On retrouve un excellent article sur le site de Dr. Vino hier. On y apprend qu’un restaurant, L’Osteria L’intrepido a remporté un Award of Excellence, remis pour la qualité de leur carte des vins. Il y a un seul hic: le restaurant n’existe même pas… Pire encore, la liste des vins “Reserve”, qui devrait compter pour beaucoup dans l’attribution de tels prix, est composée d’une sélection des pires vins italiens des dernières années selon Wine Spectator eux-mêmes!
It’s troubling, of course, that a restaurant that doesn’t exist could win an Award of Excellence. But it’s also troubling that the award doesn’t seem to be particularly tied to the quality of the supposed restaurant’s “reserve wine list,” even by Wine Spectator’s own standards. Although the main wine list that I submitted was a perfectly decent selection from around Italy meeting the magazine’s numerical criteria, Osteria L’Intrepido’s “reserve wine list” was largely chosen from among some of the lowest-scoring Italian wines in Wine Spectator over the past few decades.
Si Wine Spectator s’est fait prendre en flagrant délit de manque de contrôle de qualité, la question qi se pose est toutefois beaucoup plus large et dépasse le monde du vin. Quelle place devrait-on faire à des certifications dans un choix de consommation? Lorsque vient le temps de faire un achat, quelle est l’importance que vous accordez aux avis d’experts et aux certifications émis par divers organismes?
C’est vrai que Wine Spectator s’est fait avoir, mais le dénommé Goldstein qui a lancé toute cette histoire avait fait des efforts considérables pour attraper Wine Spec: il avait monté un site web, fait remplir des fausses critiques du resto sur Chowhound, et même mis un répondeur sur une ligne téléphonique: WS disent avoir appelé plusieurs fois et avoir entendu un message disant que le restaurant était fermé.
Bref, il avait fait beaucoup plus que soumettre une fausse liste des vins que WS aurait contresigné sans aller plus loin. Ça s’appelle une arnaque.
Des détails sur le forum de Wine Spectator, où s’est déroulée une discussion vive mais parfois désolante.
Alors oui, il faut prendre ces certifications avec un gros grain de sel. Un simple certificat ne suffit pas. Mais dans le cas présent, c’est autant sinon plus la crédibilité de l’attrapeur qui est en jeu, plutôt que celle de Wine Spectator.
Merci pour le commentaire et la réaction de Wine Spectator, Rémy.
Bien que je n’aie parcouru que brièvement les 22 pages de la conversation, je suis de plus en plus d’avis que Wine Spectator s’est bien tiré de cette situation.
Ils ont certainement perdu quelques plumes dans toute l’affaire, mais leur réaction et la documentation détaillée des processus de vérification qui ont eu lieu dans ce cas précis leur a permis de conserver/restaurer une bonne dose de crédibilité, du moins dans mon cas.
En fait, je crois que ce commentaire dans le fil de discussion sur les forums de WS résume bien la situation:
À plusieurs reprises dans le fil de discussion, on y mentionne que les processus internes d’attribution de ces prix est en révision et seront adaptés pour la prochaine ronde d’attribution de prix, en Janvier 2009.
Le débat est quant à moi plus large, et rejoint en bonne partie un questionnement que j’entretiens présentement: qu’est-ce qu’une certification sinon qu’un moyen de juger de la qualité d’un produit lorsqu’on n’est pas en mesure d’effectuer ces propres vérifications… Plus de détails dans un billet subséquent…
Ça, c’est clair qu’ils n’auront pas le choix de resserrer les processus: par exemple, ne pas se fier seulement à l’existence d’un répondeur…
Mais je suis tout à fait d’accord avec toi sur les questions que tout ce brouhaha soulève quant aux certifications. Encore plus quand on appelle ça des “Awards”, ce qui laisse entendre plus qu’un simple sceau de conformité.