Lundi matin, j’ai rendez-vous avec Véronique Hupin, du vignoble Les Pervenches à Farnham. En arrivant sur place, je trouve un écriteau tout simple dans la porte: “Nous sommes présentement au champ. Appelez-nous avec le walkie-talkie ou klaxonnez!” Ça annonçait une rencontre en toute convivialité et j’admets que j’avais bien hâte d’enfin croiser l’autre moitié du duo qui produit selon moi le meilleur vin au Québec…!
Lorsque Véronique Hupin et son conjoint Michael Marler on mis la main sur le vignoble en 2000, c’était d’abord et avant tout pour ses vignes de chardonnay plantées en 1992. Cultivé en bio depuis 2005 et certifié en biodynamie depuis 2007, ce choix était une évidence pour le couple, malgré les défis particuliers que pose la culture de la vigne au Québec. Au total, les trois hectares de vignes produisent environ 17 000 bouteilles annuellement.
Triée de sa séance de désherbage, on retourne illico se promener dans les vignes, pour constater l’avancement du millésime 2015. Le chardonnay et le seyval se portent très bien et le zweigelt, qui forme une cuvée particulière depuis le millésime 2014 semble avoir plutôt bien survécu au gel du 30 mai et au mois de juin gris et pluvieux. À date, tous les espoirs sont permis pour avoir une belle réussite en 2015.
Tout au fond du vignoble, adossé au bois se trouve la parcelle Le Couchant, d’où provient la cuvée phare du domaine. C’est là qu’on retrouve les plus vieilles vignes de chardonnay, plantées en 1992. Le sol y est principalement argileux, avec une bonne dose de cailloux. En s’approchant de la route, le sol devient plus sablonneux, ce qui permet de bien drainer la pluie qu’on a souvent pendant nos superbes étés québécois. C’est là qu’on retrouve la parcelle Les Rosiers. Entre les deux, le seyval et quelques rangs de pinot noir. Sur le bord de la route, des jeunes rangs de pinot gris (qui ne sont pas vinifiés encore).
On ne va pas aux Pervenches pour être renversé par les installations et le côté spectaculaire de la salle de dégustation, même si on y fera assurément une rencontre avec quelqu’un de passionné par les produits du domaine… Les efforts sont définitivement mis dans les vins et dans le vignoble, impeccablement tenu.
On y offre en dégustation présentement le Seyval-Chardonnay 2014 de même que le Chardonnay Les Rosiers 2014, les seuls produits du domaine qui ne sont pas sold-out au moment d’écrire ces lignes. Le premier est un blanc rafraîchissant, droit et élégant, qui servira de preuve à tous ceux qui disent qu’on ne peut rien faire de bon avec un cépage hybride. L’assemblage change à chaque année afin de garder une continuité dans le style. Le second, composé à 100% de Chardonnay, rivalise avantageusement avec les autres chardonnays de climat froid. Il sait allier à merveille le côté fruité du chardonnay lorsqu’il est cultivé dans un climat frais, élevage et minéralité.
Si vous le pouvez, tentez de garder quelques bouteilles de côté: ce sont des vins qui vieilliront certainement admirablement bien. Véronique mentionnait que des fioles de 2003 se portent encore très bien, même si le style (et le climat au Québec!) a passablement évolué depuis ce temps.
J’ai aussi eu la chance de goûter au Chardonnay Le Couchant 2014, tiré de la cuve qui a été assemblée il y a à peine une semaine. Contrairement au 2013 où l’élevage était bien marqué, ce qui ressort de la cuvée 2014 est une formidable énergie. La bouche allie à la fois puissance et élégance et semble interminable.
La mise en disponibilité est prévue en septembre prochain; marquez vos calendriers et prévoyez une petite visite à Farnham…!
Juste une petite rectification, la parcelle de Couchant date de 1992 et non 1982! Merci 🙂
Petit typo corrigé! Merci de la petite correction, Véronique!