Author - Julien Marchand
Une fois par deux ans, Québec accueille la planète vin pour trois jours de découvertes intenses au Salon international des vins et spiritueux de Québec. Après un après-midi intense de dégustation, voici mes coups de coeur qui, je l’espère, pourront vous guider lors de votre visite avant la clôture du salon dimanche le 30 avril. Bon salon et faites nous part de vos coups de coeur dans les commentaires ou sur la page Facebook!
Des bulles
J’en ai parlé précédemment sur les réseaux sociaux, mais j’ai un gros coup de coeur pour le cidre le Sauvage de la Cidrerie le Somnambule (Kisoque 405.4, tout au fond du salon!), située à St-Henri-de-Lévis. Un cidre fermenté avec des levures indigènes, avec une pointe de complexité et de funkiness qui rend le tout particulièrement intéressant. Le blanc de pomme, qui s’apparente à un vin blanc léger est aussi particulièrement intéressant. Émile et Ève, continuez de transférer votre énergie dans vos cidres.
Au kiosque de la QV (kiosque 129), on fait le détour pour le champagne Cuvée 739 de Jacquesson. Chardonnay, pinot noir et pinot menuier s’allient ici dans un ensemble tendu, vif et gourmand au possible. Il faut aussi profiter du Salon des Vins pour goûter des produits d’exception comme celui-ci, qui ne prennent pas une place régulière dans notre liste d’achats…
Des blancs
L’incontournable en blanc est la gamme du domaine Josmeyer, représentée par Isabelle Meyer au kiosque de Symbiose Vins (kisoque 116). Des vins d’une grande complexité, droits et plein de vie. Le riesling Hengst 2009 présent sur le salon fait à lui seul plier les genoux et est la définition même d’un Grand Riesling, avec des lettres majuscules. C’est le 2012 qui est en SAQ Signature et le prix de 75$ la quille semble presque raisonnable suite à cette dégustation. Un grand domaine à ne pas manquer.
Au kiosque des vignerons de Chartier (kiosque 123), il ne faut pas manquer le Rebula du domaine slovène Movia. Élaboré à 100% de Ribolla Gialla, un vin blanc tirant sur le doré dont la longueur, la complexité et la fraîcheur sont particulièrement impressionnants. Pour sortir des sentiers battus et découvrir un vin généreux qui laisse une forte impression.
Des rouges
Une de mes révélations à ce Salon des vins est venue, contre toute attente, du kiosque des vins d’Australie (kiosque 109). On entend souvent parler des nouveaux vins australiens, mais on n’a trop peu de chance d’y goûter. Ici, on découvre avec plaisir une petite partie de la gamme chez Alpha Box and Dice. Le Tarot, fait de Granache de Mclaren Vale, le Dead Winemakers Society, un Dolcetto d’Adelaide Hills, le Rebel Rebel, un Montepulciano d’Abruzzo (titrant 11.5% d’alcool!) et le Golden Mullet Fury, un vin orange de Sémillon et Viognier représentent bien ce que l’Australie peut faire lorsqu’on regarde loin dans le champ gauche. Allez voir Justin, ses vins et son accent australien vont vous charmer!
Au-delà de ces vins un peu plus funky, j’ai été agréablement surpris de voir à quel point les vins qui sont généralement associés avec la région. Je retiens un superbe Shiraz Viognier 2005 de Yering Station (il y en a peu, peut-être sera-t’il caché sous la table, montrez vous intéressés et on vous proposera peut-être…!) et un pinot gris de Mount Langi, qu’on situerait à mi-chemin entre la version alsacienne et orégonnienne et la cuvée Juveniles de Torbreck, un assemblage GSM sans surextraction. On voit souvent l’Australie comme un gros bloc monolithique qui exporte principalement du Cliff 79 ou Jacob’s Creek. Mea culpa, mes préjugés viennent d’en prendre pour leur rhume.
On termine cette tournée au kiosque des vins du Pélponnèse. Bien que les vins grecs aient connu une explosion de popularité et de reconnaissance, ils restent de formidables rapports qualité-prix et on y trouve plusieurs jolies découvertes, dont le Mega Spileo 2010 de Cavino. Il s’agit d’un assemblage ambitieux de Mavrodaphné et Kalavritno mavro, qui ferait la barbe à l’aveugle à plusieurs cuvées vendues pour bien plus que le 28.85$ demandés ici. Avec quelques années derrière le col, un élevage présent (mais qui ne prend pas toute la place), le vin pourra vieillir avec grâce pendant quelques années ou faire un malheur cet été avec de l’agneau sur le BBQ. Il vient tout juste d’arriver en SAQ, ne traînez pas trop…!
