bureau des commandes privées à Montréal et un crédit est envoyé par la poste. Dans mon cas, le délai a été de quelques jours tout au plus.

Conclusion: il est important de conserver ses factures lors d’importations privées! Le corollaire est que si une caisse est partagée entre plusieurs individus, il est important de quand même bien se connaître puisque le remboursement est fait à la personne qui a commandé la caisse auprès de la SAQ.

TasteCamp, c’est dans 3 semaines!

Dans trois semaines s’ouvre la deuxième édition de TasteCamp EAST. Pendant 3 jours, près de 40 blogueurs vinicoles convergeront vers le nord-ouest de l’état de New York afin de visiter les producteurs de la région des Finger Lakes.

L’événement prend de l’expansion, puisqu’on comptait un peu moins de 30 participants à l’édition 2009 de TasteCamp, qui s’est tenue à Long Island.

TasteCamp EAST 2010
TasteCamp EAST 2010

L’état de New York est plutôt méconnu lorsqu’on parle de vin, mais il s’agit du 3e état en importance en termes de volumes de production aux États-Unis, derrière la Californie (loin devant) et l’Oregon. Il s’agit aussi d’un des plus anciens producteurs puisque la vigne y est cultivée depuis 1850.

Malgré tout, seulement deux vins sont présentements offerts à la SAQ: le riesling 2007 de Dr. Konstantin Frank et le riesling 2006 de Lamoraux Landing. Considérant les goûts de Lenn Thompson, un des deux organisateurs de l’événement, je suis certain que nous allons avoir l’occasion de découvrir des facettes moins connues des Finger Lakes comme les Cabernet Francs et les différents hybrides. On laissera donc les sentiers battus pour les autres…

Ainsi, sur la centaine de producteurs de la région des Finger Lakes, plus de 35 seront présentes pour TasteCamp. Sur les trois jours que dure l’événement, il y aura beaucoup de place pour la découverte… C’est entre autres suite à un premier contact lors de TasteCamp 2009 que les vins de Channing Daughters sont importés au Québec… On se souhaite de faire d’aussi belles découvertes cette année!

En plus de goûter des bons vins, on devrait rencontrer des gens sympathiques. Quoi demander de plus?

Note: An English version will come soon… I’m working on it…

Une soirée à l’aveuglette!

Mercredi soir dernier, l’idée de tenir une dégustation le vendredi suivant est lancée sur Fouduvin.ca. Visiblement, un thème s’impose: la spontanéité. Ainsi, 48 heures après que l’idée ait été lancée, on se retrouvait autour de la table avec du bon vin en bonne compagnie. Difficile de demander mieux.

Ne voulant pas se casser la tête, l’ordre de service a été fait selon l’ordre d’arrivée des convives et tous les vins ont été servis à l’aveugle, les bouteilles étant joliement enrobées de papier d’aluminium…

Ainsi, dans l’ordre de service, nous avons eu droit à:

  1. Château La Tour de By, Médoc cru bourgeois, 2001
  2. Vina Chocalan, Gran Reserva Blend, 2006
  3. Pinot noir Staete Landt Marlborough 2008
  4. Chateau Lafleur-Gazin, Pomerol, 2004
  5. Château Mont-Redon, Châteauneuf-du-Pape, 2004
  6. En Barberon, Stéphane Tissot, Pinot noir, Côtes du Jura, 2006
  7. Propriedad H. Remondo, Palacio Remondo, Priorat, 2003
  8. Ch. des Charmes Late Harvest Riesling Niagara-on-the-Lake 2007
Alignement lors de la dégustation
Alignement lors de la dégustation

À la fin de la soirée, on a dressé notre top 3 pour le plaisir, pour la forme puisque tous les vins présentés étaient tous très rapprochés en termes de qualité. Le gagnant a été le Château Lafleur-Gazin 2004 qui avait tout pour lui: un beau Bordeaux classique qui commence à se révéler sous son meilleur jour. Une expérience qui va dans le sens des commentaires lus sur ce millésime à prime abord difficile, mais qui a produit des vins tout à fait réussis.

En deuxième place on retrouve le Pinot noir En Barberon 2006, de Stéphane Tissot. À l’aveugle, on savait que c’était du pinot, mais pas bourguignon. Du moins, pas dans le style classique. C’est finalement dans les Côtes du Jura que nous sommes atterris. Parfait pour suprendre des dégustateurs à l’aveugle, qui s’attendent à un pinot mais qui veulent être déroutés.

En dernière place, mais tout de même méritant une mention spéciale, le Vina Chocalan, Gran Reserva Blend, 2006. De manière générale, les dégustateurs étaient sur le Nouveau Monde sans vraiment plus. Ce vin chilien, un assemblage de 31% Cabernet Sauvignon, 27% Carmenère, 18% Syrah, 12% Malbec, 9% Cabernet Franc et 3% Petit Verdot. Un vin beaucoup trop jeune, mais qui possède la structure pour vieillir en beauté. J’aimerais bien revisiter ce vin dans quelques années, ça sera probablement très spectaculaire.

On reprend ça n’importe quand, même à deux jours de préavis!