Les vins en importation privée sont de plus en plus présents sur nos tables, principalement celles du restaurant et de quelques amateurs de vins motivés. Bien que la procédure de commande soit assez simple, l’étape la plus compliquée est d’identifier les produits et de savoir quoi commander. Le nombre d’agence d’importation est en augmentation croissante et, puisque ce sont souvent des petites compagnies, la recherche d’informations sur le portfolio de chacun est une tâche un peu complexe.
Le 28 avril dernier avait lieu à Québec le Printemps Dézippé, organisé par le Raspipav, un salon des vins regroupant 25 agences d’importation centrés sur les vins d’importation privée. Voici donc un bref retour sur mes coups de cœur de ce petit salon.
Agence Boires
Jeune agence qui a fait son apparition sur le radar en 2014 et je retiens particulièrement les produits de la nouvelle génération de vignerons californiens. Chez Hobo Wine Company, on retient le cabernet sauvignon sous les 13% d’alcool sans sacrifier le caractère classique du cabernet et le zinfandel aucunement compoté ou lourdaud, comme ils le sont trop souvent. Chez leur autre marque, Make Work, le Fossil & Framework marque les esprits malgré son prix qui frise les 50$ (maudit taux de change…). Ici, syrah, grenache et counoise s’allient dans un assemblage entre le Rhône et la Californie, tout en conservant une fraîcheur exemplaire.
Le reste du portfolio est à l’avenant (Ampelos, Horse & Plow, The Wonderland Project), mais en sortant de la dégustation je me suis commandé The New California Wine de Jon Bonné, pour mieux comprendre ce que font ces nouveaux joueurs.
Vinealis
On avait de la grande visite au stand de Vinealis, en la personne de François Morissette. Vigneron de talent et de conviction, formé en Bourgogne et établi dans le Niagara, vous avez peut-être entendu parler de lui l’an dernier pour ses démêlées avec le VQA, l’organisme de certification pour les vins ontariens.
À la dégustation de la gamme de vins qu’il avait amené, on remarque que tous allient une formidable ampleur en bouche avec une fraîcheur qui garde l’ensemble sur un équilibre difficile à atteindre. Je retiens particulièrement le Riesling Redfoot Kocsis Vineyard 2013, complètement sec et très bien tendu et le Gamay ‘Unique’ 2013, dont la bouteille se serait vidée en moins de deux si on m’avait laissé seul avec elle et un plateau de charcuteries… L’ensemble de la gamme est recommendable et vous pouvez y commander les yeux fermés, à condition de m’en laisser un peu.
Ward & Associés
Je connaissais Ward & Associés pour leur beau portfolio de vins allemands, j’étais donc plutôt heureux de voir trôner à leur stand un (joli) magnum de riesling de chez Clemens Busch: un vin qui ne niaise pas pour aller du point a au point b, tendu au possible comme les grands rieslings allemands peuvent l’être. Pour environ 60$ le magnum, il s’agit d’un achat avisé pour encaver très (très) longtemps.
Le vin qui brillait à cette table provenait d’un vignoble particulier. Planté en 1945 sur une superficie de 300 hectares, ce vignoble gouvernmental visant l’étude du carignan au Chili a été abandonné en 1960 et 4 hectares sont tombés dans l’oubli alors que le reste était reconverti pour l’industrie forestière, plus payante. Aujourd’hui, les vignes poussent au-travers des buissons, à l’état sauvage. Au-delà de l’aspect bucolique de la chose, le Viñedo Silvestre de Villalobos est vachement bon. On est en présence d’un carignan floral et aérien, qui assume totalement le terroir solaire dans lequel il est planté.