C’est à l’invitation de l’agence La Fontaine Vins et Liqueurs, que j’ai pu rencontrer Isabelle Mignot, des Vignerons du Brulhois. Par cette froide soirée de janvier, la chaleur du Sud-Ouest était tout à fait bienvenue.
À peu près entre mi-chemin entre Bordeaux et Toulouse, on y fait du vin depuis l’époque gallo-romaine, mais surtout depuis le Moyen-Âge, où la région exporte vers l’Angleterre via la Garonne. Ravagé par le phylloxera, la région se relève depuis une trentaine d’années, jusqu’à la déclaration d’AOC en 2011. Aujourd’hui, une quarantaine de viticulteurs cultivent les 200 hectares de l’appellation, dont presque 90% sont membres de la cave coopérative des Vignerons du Brulhois.
Les temps sont assez durs pour les vignerons français, particulièrement dans les régions qui ne sont pas traditionnellement présentes sur les marchés d’exportation comme le Sud-Ouest. Les vignerons du Brulhois doivent en bonne partie leur vigueur économique au succès commercial du Grain d’Amour, un rosé demi-doux à base de muscat de Hambourg. Très floral avec une légère amertume qui invite à en reprendre une autre gorgée, on a soudainement le goût d’être en été, sur le bord de la piscine…!
La gamme du Carrelot des Amants est présente au répertoire général de la SAQ et offre un rapport qualité-prix indéniable, tout particulièrement le rouge dont le millésime 2011 est sur les tablettes. Cet assemblage de tannat, cabernet franc (35% chacun), merlot (20%) et autres curiosités comme le fer servadou et l’abrouiou montre une jolie structure tannique et une fraîcheur qui manque trop souvent dans les vins de cette gamme de prix. Pour 12,75$ (et 11,50$ en solde du 6 au 23 février), je vais certainement en faire provision pour les soupers entre amis!
La star de la soirée fut sans contredit le Vin Noir, un assemblage à parts égales de tannat, merlot et cabernet franc, cultivés sur les meilleurs terroirs de l’appellation. Il tire son nom de la couleur que lui impartit le tannat et le terroir de graves riches en oxyde de fer. Dans le verre, on est sur les fruits noirs, la réglisse avec des notes à la fois animales et minérales. La structure est définitivement en place pour faire vieillir le vin en beauté, comme on a pu le constater avec un 2003 en magnum tiré de la cave du restaurant. Les tannins sont encore présents, plus arrondis et enrobés mais le vin avait perdu de son lustre éclatant et gagné en noblesse. Un vin arrivé à son apogée qui, pour moins de 18$, mérite une place de choix en cave pour causer bien des surprises dans quelques années.
L’autre vin de la coopérative disponible à la SAQ est le Château Grand Chêne 2009, un assemblage à majorité de tannat qui, contrairement aux vins ci-dessus, effectue un court passage en barriques, ce qui le rend plus rond et définitivement plus approchable. Bien que très bien fait, j’ai trouvé qu’il était moins distinctif que le Vin Noir et, pour un prix équivalent, j’aurai tendance à le privilégier.
C’est lors de ce genre de soirées où on arrive sans trop d’attentes qu’on fait les plus belles découvertes. En plus du bon vin, j’y ai fait la rencontre de passionnés de vin, de terroirs et surtout des humains qui mettent le tout ensemble.
Merci encore à La Fontaine Vins et Liqueurs, qui m’a invité pour la soirée et défrayé le coût des vins et du repas.
Cela a dû être un weekend œnologique parfait !