Ça fait maintenant 6 ans que j’organise une dégustation pour les collègues chez Creaform. Le concept, hérité des organisateurs de la première édition, fonctionne particulièrement bien: 3 vagues thématiques de 3 vins, servis à l’aveugle, jumelés à un questionnaire sans prétention qui permet aux gens de se poser des questions sur ce qu’ils ont devant eux.
Cette année, rebelote à l’exception que je n’ai pas d’abord choisi les thèmes mais qu’ils ont été plutôt modelés autour de vins ou de régions que je voulais faire faire découvrir. Le thème global de la dégustation: On va avoir du plaisir… encore! Complémenté par des charcuteries du Pied Bleu, on a effectivement eu pas mal de plaisir… encore!
En blanc, 3 vins réunis par leur différence puisqu’ils sont composés de cépages blancs autochtones pas particulièrement connus. Chapeau au Vina Gravonia 2004 de Lopez de Heredia qui a su diviser la foule et susciter la discussion par son léger côté oxydatif et son profil de goût particulier. Il n’a laissé personne indifférent (c’était un de mes préférés de la soirée!). Côté rapport qualité-prix, le Poças Corroa d’Ouro remporte la palme. Il en donne vraiment beaucoup pour 13,55$. Entre ces deux, le Moschofilero de Tselepos est un peu passé inaperçu, ce qui est un peu dommage.
Au premier service de rouges, j’ai pu servir côte-à-côte trois vins d’un même producteur, dans les différents niveaux des appellations de la Bourgogne. Les vins de Catherine et Claude Maréchal nous ont permis ce voyage. D’abord, le Bourgogne “Gravel” 2010, puis le Savigny-les-Beaune Vieilles Vignes 2011 et, finalement, le Pommard La Chanière 2011. Même élevage, (presque) le même millésime, la différence dans le verre est liée directement au climat sur lequel les raisins poussent. Une expérience de geek de vin que tous les amateurs de Bourgogne devraient faire. Tous trois présentaient un fruit pur et une complexité grandissante au fur et à mesure qu’on montait dans la hiérarchie. Quelques jours plus tard, tous se portaient admirablement bien, le Pommard ayant gagné en complexité, ce qui augure bien pour ce vin dans quelques années.
Deuxième service de rouges, thématique 20-40-60. Trois vins dont le prix de détail diffèrent par un facteur 3. Tout juste à la barre des 20$, le Sino da Romaneira a fait bonne impression et a confirmé le statut de mine d’or pour les chercheurs d’aubaines pour le Douro. À 40$, le Barbaresco 2009 des Produttori del Barbaresco m’a fait plier les genoux. Carafé rapidement, on a eu la preuve qu’il ira loin. Très loin. Personnellement, à la lumière de ceci et du fait que 2009 est considéré comme un millésime généreux et un peu plus accessible en jeunesse au Piedmont, je ne toucherai pas à mes 2006 et mes 2008 avant au moins l’année prochaine. Pour la bouteille à 60$, je voulais un vin du nouveau monde et je me suis tourné vers le Quatrain 2010 de Mission Hill. Merlot, Cabernet Franc, Cabernet Sauvignon et Syrah, concentré et intense avec une bouteille ostentatoirement lourde. Bien fait, mais je ne paierais pas 60$ pour ça puisque ce n’est pas du tout dans ma palette.
Au dessert, petite exploration dans le monde des vins de Porto. Dans le coin gauche, le Vau Vintage 1999. Dans le coin droit, Barros Colheita 1999. L’assistance est divisée de manière à peu près égale en deux, comme quoi entre Ruby et Tawny, les préférences personnelles prévalent. Mon coeur penche du côté du Barros, un accord sublime avec une petite gâterie venant de chez Chocolats Favoris, un de nos voisins préférés chez Creaform…!
J’ai déjà hâte à la fin-novembre l’année prochaine pour la prochaine édition!