Lorsqu’on pense à Bordeaux, on a immédiatement en tête les grands châteaux prestigieux, les crus classés du Médoc et à la superbe place de la Bourse en bordure de la Garonne. C’est bien beau et c’est ce qui fait courir les foules, mais Bordeaux c’est significativement plus que ça.
Regroupés sous l’appellation Côtes de Bordeaux depuis 2009, les quatre appellations connues autrefois comme Premières Côtes de Blaye, Premières Côtes de Bordeaux, Côtes de Castillon et Bordeaux Côtes de Francs produisent maintenant près d’une bouteille de Bordeaux sur 10 et est la troisième plus importante AOC en France, avec ses plus de 1000 producteurs. Ici, le merlot domine, car les quatre zones sont situées sur les collines de la rive droite de la Garonne.
Le plus beau de l’histoire, c’est que ces domaines sont, dans la plupart des cas, des domaines à échelle humaine, qui, en prime, produisent des vins au prix abordable. Une quinzaine de producteurs étaient en ville à l’occasion de Bordeaux Fête le Vin à Québec et ont organisé un dîner auquel j’ai eu le plaisir d’être convié.
J’ai eu l’occasion de passer le dîner en la charmante compagnie de Christelle Gauthier, vigneronne au Château Roque le Mayne, dans l’appellation Castillon Côtes de Bordeaux. Elle nous livre un vin honnête – dans le bon sens du terme! – qui embrasse le terroir bordelais classique mais en lui ajoutant une touche épicée en finale, provenant d’une proportion de malbec assez importante. Pour le prix demandé de 23, 25$, difficile de demander mieux! Le vin est très bien équilibré, ce qui augure bien si on veut en mettre quelques exemplaires de côté.
Autre coup de coeur aussi pour le Château Grand Barrail, qui était présent sur nos tables dans le millésime 2014. Ici, autre lecture du terroir, sans élevage en barrique, que de la cuve inox pour préserver la pureté et la fraîcheur du fruit. Un fruit croquant et généreux, qui nous montre une autre facette du vignoble bordelais, qui est parfois caché par un élevage trop important.
Pour avoir une idée du potentiel vinicoles de Côtes de Bordeaux, jetez un oeil au Château d’Aiguilhe, disponible dans le millésime 2004 (!) dans quelques succursales, au même prix qu’était offert le 2009. On aura affaire à un vin d’un soit-disant petit millésime, mais qui est arrivé à maturité après une dizaine d’années. Le millésime est mal-aimé, mais a régulièrement offert des agréables surprises et le domaine a fait ses preuves par le passé.
Si vous voulez découvrir une facette de Bordeaux qui est trop souvent négligée, dirigez-vous vers les Côtes, elles vous le rendront bien.
Merci à Vincent Lafortune de Tuxedo Expérience Vinicole pour l’invitation au dîner des Côtes-de-Bordeaux, qui a eu lieu en marge de Bordeaux Fête le Vin à Québec 2015.