Il y a de ces vins qui viennent vous chercher, qui vous transportent et pour lesquelles les descriptions ne sont pas adéquates. J’ai eu le privilège de mettre la main sur une bouteille de la Cuvée expérimentale de pinot noir du Domaine du Nival et je le classe sans hésitation dans cette catégorie.
En se rendant au domaine, on quitte l’autoroute 20 vers St-Louis-de-Yamaska et on traverse une plaine parsemée de fermes laitières. Au détour d’un chemin, on découvre un des rares coteaux de la région, qui surplombe la rivière Yamaska et la vigne apparaît. Le domaine du Nival est une destination, on n’y passe pas par hasard.
C’est là que le duo père-fil de Denis et Matthieu Beauchemin ont décidé de planter en 2012 des vignes de Vidal, Pinot Noir, Gamaret (un cépage d’origine suisse) et quelques curiosités québécoises comme de l’Albariño, de la Petite Arvine et du Gamay. Agriculture et vinification en biodynamie, travail au champ “à bras”, attention au détail.
Dans le coteau, le pinot noir et la gamaret. En contre-bas, non loin de la rivière, le vidal. Cachée derrière une petite rangée d’arbre, dans une pente bien abrupte, l’albariño (et un des coups d’oeil les plus spectaculaires). En haut, près du chai, la petite parcelle expérimentale…
Au cours des dernières années, le domaine a eu particulièrement bonne presse et leurs cuvées s’envolent comme des petits pains chauds. Celle-ci, malgré le fait que les vignes ne soient âgées que de deux ans, le fruit est éclatant, malgré des signes d’évolution bien marqués. J’ai donc dans mon verre un beau pinot noir à son apogée, vivant et vibrant.
Le but ici n’est pas de vous écoeurer avec une bouteille qui n’est pas en vente, mais plutôt de partager mon enthousiasme et mon émotion devant ce qui est, à mon sens, parmi les meilleurs vins produits au Québec.
Le domaine va mettre en vente dans les prochains jours ses cuvées 2016 des Entêtés, un assemblage de pinot noir et de gamaret et de Matière à Discussion, un vidal élevé en fûts. Même si le millésime 2016 a été difficile chez eux à cause d’une violente attaque de cicadelles, limitant la photosynthèse (et le taux de sucre des raisins) en fin de saison, le vin que j’ai goûté au domaine lors de mon passage en juillet est terriblement délicieux.
Si j’étais vous, je ne niaiserais pas.