Calendrier de l’avent – Birichino Besson Vineyard 2014

Un retour sur mon année de dégustation sous forme de calendrier de l’avent vinicole. 

Cette bouteille a fait partie de l’accord mets-vins le plus mémorable de l’année.

Dans le coin droit,  une recette tirée de chez Curieux Bégin, un ragoût d’agneau aux haricots, tiré de la tradition libanaise et présentée par Racha Bassoul. Une recette familiale dans son esprit, qui ne demande pas plusieurs heures de pré

Dans le coin gauche, le Besson Vineyard Vieilles Vignes de Birichino.

Déjà, en soi, le vin est spécial. Il est tiré du vignoble Besson, un peu au sud de San Francsico, où pousse des vignes de grenaches plantées en 1910. Alex Krause et John Locke, qui ont eu la chance de travailler ce vignoble chez Randall Grahm, ont lancé Birichino en 2008 et ont pu continuer à vinifier ces fruits d’exception. Et ils le font de main de maître, avec finesse et doigté. Du côté technique, les fermentations se font avec des levures indigènes, le vieillissement en barriques usagées et embouteillé sans filtration.

Pour goûter à un bon exemple de la nouvelle vague californienne, sans trop casser le cochonnet (ça peut être pas mal cher, la Californie…!), ce vin est certainement une des bonnes options sur les tablettes de la SAQ.

Vieux plant de granache de Besson Vineyard (Photo: Birichino.com)
Vieux plant de granache de Besson Vineyard (Photo: Birichino.com)

C’est toutefois lorsqu’on a mis les deux ensemble que la magie a véritablement opéré. La fraîcheur du vin venait ajouter une couche d’éclat aux haricots du ragoût, le sept-épices libanais résonnait avec celles perçues dans le vin. Il n’aurait pas fallu opter pour un vin beaucoup plus costaud, je crois que l’accord fort probablement aurait été moins réussi.

Calendrier de l’avent – Morgon Lapierre 2015

Un retour sur mon année de dégustation sous forme de calendrier de l’avent vinicole. 

À son arrivée sur les tablettes de la SAQ en 2010, le Morgon du mythique Marcel Lapierre avait fait courir les foules et les 1800 bouteilles offertes s’étaient toutes écoulées en moins de 24 heures. Et pour cause, c’était la première fois que le vin élaboré par cette figure de proue du vin nature était offerte en succursales (c’était en IP avant). Pour lui, ce n’est pas compliqué: le vin doit être fait à 100% de jus de raisin.

En rétrospective, ceux qui ont pu mettre la main sur une (ou plusieurs) bouteilles ont pu mettre la main sur la dernière cuvée vinifiée par Marcel, décédé à la fin des vendanges 2010. Le domaine a depuis été repris par son fils Mathieu et sa fille Camille, dans la plus transparente continuité, pour le plus grand bonheur de tous.

Depuis, la frénésie s’est un peu calmée, mais les bouteilles de Morgon ne traînent jamais longtemps sur les tablettes. Au moment d’écrire ces lignes, il y en a dans une trentaine de succursales de la province, et deux magnums à Québec.

Pourquoi payer plus d’une trentaine de dollars pour un Beaujolais? Qu’est-ce qui rend ce vin si spécial? On est en présence ici du vin de soif et de partage par excellence. Le fruit est pur, l’équilibre est exceptionnel et on le boit à grandes lampées. Avec un plateau de saucissons et quelques bons amis, vous regretterez rapidement de ne pas avoir acheté une deuxième bouteille ou un plus gros format!

Calendrier de l’avent – Domaine de Montbourgeau l’Étoile

Un retour sur mon année de dégustation sous forme de calendrier de l’avent vinicole. 

Le Jura, cette région de l’est de la France à la frontière avec la Suisse, produit des vins qui sont totalement uniques. Ils se gardent particulièrement bien en cave et les chardonnays oxydatifs jurassiens sont mes compagnons de choix pendant la saison de la fondue au fromage.

Domaine de Mountbourgeau L'Étoile 2008
Domaine de Mountbourgeau L’Étoile 2008

Par exemple, j’ai eu la sagesse d’acheter quelques exemplaires du Domaine de Montbourgeau 2008 et la patience d’en conserver une bouteille quelques années en cave. Dans ce domaine familial pratiquant l’agriculture biodynamique, les vins sont fermentés dans une cuve en inox puis, selon la cuvée, passe un certain temps en barrique, sans ouillage. Dans le cas de celle-ci, le vin y a passé entre 24 et 30 mois.

Après quelques années en cave, c’est une couche de complexité qui s’ajoute. Le vin se transforme tranquillement, on retrouve un peu plus de notes épicées, de sirop d’érable (sans le sucre!) et de pommes légèrement compotées.

Il reste quelques bouteilles du 2012 sur les tablettes de 18 succursales de la SAQ, mais comme le site de la SAQ montre déjà le millésime 2013, son arrivée doit donc être imminente. Tenez-vous le pour dit!

Calendrier de l’Avent – Champagne Fleury Fleur de l’Europe

À chaque année, on voit circuler sur les réseaux sociaux une image d’un calendrier de l’avent vinicole et on aimerait tous en avoir un à la maison. Ainsi, je vais le prendre au pied de la lettre et, pour les 24 prochains jours, offrir ici ma version du calendrier de l’avent viticole. Voyons ça comme mon top 24 des vins dégustés dans l’année!

