Mes résolutions vinicoles 2012

Eh oui, déjà une année de plus derrière nous… Parmi les traditions qui reviennent année après année, les résolutions de la nouvelle année sont un must. Les pubs de remise en forme et d’exerciseurs sont de retour sur nos écrans, ce qui devrait nous porter à nous questionner sur comment on veut orienter nos décisions vinicoles pour l’année qui s’en vient!

Photo: Fr Antunes, flickr
Photo: Fr Antunes, flickr

Boire moins, mais mieux

Récemment, on a ouvert un vin qui avait été acheté afin de combler une caisse à la SAQ Dépôt. Nous ne l’avons pas aimé du tout, il s’est avéré être un concentré de 2×4, tout à l’opposé du type de vin que j’apprécie. La leçon que cette bouteille nous donne est qu’il faut mieux choisir ce qu’on met dans notre verre.

La vie est trop courte pour boire du vin que je n’aime pas. En 2012, je veux mieux choisir ce que je décide mettre dans mon verre.

Participer à plus de dégustations

C’est souvent lors de dégustations en groupe qu’on fait les plus belles découvertes, qu’on n’aurait pas pu faire autrement. Avec des comparses inventifs, curieux et passionnés, on peut alors sortir de notre zone de confort et ouvrir des fioles qui seraient autrement restées sur les tablettes de la SAQ.

Que ce soit participer plus avec la gang de Québec de Fouduvin.ca ou partir un petit club de dégustation avec des amis, je veux créer plus de ce genre d’occasions en 2012.

Acheter des vins en plusieurs exemplaires

Dans ma cave, on retrouve plusieurs bouteilles en exemplaire unique. Malheureusement, ceci implique qu’il ne m’est pas possible de suivre l’évolution d’un vin dans le temps. Il est temps que ça change! Après avoir effectué la recherche nécessaire sur le vin et idéalement après l’avoir goûté (voir prochain précédent!), je dois en acheter plus d’une copie afin de ne pas se sentir mal d’en ouvrir une rapidement alors qu’on laisse les autre filer pour quelques années.

Découvrir ce qui se fait tout près

Comme j’ai plu l’expérimenter à TasteCamp en mai dernier, il se fait du très bon vin chez nos voisins ontariens. Toutefois, ils sont trop peu représentés dans ma cave. La SAQ recense 96 vins ontarien dans son portfolio, ce qui est trop peu à mon avis. La découverte ne sera pas facile, mais je me devrai de tirer parti de toutes les opportunités que j’aurai.

Écrire plus et, surtout, mieux

Au cours de 2011, j’ai publié 38 articles sur Chez Julien, sur une base plutôt irrégulière. Toutefois, avec près de 8000 visiteurs au courant de l’année (~20% de plus que l’année dernière!), je suis encouragé à redoubler d’efforts. Cette année, je souhaite devenir un meilleur blogueur à la lumière de ce que Richard Auffrey demande à tous de faire.

De votre côté, vous allez prendre des résolutions pour l’année qui vient? Si oui, je serais bien intéressé à les connaître!

Une petite histoire de lots

Je ne m’en cacherai pas, les Produttori del Barbaresco font partie de mes producteurs préférés. En partie à cause de mon amour du nebbiolo, en partie à cause de mon amour du Piedmont et probablement aussi un peu à cause que j’aime voir une cave coopérative avoir un tel succès.

Fondée en 1958, la coopérative regroupe 56 producteurs qui cultivent près de 100 hectares de vignes. On y produit 3 gammes de produits: le Langhe Nebbiolo (que j’appelle amicalement Le petit vin de la Coop…), un Barbaresco normale et, dans les bonnes années, une série de 9 cuvées parcellaires.

Barbaresco
Barbaresco

Dans une dégustation de Barbaresco du millésime 2005 du New York Times l’année dernière, 3 cuvées parcellaires des Produttori ont fini dans le top 10, avec des commentaires élogieux sur la maison.

For years, the Produttori del Barbaresco, a leading cooperative producer, has been a favorite of mine both for the quality of its wines and the great value they offer. In addition to its straightforward Barbaresco, the co-op produces nine single-vineyard riservas, which must be aged for four years before release and which offer an exceptional introduction to the various terroirs of Barbaresco.

Three of the riservas made our top 10: the gentle, accessible Ovello; the graceful Rabajà; and the tight, tannic Montestefano. At this point in their development, each seemed to show direct, forthright flavors, perhaps lacking a bit in complexity. Give them 10 years, though, and, if experience is any judge, they will be absolutely delicious.

En 2006, l’histoire se complexifie légèrement. Le millésime est généralement considéré comme très bon, ce qui aurait dû mener à la mise en disponibilité des cuvées parcellaires. Toutefois, pour des raisons commerciales, la coopérative a décidé de ne pas produire ces cuvées en 2006, afin de ne pas inonder le marché puisque 2004, 2005, 2007, 2008 et 2009 ont toutes été des années exceptionnelles, avec des vins de haut niveau. Le jus qui était destiné à ces cuvées a donc été utilisé pour produire le Barbaresco normale.