On termine la tournée au kiosque de Select Vins/Advini (kisoque 136) avec la cuvée Anarschiste, des Vignobles Jeanjean. Ce St-Chinian allie grenache, syrah et carignan poussant sur des shistes (d’où le jeu de mot que certains trouveront douteux…) en vin à la fois généreux et équilibré. On est ici sur un terroir frais dans ce climat plutôt chaud et ça nous montre élégamment à quel point le Langedoc est un mosaïque de terroirs particulièrement diversifiée. Et en plus, ça vous donnera l’occasion de jaser avec Brigitte Jeanjean, ce qui en soit vaut le détour!
Avec ses 75000 pieds carrés d’exposants, il est facile de se sentir déboussolé dans la jungle du Salon des vins et spiritueux de Québec. Afin de s’en sortir en un seul morceau, voici quelques pages choisies du guide de survie du professionnel du vin. Car oui, c’est du vrai travail, pas que des soupers gastronomiques arrosés de grands crus…!
Conseil #8: Préparer sa visite
Oui, il y aura plus de 1500 produits en dégustation et non, vous ne serez pas capables de tout goûter, même en y passant les trois jours du Salon. Il est ainsi essentiel de planifier sa visiter pour être capable d’en profiter à plein. On peut dès maintenant jeter un coup d’oeil sur la liste des exposants et trouver quelle agence représente des produits que l’on veut goûter. On peut regarder la liste des conférences et cibler les kiosques où ces producteurs se retrouveront. On peut aussi relire mes 5 rencontres à ne pas manquer et commencer par là!
Conseil #14: Utiliser les crachoirs
Répétez après moi: “Je vais visiter un salon des vins, pas sortir dans un bar”. Il y a des crachoirs à chaque kiosque et en faire usage est primordial si on veut conserver toute sa tête et visiter plus qu’un ou deux kiosques. Au niveau du plaisir de la dégustation, rien n’y change, vous serez
Autre truc de pro, demandez des demi-portions ou partagez avec celui ou celle qui vous accompagne. Ça vous permettra de goûter plus de produits différents pour le même prix!
Conseil #23: Poser des questions
Au cours de la fin de semaine, les producteurs et les agents en voient passer, des gens. Ceux qui ne feront que tendre le verre et repartir passeront à côté du plus important: la rencontre avec les gens qui sont passionnés par leur produit. Prenez votre courage à deux mains et aucune question ne mérite de rester en suspens. Dites-vous que si vous vous posez la question, votre voisin de dégustation se la pose peut-être aussi.
Conseil #42: Rester humble face au vin
Vous affirmer savoir faire la différence à l’aveugle entre un Chambolle-Musigny Derrière le Four et un Chambolle-Musigny Les Pas de Chat? Vous connaissez par coeur tous les grands crus en Alsace et êtes capable de les épeler? Vous distinguez dans votre verre les cépages indigènes portugais? Par-dessus tout, vous aimez montrer toute cette connaissance?
Grand bien vous fasse, mais prenez garde. Un jour, le vin et ses artisans vous montreront qui a le dernier mot, surtout dans un contexte comme un salon des vins.
Conseil #56: Amusez-vous!
Par-dessus tout, c’est une occasion de se plonger tête première dans le monde du vin, découvrir des produits qu’on n’aurait pas goûté autrement et faire des rencontres de gens passionnés qui, avec un peu de chance, vont vous permettre de voir le vin d’une manière plus personnelle et tellement plus satisfaisante. Profitez-en, ça ne revient à Québec qu’une fois tous les deux ans!
Vous n’avez pas encore votre billet pour le Salon international des vins et spiritueux de Québec, du 28 au 30 avril prochain? Il se fait tard, mais vous avez l’occasion de vous reprendre!
Jusqu’au 23 avril prochain, je vous offre la chance de gagner une paire de billets pour le Salon, incluant un accès valide pour une journée au SIVSQ, un verre de dégustation, une copie du nouveau magazine Exquis, un coupon de tirage et le guide officiel du Salon. Il ne vous restera qu’à vous munir de coupons de dégustation pour visiter les différents kiosque des exposants. La valeur du prix est de 40$.
Participer au concours est tout simple: remplissez le formulaire que vous trouverez ci-dessous. Pour maximiser vos chances de gagner, vous pouvez aussi poser trois actions:
- Laisser un commentaire dans la section ci-dessous mentionnant à quelle conférence voudrez-vous assister lors du Salon des Vins.
