Pinot Noir Cloudline 2008

En août dernier, Frédéric Fortin sur le blogue de la SAQ, nommait le Pinot Noir Cloudline 2008 comme son coup de coeur du blogueur.

Le nez est d’une très belle complexité. Les arômes de cerises noires et de petits fruits rouges prédominent d’abord, pour ensuite laisser la place à des notes de muscade et de cannelle. Des effluves de cuir et une pointe vanillée se révèlent finalement et témoignent du passage en barrique.

Pinot Noir Cloudline 2008 - Au moins, l'étiquette est jolie.
Pinot Noir Cloudline 2008 – Au moins, l’étiquette est jolie.

Suite à cet article, Le Sommelier Fou encense aussi ce vin, en concluant sa note de dégustation par Ici, l’influence de l’homme sur le terroir est claire. Un bourguignon typique, fait en Oregon.

Avec ces commentaires aussi positifs venant de dégustateurs que j’aime bien, j’ai difficilement pu résister lors que je cherchais un pinot pour accompagner la bavette de boeuf à la cannelle tirée de Papilles.

Tout était alors en place pour une belle découverte, moi qui aime le pinot, qui a bien aimé l’Oregon lors de ma visite en octobre dernier et qui a un palais définitivement plus orienté vers l’Europe que le nouveau monde.

Toutefois, déception… Le nez est tout d’abord sur le fruit, mais celui-ci laisse sa place rapidement à des notes plus typiques de l’intervention humaine que la pureté que j’aime tant du pinot. J’y ai retrouvé des arômes de gomme balloune et de confiture de fraise un peu chimique et industrielle. En bouche, ça s’améliore un peu, puisque l’acidité est bien présente et les tanins sont aimables, même si la finale tombe un peu rapidement. J’ai une certaine difficulté à passer au-delà de ce nez chimique et un peu bonbon, gâchant un peu le plaisir de ce vin.

Si vous êtes à Québec et que vous voulez vous faire votre propre opinion, il en reste 86 à la SAQ sélection de Lévis et 33 à la SAQ de L’Ormière. Sinon, il en reste 25 réparties dans le reste de la province… Même s’il n’est qu’à 20$, je vais vous laisser certainement toutes les autres, ce pinot-là n’est pas du tout dans mes cordes.

Une bouteille qui vient de loin – Enzo Boglietti Fossati 2005

Cette semaine, je renoue avec un événement vini-virutel auquel je n’ai pas participé depuis un certain temps: les Vendredis du Vin. À chaque dernier vendredi de chaque mois, des blogueurs partagent des notes de dégustation de vins et des découvertes, sur un thème sélectionné par le blogueur-président du mois. J’ai même agit comme président pour l’édition 21, qui invitait les blogueurs à découvrir un vin d’un pays plutôt méconnu, vous pouvez même vous replonger dans la synthèse, présentée directement sur la carte.

Ce mois-ci, le président du mois, Guillaume Nicolas-Brion du Blog Du Morgon dans les veines nous invite à partir en voyage et redécouvrir un vin qui nous a charmé lors d’un voyage. Encore le thème du voyage et de la découverte, décidément, on ne s’en lasse pas!

Juillet 2009. Notre parcours de vacances nous amène dans le nord de l’Italie, dans le petit village de Sinio, tout juste à l’extérieur de l’appellation de Barolo. Pour deux jours, visites de producteurs, balades dans les vignes et quelques bouffes mémorables. Le soir, hébergement au Pilone Votivo, agriturismo d’Enzo Boglietti, un producteur piémontais que je ne connaissais pas avant notre visite.

Il Pilone Votivo
Il Pilone Votivo

La journée de notre départ, on rend visite au domaine. Les installations sont modernes, la maison dans laquelle nous sommes reçus semble être tirée d’un magazine de décoration italien. Nous avons la chance de goûter plusieurs vins du portfolio, dont ses crus Fossati, Case Nere et Brunate. Coup de coeur pour le Fossati, qui était encore un bébé dans le millésime 2005 alors que le millésime 2001 montrait toutes les qualités d’un beau Barolo en jeunesse. Allez, hop! Un Fossati 2005 fait le saut au Québec, où elle dormait patiemment depuis ce temps.

Enzo Boglietti Fossati 2005
Enzo Boglietti Fossati 2005

Samedi dernier, dans le cadre d’une sympathique dégustation entre amis de Fouduvin.ca, je décide que ce Barolo sera notre offrande. À l’ouverture, le nez est déjà expressif mais la bouche est extrêmement compacte et les tanins sont sévères. Un tour en carafe de près de trois heures a su l’assouplir. Le nez est toujours puissant et complexe: fruits en abondances, tabac, caramel, romarin avec une pointe d’épices. On retrouve une bouche toujours droite et une finale d’une longueur impressionnante. Servi à l’aveugle dans un alignement de haut niveau, le charme opère encore.

Le nez dans le verre, je sens les collines des Langhe, la chaleur du Pilone Votivo et le plaisir d’être en voyage dans une région merveilleuse.

L’albariño, remède contre la grisaille

Dehors, il fait froid. Les journées n’ont pas commencé à allonger de manière notable. Les Fêtes sont passées et on cherche à faire un peu plus attention à soi. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le mois de janvier au Québec, vous pouvez peut-être vous imaginer la scène.

Pour ceux qui sont pris là-dedans pour encore une semaine, le remède idéal est un peu de soleil et de fraîcheur dans le verre. De plus, comme le compte de carte de crédit de Noël vient tout juste de passer, une certaine frugalité est de mise. Solution: Albariño.