Et c’est là qu’entre en jeu cette histoire de lots, et le flou artistique qui l’entoure. La décision de ne pas produire ces cuvées est arrivée très tard dans le processus, alors que le premier lot était déjà embouteillé. Le jus des cuvées parcellaire diffère donc selon le moment de production de la bouteille et les détails de l’assemblage ne sont pas connus précisément. Certaines sources affirment que ces lots contiennent jusqu’à 40% de jus destiné aux cuvées supérieures.

Pour le consommateur québécois, deux lots différents ont été mis en vente à la SAQ. Initialement offert dans le Cellier de mars 2011, ce lot est le 09.120 qui contient entre 0 et 25% de jus de Riserva, selon les sources. Il y a récemment eu un deuxième arrivage, cette fois du lot 10.161, qui contient jusqu’à 40% de jus de cuvées parcellaires. Il en reste quelques unes dans le réseau, si vous voulez un nebbiolo de haut niveau à un prix raisonnable, courez à la succursale la plus proche…

Washington et Oregon vinicole à Montréal en Lumière

À chaque année, le festival Montréal en Lumières fait le bonheur (ou l’envie) des foodies du Québec. Cette année, le volet vin se concentre sur les vins de Washington et de l’Oregon.

Parmi la douzaine d’événements qui compose ce volet, on note particulièrement la visite de Sean Boyd de Rôtie Cellars chez Les Cons Servent et au Pullman ainsi que celle du Domaine Drouhin Oregon chez Renoir.

Les vins de Rotie Cellars récoltent régulièrement des critiques élogieuses et une bouteille ouverte l’an dernier lors de TasteCamp en avait impressionné plusieurs. Quant au Domaine Drouhin, leurs vins peuvent convaincre à peu près n’importe qui qu’il se fait du pinot noir de très haut niveau dans le nord-ouest des États-Unis.

Est-ce que ces activités seront suffisantes pour nous faire conduire jusqu’à Montréal pour ue soirée? Je ne sais pas, mais je me croise les doigts secrètement pour que certains vignerons fassent le détour jusqu’à Québec!

Loin de la caricature | Menetou-Salon Morogues 2008 Domaine Pellé

Le sauvignon blanc ne fait pas partie de mes cépages préférés. J’ai souvent été confronté à la version néo-zélandais (ou est-ce sud-africaine…?) et je dois admettre que ce n’est pas ma tasse de thé. On a plutôt l’impression de mettre le nez dans un sac de gazon coup plutôt que dans un verre de vin. Ainsi, j’ai peu exploré les différentes expressions du sauvignon.

Ce soir, en accompagnement d’une tarte tatin d’endives et de feta, on ouvre une bouteille de Menetou-Salon Morogues, du domaine Henry Pellé. Le domaine situé à Morogues fait du vin depuis le début des années 1970, tant dans l’appellation Menetou-Salon que dans la Sancerre voisine. Les 12 hectares de vignes sont pressés sans égrappage, ce qui, selon domaine, permet de presser les baies de manière plus délicate. Ensuite, la fermentation s’effectue avec les levures indigènes et le vin est ensuite élevé 6 mois en cuves d’inox.

Menetou-Salon Morogues 2008 - Henry Pellé
Menetou-Salon Morogues 2008 – Henry Pellé

On y retrouve certainement les traits classiques du sauvignon blanc, à savoir un caractère végétal couplé à des notes de fruits tropicaux. Toutefois, ici on est loin de de la caricature qu’on retrouve parfois dans l’hémisphère sud. Les notes minérales provenant de la marne kimméridgienne (j’aurais difficilement pu inventer ça moi-même, mais ça se glisse bien dans une conversation… la définition est ici) et permettent d’ajouter fraîcheur et complexité à l’ensemble.

On est loin de la caricature et c’est tant mieux.

Donnez-moi du nebbiolo et rendez-moi heureux

Servez-moi un nebbiolo et je serai heureux.

C’est en somme la conclusion à laquelle j’en arrive après avoir ouvert une bouteille de Langhe Pio Cesare 2008. Je n’ai pas trouvé encore ce qui vient tant me chercher dans les vins produits à partir de ce cépage… C’est peut-être la structure tannique, le savoir-faire accumulé depuis que le baron Cavour et l’oenologiste Louis Oudart ont mis au point la version moderne du Barolo ou, comme l’ami Rémy Charest, que ça ne goûte pas que le fruit. Et en plus, le Piedmont, ça rappelle des beaux souvenirs de voyage.

Vignoble de Il Bricco - Treiso (Barbaresco) - Pio Cesare
Vignoble de Il Bricco - Treiso (Barbaresco) - Pio Cesare

On retrouve dans le Pio Cesare une belle expression du nebbiolo, avec sa poigne sérieuse, son nez floral et sa couleur brique. Il est toutefois déjà bien approchable malgré son jeune âge, bien qu’il soit préférable pour le moment de le servir avec un morceau de viande substantiel afin que le vin n’écrase pas ce qui se trouve dans l’assiette. Si vous en avez plusieurs exemplaires, ouvrez-en un dès maintenant pour voir de quoi il se chauffe et laissez les autre filer pendant quelques années, le vin vous le rendra bien.