- Visiter la page Facebook du Salon international des vins et spiritueux de Québec
- Visiter la page Facebook de Chez Julien
Chacune de ces actions vous donnera une participation de plus au tirage, mais surtout, elle vous aidera à préparer votre visite au Salon. Si vous choisissez de visiter chacune des pages Facebook, cherchez y des informations sur les producteurs et agences qui seront présents. Votre visite au Salon sera d’autant plus fructueuse en la préparant d’avance, tout le monde sera ainsi gagnant même si vous n’êtes pas pigés pour la paire de billets.
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Le tirage aura lieu dimanche le 23 avril prochain et le gagnant recevra les billets de manière électronique.
Bonne chance et bon salon!
La catégorie des vins de moins de 15$ est parmi les plus difficiles à naviguer, car les vins très bon côtoient les vins industriels qui offrent un intérêt limité. Pour s’y retrouver, voici 10 suggestions qui vous feront bien boire pour moins de 15$!
Des vins blancs (et un rosé!)
Je trouve qu’il est généralement plus facile de trouver satisfaction dans cette échelle de prix en blanc qu’en rouge. Je vais rechercher un vin qui est bien sec et dont la fraîcheur est à l’avant-plan.
- Adega de Pegões Colheita Seleccionada – 12.60$: À base de chardonnay et complété par l’arinto et l’antao vaz, ce blanc amène à table tout le soleil des environs de Lisbonne. Un sucre résiduel un peu plus important que j’aurais tendance à privilégier, mais on est ici du bon côté de la mince ligne et on remarque surtout un belle texture en bouche.
- Bù Splendido – 13.30$: Les vins élaborés par Jessica Harnois ont généralement fait bonne figure lorsque servis à l’aveugle, principalement le blanc. Assemblage de chardonnay et de fiano élaboré dans les Pouilles, il est bien droit et offre un bon rapport qualité prix, qui devient un no brainer si la SAQ est fermée!
- Château Pajzos Tokaji Furmint 2015 – 13,45$: Servi à l’aveugle, on le plaçait à mi-chemin entre un chenin blanc de la Loire et un sauvignon blanc au profil un peu plus moderne. Un petit côté mielleux, une acidité rafraîchissante et un dépaysement garanti, gracieuseté de ce vin hongrois.
- Domaine Tetramythos Roditis 2016 – 14,95$: Composé entièrement de roditis certifié bio, ce vin est dominé par des notes florales avec une minéralité bien présente. Assurez-vous de ne pas le servir trop froid et sortez-le une quinzaine de minutes du frigo avant de le servir, il vous le rendra bien!
- Le Pive Gris – 13.95$: Mon rosé par défaut au cours de l’été. Sec, rafraîchissant, gourmand à souhait (et bio en prime!), on est loin des rosés trop sucrés qu’on trouve trop souvent à ce prix. Un verre de Pive à la main, on souhaite plus que jamais l’arrivée du beau temps.
Des vins rouges
Dans les vins rouges de cette gamme de prix, je recherche principalement un fruité franc et, de manière générale, privilégie la générosité amenée par le soleil plutôt que par l’élevage, qui prend plus souvent qu’autrement trop de place à mon goût. En voici 5 qui donnent beaucoup de fruit pour les dollars investis!
- Chapoutier Marius – 13.55$: Un assemblage de grenache et Syrah décidément sudiste et ensoleillé qui ne se prend pas la tête. Le fruit est à l’avant plan comme il se doit!
- Château la Lieue – 13.25$: Un cru élevé en bio du sud de la France, qui offre toujours une belle qualité et plaira à ceux qui cherchent un fruit bien mûr dans leur vins. Issu d’un assemblage de Granache, Syrah, Cabernet-Sauvignon et Carignan et élevé sans voir de bois, le fruit est pur et éclatant.
- Hacienda Araucuno Syrah Reserva – 9.60$: Sous la barre des 10$, celui-ci est difficile à battre. Une syrah bien juteuse provenant d’une propriété de François Lurton au Chili, avec un élevage discret qui rehausse les notes épicées de la Syrah. Bien fait, sans se casser la tête ni le porte-feuille.
- Château Ksara Clos St-Alphonse 2013 – 9,65$: Tout droit de la section Autres Pays à la SAQ, le Clos St-Alphonse montre de quoi le Liban peut se chauffer avec cet assemblage de Syrah et de Cabernet-Sauvignon. Il est la preuve que même les vins d’entrée de gamme peuvent vieillir, puisque c’était le 2007 qui était offert en succursales jusqu’à récemment.
- Poças Coroa d’Ouro 2011 – 12.35$ (ou 23,40$ pour le magnum!): Provenant des terrasses ensoleillées de la vallée du Douro, le Coroa d’Ouro offre une belle introduction aux vins de cette région. Il fera un malheur avec les grillades sur le patio par une soirée d’été qui s’étire.