Dégustation Cellier Prestige

Lors de son arrivage du 6 novembre prochain, la SAQ met en valeur les vins d’Australie et de Nouvelle-Zélande. Toutefois, lors de cet arrivage, le monopole met aussi en vente des vins qualifiés de “vins de prestige”. J’ai eu le privilège de participer à la dégustation de ces vins organisée par Jean-Pierre Lortie de la succursale Jean-Lesage, à laquelle participait entre autres 12 membres du forum Fouduvin.ca (une adresse bien agréable que je vous invite à visiter).

Le line-up était très attendu, la star au début de la soirée étant le fameux Clos des Papes 2006, plébiscité par les critiques du monde du vin. Voici donc un aperçu de cette bien agréable soirée. À l’exception du vin de dessert servi en fin de dégustation, il s’agit tous de vins rouges, carafés pendant près de deux heures. Les vins sont tous mis en vente dès le jeudi 6 novembre. Les commentaires de dégustation suivent à la page suivante!

Tout d’abord, pour commencer la soirée et se former la bouche, un Sparkling Shiraz Paringa 2004. Un étrange mélange entre le jus de raisin Welch’s, le 7UP (pour le gaz carbonique) et le jus de madrier. Deux commentaires résument bien les opinions générales sur ce vin: “Ça se recrache bien” – Blacksmith et “parfait pour surprendre plusieurs invités à prix modique, un fond de verre suffit et personne n’en redemandera, garanti!” – stonewell.

Afin que les capacités des désgustateurs soient à leur meilleur, le vin qui suivait était le Clos des Papes 2006. Il s’agit clairement d’un C9P, mais ce n’est clairement pas ce à quoi je m’attendais. C’est en effet très long, avec des notes de cerises et d’épices. Les tannins sont souples et pas très présents; le vin coule bien. À mes yeux, il manque toutefois un petit quelque chose qui va rendre ce vin spécial (à part le “buzz” qui l’entoure). Clairement pas mon préféré de la dégustation et je vais laisser les autres se battre pour. À 85$, je prends sans hésiter un Beaucastel 2005 à 89$.

Ensuite, la dégustation s’est poursuivie avec le Château Kirwan 2005, margaux grand cru classé. Un très beau Bordeaux, caractéristique d’un grand bordeaux jeune. Un peu plus rugueux que le Clos des Papes dégusté précédemment, mais quand même très joli. Semble avoir été bien apprécié par la majorité des participants, si on en juge par les commentaires post-dégustation.

Nous avons ensuite dégusté le trio de vins italiens proposé, à savoir le Barrua 2004, isola-dei-nuraghi i.g.t., le Flaccianello della Pieve 2004, colli della toscana centrale i.g.t., Fontodi ainsi que le Casanova di Neri 2003, brunello-di-montalcino.

Des trois, mon préféré a été le Barrua 2004. Au nez, on y retrouve des noyaux de cerise, un peu de caramel et beaucoup de tabac (principalement en fin de soirée). Composé à 85% de carignano, il nous offre une bonne fraîcheur et une belle longueur. ([rating: 3.5/5], Code SAQ: 10961622, Prix: 57,00$)

Le Flaccianello della Pieve présentait quant à lui des fortes odeurs d’arachides, qui rendaient le nez un peu bizarre. Toutefois, on perdait ces notes en bouche. Un peu asséchant et bâti assez solide, mais les opinions divergent, principalement à cause de l’étrange nez. ([rating: 3/5], Code SAQ: 00708792, Prix: 70,00$)

Quant au Casanova di Neri, le vin était bien agréable, mais à mon sens, une légère coche en dessous du Barrua. Bien honnêtre, mais à 60$, il ne se retrouve pas dans le top 5 de beaucoup de gens. ([rating:3/5], Code SAQ: 10961323, Prix: 60,00$)

Le vin suivant était clairement le grand gagnant de la soirée, le Alión 2004, ribera-del-duero, Vega Sicilia. C’est un modèle d’élégance qui a tout pour lui: longueur, finesse, complexité. De tous les vins dégustés, c’est le seul qui méritait la cote qui lui a été donnée. En jouant au jeu des cotes pendant la soirée, presque tous on perdu 4-6 points, mais celui-ci mérite son 96, donné par Wine Spectator.

Ce magnifique vin était suivi par le Pesquera Reserva 2004, ribera-del-duero, le vin le moins cher de la soirée, du haut de ses 44$. Après une première bouteille bouchonnée (très légèrement…), on passe à un backup non carafé. Il nous est alors apparu très solide, un peu asséchant avec des notes viandées et un peu boisées (mais pas trop, pour un espagnol…) Bien agréable et bon rapport qualité-prix.

Nous sommes ensuite passé à trois vins des Amériques, en commençant par le Cabernet-sauvignon Don Melchor 2005, valle-del-maipo, Concha y Toro. Résolument Nouveau-Monde, ce n’est pas particulièrement mon style. Très végétal (eucalyptus) le tout mêlé de fruits murs. Je n’accroche pas particulièrement.

Pour clôturer les vins rouges de la soirée, deux vins du pays de Barack Obama: le Cabernet-sauvignon Joseph Phelps 2005, napa-valley et le Cabernet-sauvignon Caymus 2005, napa-valley. Le Phelps faisait trop bonbon à mon goût, avec une sucrosité importante. Le peu qui nous a été servi m’a amplement satisfait, j’en aurais pas nécessairement repris. ([rating: 3/5], Prix: 59,00 $, Code SAQ: 10921444).

Par contre, j’ai bien mieux aimé le Caymus 2005. Il faisait un peu moins racoleur et bonbon que le Phelps, mais il semble que les préférences aient été partagées à peu près également dans le groupe. Chacun son style, faut croire…!

La dégustation s’est terminée en beauté sur le Vin de Constance 2002, Klein Constantia. De bien belles notes de fleur, d’agrumes et de miel dans ce vin liquoreux d’Afrique du Sud. N’a probablement pas toute la complexité et la longueur d’un grand Sauternes, mais j’ai particulièrement aimé. Son seul défaut, c’est qu’il est cher, à 62$ pour une bouteille de 500 ml et de l’avis de certains dans le groupe, on peut trouver aussi bon ailleurs pour pas mal moins cher. Peu importe, il s’agit clairement d’un de mes coups de coeur de la soirée…

En conclusion, cette dégustation nous a permis d’évaluer que les cotes gonflent souvent pas mal le prix des vins. En effet, très peu de vins présentés dans cet arrivage font partie de ceux que l’on va acheter à la caisse (mis à part le Alion, si on a beaucoup de sous). Mais c’est toujours particulièrement agréable de déguster en si bonne compagnie…!