L’albariño est un cépage indigène du nord-ouest de l’Espagne, que l’on retrouve principalement dans la région de la Galice et un peu au Portugal sous le nom d’Alvarinho. Il est particulièrement à l’aise au sein de la DO (Denominacion de Origen) Rias Baixas, où les vins y sont habituellement plutôt légers en alcool (11-12%), avec un acidité bien présente.

Buena uva,buen albariño. (Miguel (respenda) @ Flickr)
Buena uva,buen albariño. (Miguel (respenda) @ Flickr)

Bien que la presque la moitié de la production de Rias Baixas soit exportée aux États-Unis, on trouve quelques exemples d’Albarino à la SAQ. Dégusté récemment, le Burgans 2010 de Martin Codax a tout a fait réussi sa mission d’amener un peu d’été dans notre verre. Le Pazo de Senorans est tout à fait recommandable, mais il est un peu plus cher et (de mémoire), un peu plus costaud que le Codax.

Mon préféré est toutefois le Terras Gauda O Rosal, admirable de fraîcheur et débordant de saveur. À 23$ et présentement disponible en bonne quantité un peu partout dans le réseau, c’est un superbe achat, pour en ouvrir dès maintenant et jusqu’à la fin de l’été.

Note: Cet avis est aussi bon au mois de février. Ou même en juillet pour agrémenter un bel apéro sur la terrasse.

La tyrannie du score – Suckling à la SAQ

À l’instar de l’année dernière, la SAQ prépare une promotion qui mettra en valeur des vins recommandés par le critique américain James Suckling.

James Suckling
James Suckling
Parmi les vins en vente, on retrouve des vins dans plusieurs gammes de prix, qui sont parfois déjà en vente en succursales. Par exemple, le Godello Valdesil Valdeorras 2010 s’est mérité la cote de 91 points, Les Argiles de François Chidaine Vouvray 2009 a 93 points et le Palazzo Brunello di Montalcino 2004 mène le bal avec 94 points. La liste complète est disponible sur le forum fouduvin.ca, mais l’inscription (gratuite) est nécessaire pour la consulter. On note que la majorité des vins sont déjà en vente en ce moment. La promotion sera lancée le 2 février et n’est pas associée à un rabais sur ces produits.

Ce qui me dérange le plus dans cet arrivage, outre le recourt à un critique américain alors qu’on n’en manque pas de bons au Québec, est l’utilisation qui est faite des cotes accordées par le critique au vin. Lors de la promotion de l’année dernière, les vins étaient identifiés par une photo du monsieur, avec le score bien en évidence. Il n’y a toutefois pas d’autre information qui permettrait de guider le consommateur.

Par exemple, mon ami Le Cave à Vins sur fouduvin, décrit le Cheverny Le Pressoir (92 points) comme étant “un joli vin, soit dit en passant. Léger et sans façon, mais avec de la personnalité.” C’est à des lieues de ce qui ressort du personnage, qui met souvent l’emphase sur les vins plutôt puissants et forts en gueule. Un amateur qui cherche un vin qui serait typiquement recommandé par Suckling serait plutôt déçu.

Résumer un vin en un seul chiffre est un exercice dangereux. On évacue tout le contexte, toutes les nuances et toute la subjectivité que représente l’appréciation d’un vin pour n’en retenir qu’une infime partie.

La morale de cette opération marketing? Probablement la même morale qu’à l’habitude… Il faut se renseigner sur les vins que l’on achète et chercher à savoir s’ils sont compatibles avec nos goûts et notre palais. Ça tombe bien, c’est une de mes résolutions cette année.

Le Camp du Goût et le Camp de la Bouffe

Le printemps prochain sera occupé, avec deux évènements qui s’annoncent particulièrement intéressants.

Dans un premier temps, le 27 et 28 avril, j’assisterai à la toute première édition du FoodCamp de Québec. Initié par Francis Laplante du blog Tranchedepain, le Foodcamp se veut une journée d’ateliers et de découvertes culinaires.

Pour l’instant, le programme détaillé n’est pas connu, mais on annonce déjà le concept de trios composés d’un producteur d’aliments de base, d’un transformateur (restaurateur, chef, charcutier, etc.) et d’un producteur de boissons, alcoolisées ou non. Avec un peu de créativité, chaque trio devra mettre ses produits et son imagination en valeur plutôt que de bêtement passer au travers de la gamme de produits. J’aime bien cette idée et j’ai hâte de voir comment elle sera mise en pratique!

Les 100 premiers billets pour le Foodcamp sont en vente depuis hier au coût de 35$ en prévente pour passer à 45$ lors de la vente régulière. La journée se déroule au Château Laurier, au coeur du Vieux-Québec. Le lieu est particulièrement bien choisi puisque j’y ai admirablement bien mangé en décembre dernier lors du party de Noël du bureau…!

Une virée en Virginie

La fin de semaine suivante, c’est dans la région de Washington que je vais me trouver, pour la quatrième édition de Tastecamp. Après une édition dans les Finger Lakes et une autre dans le Niagara, c’est le nord de la Virginie qui sera cette fois-ci investi par des blogueurs vinicoles de tous azimuths, afin de découvrir cette région méconnue.

Pour ma part, je n’ai jamais bu de vins provenant de cet état et la SAQ compte présentement deux vins de la Virginie. La découverte sera donc maximale et j’ai aussi bien hâte de revoir des visages connus, provenant des éditions précédentes. Vous en entendrez parler sur ce blog c’est certain!