Afin de commencer le tout en beauté, pourquoi pas des bulles? Mieux encore, pourquoi pas du Champagne? Après tout, ce n’est pas Noël tous les jours…! Depuis quelques années, la gamme offerte à la SAQ s’est grandement améliorée, faisant une place croissante aux plus petits producteurs par rapport aux grandes marques que tout le monde connaît.

Champagne Fleury Fleur de l'Europe (Photo: SAQ.com)
Champagne Fleury Fleur de l’Europe (Photo: SAQ.com)

Gâtez-vous avec la cuvée Fleur de l’Europe, de Fleury. Élaborée principalement avec du pinot noir des millésimes 2004 et 2005 cultivé en biodynamie, il offre un nez particulièrement généreux, qui allie fleurs blanches, poires et pommes. En bouche, l’équilibre est impressionnant: la générosité perçue au nez est toujours au rendez-vous, mais on a une grande sensation de pureté. Rien ne dépasse, tout semble parfaitement à sa place et est parfait pour lancer les festivités.

Boire avec sa tête

C’est facile d’acheter du vin au Québec: on n’a qu’à ouvrir la porte d’une succursale de la SAQ et prendre une bouteille sur les étalages. C’est toutefois plus difficile de boire avec sa tête.

Lorsqu’on entre dans une succursale, les vins qui sont mis de l’avant le sont plutôt en fonction du budget marketing qui leur sont associés. Il est toutefois possible de faire des choix responsables, pour l’environnement, pour le vigneron derrière le vin ou tout simplement pour soi. Et ce n’est pas nécessairement le choix facile!

Un choix pour l’environnement

Sur la table, on fait des pieds et des mains faire une place de choix aux aliments locaux, bio et élevés avec soin. Pourquoi ne pas faire le même genre de choix jusque dans le verre?  En succursale, difficile de faire les bons choix puisque la section bio a souvent l’air d’une arrière pensée. Et plusieurs vins hors de cette section sont faits selon l’agriculture biologique, biodynamiques ou simplement de manière le moins très peu interventionniste, avec tout le flou que ça comporte.

Par contre, il n’y a pas de recette miracle pour identifier ces vins parmi tous les autres sur les tablettes. Certains porteront le logo d’un des différents organismes de certification, AB pour les vins français faits de raisins cultivés en agriculture biologique, Demeter pour ceux qui suivent les principes biodynamiques. Mais une certification formelle demande beaucoup d’efforts de la part du vigneron et un coût assez important. La règle de base, faites un peu de recherche avant l’achat ou demandez à un conseiller en vin de la SAQ, il saura vous aiguiller. De manière générale, vous avez plus de chance de trouver ces produits dans les produits de spécialité que dans les produits réguliers.

En cas de panne d’inspiration, tournez-vous vers les vins de Catherine et Pierre Breton, qui produisent des grands vins dans la vallée de la Loire ou vers le merveilleux Cerasuolo di Vittoria de COS, pour goûter toute la fraîcheur de la Sicile.

Chez COS
Chez COS

 

Un choix pour le vigneron

Derrière toute bouteille de vin, il y a un (ou plusieurs!) être humain et on a souvent tendance à l’oublier. C’est dans le partage que le vin prend tout son sens, que ce soit le partage entre amis ou directement entre le vigneron et le consommateur.

On fait ces rencontres dans les différents salons des vins, lorsque les producteurs sont en visite ou lorsqu’on a la chance de voyager dans une région viticole. Ainsi, le choix du vin devient personnel et sentimental. On est aussi en mesure de mieux cerner les producteurs que l’on veut encourager. Trouver le moyen

Je garde une place toute spéciale pour Andrea Sottimano, le premier vigneron à qui j’ai rendu visite en voyage, en 2009. Dans les collines de Barbaresco, la famille Sottimano produit des vins de cinq différents crus sur l’appellation Barbaresco, en plus d’une cuvée de Barbera, de Dolcetto et un vin sec de Brachetto, une jolie curiosité.

Vieilles bouteilles de 1975 en garde chez Sottimano.
Vieilles bouteilles de 1975 en garde chez Sottimano.

En rétrospective, j’étais passablement nerveux lors de la visite et j’aurais aimé mieux me préparer au sujet de la région, de sa démarche et j’aurais probablement pu en tirer beaucoup plus. Je garde une place de choix dans mon cellier pour la bouteille de Cotta 2006 que j’ai ramené de chez lui et prend toujours plaisir à acheter les vins qu’il produit.

Un choix pour soi

Au final, c’est vous qui choisissez ce que vous mettez dans votre corps, et combien vous dépensez pour votre vin. Boire avec sa tête, c’est aussi penser à soi. Trouver des manières de mieux boire, avec le même budget vin, même si ça implique d’en acheter moins. Boire moins, boire mieux.

Il n’y a pas de magie. Intéressez-vous, continuez à lire, à poser des questions et tirez vos apprentissages des réponses qu’on vous donne. Les choix qui seront bons pour vous finiront par émerger au-dessus de la mêlée, tout naturellement.